Après avoir envoyé deux lettres de mise en demeure (en septembre 2013 et en avril 2014) à l'Italie afin qu'elle mette en conformité avec les normes environnementales l'aciérie d'Ilva à Tarente, la Commission européenne prend de nouvelles mesures avec l'envoi d'un avis motivé. "L'Italie a certes remédié à quelques insuffisances, mais plusieurs infractions à la directive sur les émissions industrielles persistent ", souligne la Commission. Le niveau élevé des émissions incontrôlées produites durant le processus de production de l'acier n'a notamment pas été abaissé.
Ce grand site sidérurgique fait l'objet d'une polémique en Italie depuis 2012 du fait des enjeux économiques et environnementaux associés : le pouvoir judiciaire (oeuvrant pour la fermeture) s'opposant au gouvernemental, qui souhaite l'assainissement de l'usine tout en préservant la continuité de sa production. Aujourd'hui, l'avis motivé concerne notamment le non-respect des conditions fixées dans les autorisations, une gestion inadéquate des sous-produits et des déchets et une protection et une surveillance insuffisantes des sols et des eaux souterraines. La Commission accorde à l'Italie un délai de deux mois pour lui répondre.
La Cour de justice de l'Union européenne avait déjà condamné l'Italie, le 30 mars 2011, pour ne pas avoir délivré d'autorisation relative aux émissions industrielles à plusieurs installations industrielles, dont Ilva.
En réaction, les autorités italiennes avaient alors délivré à l'usine, le 4 août 2011, une autorisation en vertu de la directive relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution.