Votre raisonnement est à nuancer fortement en forêt européenne (à l'exception des forêts boréales du nord de la Scandinavie).
La surface forestière de la France a doublé en 2 siècle et a augmenté fortement au cours du XXème siècle. Elle est donc "jeune".
Par ailleurs les autres, plus ou moins anciennes suivant les cas, ont été fortement mises à contribution au cours des siècles (bois de chauffage, bois de marine, bois de construction, soutrage, panage, pâturage, effort de guerre...).
Ceci fait que les stades forestiers très âgés sont très peu présents sauf dans des endroits inaccessibles ou ultra-protégés depuis très longtemps. Ils ne sont pratiquement pas menacés par le "produire plus" qui vise plutôt des forêts privées en déficit de gestion pour diverses raisons (morcellement foncier, manque d'intérêt économique,...).
Produire plus de bois a un réel intérêt environnemental: cela permet de réduire les importations de bois en provenance des pays tropicaux ou de pays lointains qui sont à l'heure actuelle très importante (la table de jardin en teck qui a fait deux fois le tour du monde avant d'arriver chez vous pourrait être remplacée par du bois produit localement) et d'utiliser du bois local à la place d'autres matériaux beaucoup plus gourmands en énergie pour leur production ou à fort impact environnemental (aluminium, PVC, acier, béton, résines diverses...). Enfin, la biomasse forestière contribue au bouquet "énergies renouvelables" en substitution d'énergies fossiles.
Le "protéger mieux la biodiversité" est donc tout à fait possible, à condition d'être un peu imaginatif (n'ayant pas de "forêts âgées" nous pouvons aussi en créer) et d'accepter d'y mettre quelques moyens car, pour le moment on ne pourra vraiment pas accuser la forêt de contribuer au déficit de la France, vu les moyens dérisoires qui y sont consacrés.

Les écologistes ont plutôt fait montre d'une vision globale cohérente et réaliste dans cette partie du Grenelle et ne se sont pas décrédibilisés comme vous le prétendez.