Ainsi les six propositions de directive qui composent ce paquet ont été adoptées, chacune avec une large majorité (85% « pour ») : directive sur la révision du régime d'échanges d'émission de l'Union européenne, directive sur la répartition de l'effort, directive sur le captage et le stockage de CO2, directive sur les énergie renouvelables, directive sur la réduction des émissions de CO2 des voitures neuves et la directive révisée sur la qualité des carburants.
Pour la présidence française qui a fait de ce paquet une de ces priorités ce premier vote est bonne nouvelle : ce vote historique permet à l'Union européenne de prendre la tête de la révolution verte dans les négociations internationales sur le climat. Avec le vote du paquet énergie/climat, elle pourra peser dans les négociations à Copenhague fin 2009, a déclaré Jean-Louis Borloo, le ministre de l'écologie à Strasbourg où il assistait au vote.
Du côté des associations, l'ambiance est moins positive. Greenpeace notamment se dit déçu : en adoptant un paquet climat/énergie au rabais, l'Europe joue avec le feu ! C'est aussi une occasion historique de redessiner son avenir économique et énergétique, et de réaffirmer son statut international de leader en matière de lutte contre les changements climatiques que l'Europe vient de manquer, a déclaré Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace France. L'association énumère les critiques : droits à polluer gratuits pour les centrales à charbon polonaises, grammes de CO2 offerts en bonus aux constructeurs automobiles allemands, possibilité pour chaque État d'aller acheter des crédits d'émissions de CO2hors d'Europe…
Le Réseau Action Climat (RAC) et ses associations membres parlent également de défaite et constatent que le plan ambitieux présenté en janvier par la Commission européenne a été continuellement revu à la baisse depuis 11 mois, sous la pression du lobby industriel et de certains États membres, plus soucieux de protéger des intérêts nationaux de court terme que le climat de la planète. Sous sa surface polie, cet accord sonne creux et nous mène droit à un réchauffement planétaire dangereux et irréversible, commente Morgane Créach du RAC-F.
Au regard de ce bilan qu'elles jugent plus que mitigé, les associations craignent le pire pour les négociations internationales.
Article publié le 17 décembre 2008