Dans ''un contexte économique difficile'', 74% des acheteurs-consommateurs de produits bio déclarent avoir l'intention de maintenir leurs actes d'achat et 22% veulent les augmenter. Solides face à la crise, les consommateurs restent ouverts et fidèles aux produits bio, s'est félicitée Elisabeth Mercier, la directrice de l'Agence Bio, à l'occasion de la publication des résultats le 5 février. Les produits bio ''recrutent'' également de nouveaux consommateurs : 21% d'entre eux le sont depuis moins de deux ans, souligne le baromètre.
Le vin bio a la cote
Au palmarès de la consommation bio, ce sont les fruits et légumes bio qui sont les plus consommés (77%) devant les produits laitiers (70%), les produits d'épicerie (56%), la viande (49%) et le pain (42%).
Mais c'est le vin issu de raisins de l'agriculture bio qui, en un an, a le plus gagné en part de marché : 29 % de nouveaux clients en 2008. Rappelons qu'en 2007, 16% des 11.978 exploitations biologiques avaient des vignes, selon l'Agence Bio, soit 22.000 ha de vignobles bio. Le nombre de viticulteurs engagés avait augmenté de plus de 16% (1.907 viticulteurs fin 2007). Les trois régions qui regroupaient les 2/3 des surfaces en vigne sont : Languedoc-Roussillon (6.140 ha,+16% par rapport à 2006), Provence-Alpes-Côte d'Azur (5.294 ha,+24%) et Aquitaine (3.065 ha,+9%).
Des consommateurs de bio soucieux de leur santé et du goût
Aussi, parmi les motivations d'achat bio, les consommateurs déclarent toujours vouloir préserver leur santé tout en profitant de ''la qualité et du goût des produits'' et ''pour être certain que les produits soient sains''. La raison environnementale arrive en 4ème position avec 86% des consommateurs-acheteurs qui disent manger bio pour ''préserver l'environnement''. Elle est suivie du ''bien-être des animaux'' (74%) et, enfin, des ''raisons éthiques'' (62%).
Le principal frein à l'achat pour 3/4 des non acheteurs reste toutefois le prix même si quatre Français sur 10 trouvent normal de payer plus cher ces produits - entre 12% et 14% - par rapport au non bio.
Les produits bio locaux privilégiés
Les consommateurs privilégient de plus en plus les produits de saison (91%) et la production locale (80%). Les liens entre consommation, respect de l'environnement, développement durable et produits de proximité s'avèrent étroits pour une grande majorité des Français, observe l'Agence Bio.
86% des Français pensent qu'il faut développer l'agriculture bio en France et 76% considèrent même qu'il s'agit d'''une solution d'avenir face aux problèmes environnementaux''.
Aussi, afin d'encourager une agriculture bio locale et répondre à la demande croissante des consommateurs, la loi de mise en œuvre du Grenelle 1 fixe un objectif de 6% de surface agricole utile (SAU) bio en 2012 contre 2% actuellement, et prévoit d'intégrer 15 % de produits biologiques dans la restauration collective en 2010 et 20 % en 2012.
D'après le sondage, 78% des parents d'élèves souhaitent des repas avec des produits biologiques en restauration scolaire. Ils sont même en moyenne prêts à payer 6% de plus pour que leurs enfants bénéficient de produits bio à la cantine. Pour les restaurants d'entreprise, 38% des actifs souhaitent manger Bio au travail, et 32 % aimeraient même trouver des produits bio dans les distributeurs automatiques.
L'Article 41 du ''projet de loi d'engagement national pour l'environnement''dit Grenelle 2 prévoit également de généraliser l'agriculture bio autour des zones de captage. Rappelons qu'en France, 12.000 producteurs s'étaient engagés dans l'agriculture biologique fin 2007 pour une superficie de 557.000 ha. Le marché bio est évalué à 1,9 milliard d'euros et enregistre une augmentation moyenne de 10% par an depuis 1999.
Mais la production nationale reste encore peu développée, ce qui implique qu'une part croissante du marché soit couverte par des produits importés des pays européens mais également d'Argentine, d'Israël ou encore de Nouvelle-Zélande. Il reste bon nombre d'actions à mener dans la restauration collective, dans la reconquête de l'eau (..) Il faut arriver à convaincre les producteurs et les encourager à découvrir l'agriculture biologique, a déclaré Pascal Gury, Président de l'Agence Bio.
Une augmentation du nombre de producteurs locaux est en effet nécessaire pour faire face à la demande et atteindre les objectifs du Grenelle. Si le ministre de l'agriculture Michel Barnier a - dans le cadre de la loi des Finances 2009 - débloqué une enveloppe de 12 millions d'euros supplémentaires par an pendant trois ans visant à encourager la conversion des exploitations agricoles, celle-ci rencontre encore des freins de la part des agriculteurs notamment un manque d'informations sur la Bio.
* Cette enquête CSA a été réalisée en octobre 2008 auprès d'un échantillon de 1.050 personnes représentatives de la population française.