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Actu-Environnement

Biodéchets : l'assouplissement du compostage sur site se fait attendre

Annoncé fin 2012, le seuil de biodéchets permettant de déroger à l'obligation d'un agrément sanitaire pour le compostage de proximité est toujours en cours d'arbitrage par l'Etat. Les professionnels de la restauration s'impatientent.

Déchets  |    |  R. Boughriet

Depuis janvier 2016, l'obligation de tri des biodéchets (déchets alimentaires) concerne tous les restaurateurs dont la production dépasse le seuil de 10 tonnes par an. Soit un restaurant servant en moyenne 250 couverts par jour et ouvert toute l'année. La loi sur la transition énergétique d'août 2015 généralise le tri  (1) et la valorisation des déchets alimentaires d'ici 2025 à tous les restaurateurs y compris les ménages. Pour développer le compostage de proximité des déchets de cuisine et de table par les petits producteurs, les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement envisagent d'assouplir la réglementation relative au traitement des sous-produits animaux (SPAn).

Une dérogation à l'obligation d'hygiénisation (2) , fixée par un règlement européen de 2009, est prévue par une circulaire datant de décembre 2012. Elle est toujours en cours d'arbitrage, ont indiqué Anne Le Boucher de la Direction générale de l'Alimentation au ministère de l'Agriculture et Edouard Van Heeswyck, de la Direction générale de la prévention des risques au ministère de l'Environnement. Ces derniers ont confirmé le 8 septembre la parution prochaine d'un arrêté, lors d'une table-ronde sur la gestion des biodéchets en restauration, organisée par le Geco, l'association des industriels de la restauration et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

Un seuil fixé par arrêté toujours en débat

Le Geco et l'Ademe viennent de publier une synthèse réglementaire (3) pour aider les restaurateurs à gérer leurs biodéchets. Ils rappellent que tous les déchets alimentaires ayant transité par la cuisine, qu'ils soient générés par la préparation ou le service des repas, sont considérés comme des sous-produits animaux de catégorie 3 (SPAn C3) (y compris les végétaux, les coquillages et le lait) conformément au règlement européen de 2009. Un arrêté du ministère de l'Agriculture doit fixer un tonnage maximum de SPAn C3 en-dessous duquel il ne sera plus obligatoire de doter l'installation d'un agrément sanitaire, si le producteur traite ses biodéchets et utilise son compost en interne. Cette dérogation doit viser les petites installations de compostage de proximité "qui traitent de faibles quantités de ces matières et dont le compost n'est pas mis sur le marché", indiquait la circulaire de 2012. Ces installations, qui traitent moins de deux tonnes par jour de biodéchets (alimentaires et déchets verts), ne sont pas classées pour la protection de l'environnement (ICPE), a précisé Philippe Thauvin, responsable de la gestion des déchets à l'Ademe.

Mais le débat est en cours depuis 2012 sur la définition de ce seuil dérogatoire. Selon M. Thauvin, un seuil de moins d'1 tonne par semaine de SPAn C3 traités a été évoqué mais ce seuil "reste discuté à la baisse". La publication de l'arrêté est attendue avant fin 2016.

Le compost conforme à la norme NF U 44-051

Le compost issu de ces biodéchets peut être épandu (hors agriculteur, éleveur et usage professionnel) sur les terrains de ce même établissement, pour un usage local ou en jardin d'agrément. A condition toutefois que les plantes, fruits et légumes produits ne soient pas réintroduits dans la chaîne d'alimentation humaine."Ces aliments ne devraient donc pas être directement utilisés en restauration quand le compost sur lequel ils ont été cultivés n'est pas conforme à la norme NF U 44-051 ou si cette conformité n'a pas été vérifiée", préviennent le Geco et l'Ademe dans leur guide. Cette norme définit les critères minimaux de qualité à respecter par les composts pour leur mise en marché, qu'ils soient ou non produits avec des SPAn. La réglementation européenne interdit également l'utilisation, par des exploitants détenant des animaux d'élevage, de ces composts ou d'autres SPAn traités, en dehors d'une filière autorisée.

Le gisement de biodéchets alimentaires (hors déchets produits par les ménages) est de 1,5 millions de tonnes par an en France, dont 15% sont issus de la restauration.

1. Consulter nos articles sur la collecte des biodéchets
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dechets-collecte/biodechets-montee-puissance-collecte-separee.php
2. Traitement thermique à 70°C pendant une heure dans une installation dotée d'un agrément sanitaire, conformément au règlement européen de 2009 qui définit les règles sanitaires applicables aux sous-produits animaux.3. Pour télécharger la synthèse réglementaire
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-27525-geco-ademe-reglementation-biodechets.pdf

Réactions1 réaction à cet article

Bonjour,

Ce qui serait intéressant, c'est de développer les alternatives au compostage et à la méthanisation. Le compostage mal maîtrisé engendre aussi des problèmes de lixiviat, d'odoeur et a le désavantage de relâcher le carbone.

Pour ma part, je rappelle régulièrement que la fermentation est un procédé plus sure qui a l'avantage de détruire les e.coli tout en ayant un temps de latence au démarrage qui permet un traitement hors site plus aisé....

C'est d'autant plus remarquable que l'on a du assouplir les règles de transports de produits de la méthanisation (dont on connait la qualité discutable: métaux lourd, reste d'acétones..) là ou l'on pourrait discuter des règles de transports des produits fermentés+déshydratés.

Je suppose que tant que nous appelons les restes de repas des "putrescible" plutôt qu'itiliser le terme canadien "fermentescibles", nous resteront dans ce paradigme de la décomposition...

FE

Agoratempe | 21 septembre 2016 à 08h34 Signaler un contenu inapproprié

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