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Actu-Environnement

Agrocarburants : l'objectif de 7% en 2010 est toujours à l'ordre du jour

Alors que la pertinence d'un développement massif des biocarburants est de plus en plus remise en doute, le Ministre de l'Agriculture a confirmé les objectifs de développement tout en précisant les enjeux de la mise au point de la seconde génération.

Agroécologie  |    |  C. Seghier
À l'occasion d'une visite des laboratoires et du dispositif expérimental concernant les biocarburants de seconde génération de l'INRA-Lille Site d'Estrée-Mons (80), Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche a réaffirmé que le Gouvernement continuait de soutenir la politique de développement des biocarburants. L'objectif est clair : 7% en 2010, a-t-il rappelé. Parallèlement, au niveau européen, la décision du conseil européen en mars dernier fixant un objectif de 10% de biocarburants en 2020 en Europe, a été confirmée par la commission dans son projet de paquet énergie-climat.
Rappelant que cet objectif de biocarburants est aussi un facteur de développement d'emploi sur les territoires et d'indépendance énergétique, Michel Barnier a estimé que 7% de biocarburants dans les essences en 2010, cela représentera 7% de la surface agricole utile française dédiée vers ces filières. Mais pour l'objectif de 10%, nous aurons besoin des biocarburants de seconde génération et d'étudier plus finement les conditions des différentes filières, a-t-il précisé.

Le Ministre a par ailleurs souligné qu'il fallait être performant en terme de CO2 évité, au litre de biocarburant utilisé en substitution d'essence ou de diesel, de biodiversité et d'impacts sur l'usage des terres et la déforestation. Tout ceci suppose un débat approfondi sur la méthodologie qui sera retenue pour établir les critères de durabilité, et pour le futur dispositif de certification préfiguré dans le paquet « énergie-climat ».

Une expertise portant sur le bilan écologique et énergétique des agrocarburants de première génération (issus de cultures destinées à l'alimentation) confiée à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), devrait bientôt être rendue public. J'invite donc les industriels à faire les calculs et à publier rapidement des bilans actualisés de vos filières sur cette méthodologie, a suggéré le ministre de l'agriculture.

En ce qui concerne les biocarburants de seconde génération, Michel Barnier estime qu'il est nécessaire d'avoir au plus vite, c'est-à-dire d'ici 3 à 5 ans, une démonstration pré-industrielle. Il faudra en outre, selon lui, dresser les bilans énergétiques et économiques, sur chacune des voies, sèche et humide, de production des à partir de plantes entières. Selon lui la seconde génération ne se fera pas en rupture avec les investissements réalisés pour la première génération, mais en continuité.
Les investissements dans la première génération ne sont pas à fonds perdus : dans la seconde génération par voie biologique, les unités de bio-raffinage devront s'appuyer sur des unités de 1ère génération et les investissements existants seront utilisés, a-t-il déclaré.

Plébiscités par les pouvoirs publics pour se substituer à l'utilisation du pétrole comme carburant, les biocarburants – ou agrocarburants - font l'objet d'une politique de soutien active en France, en Europe et dans le monde. L'objectif consiste à sécuriser les approvisionnements énergétiques des pays, réduire les émissions de gaz à effet de serre et fournir une nouvelle source de revenus aux agriculteurs. Cependant, de nombreuses voix s'élèvent afin de dénoncer les inconvénients de ces produits : hausse des prix des denrées alimentaires, perte de biodiversité, augmentation de la pression polluante sur l'environnement, etc.

Réactions10 réactions à cet article

7% de nos terres pour qqs gouttes de pétrole !

pour ceux que l'idée d'utiliser 7 % de notre surface agricole pour quelques gouttes de pétrole ne suffit pas à effrayer, votre article oublie de préciser les très faibles rendements des filières actuelles de production d'éthanol à partir du blé ou de la betterave :

Pour produire 1,5 litre d'éthanol, il faut bruler... plus d'un litre d'essence tout au long de la chaine de production! (production des semences, des engrais, des pesticides, culture, transport, transformation en éthanol, re-transport vers les distributeurs...)

Chaque litre d'éthanol produit sera porté par des subventions et coutera une fortune au contribuable, et ne servira qu'a subventionner fortement l'agriculture industrielle intensive française.

Pour optimiser ce rendement très mauvais, on utilisera des OGM, des pesticides, des engrais, de l'eau...

Et tout cela pour un résultat dérisoire en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, puisqu'il faut bruler quasiment autant de pétrole pour fabriquer l'éthanol.

Comment a-t-on pu s'embraquer dans un fiasco pareil ?

Arrêtez tout !

jannus | 18 février 2008 à 09h17 Signaler un contenu inapproprié
Entièrement d'accord

Les biocarburants sont soutenus uniquement pour encore
et toujours subventionner l'agriculture française ou européenne c'est à dire en fait les betteraviers, les céréaliers ou les producteurs de maïs qui sont les plus gros pollueurs depuis la fin de la guerre !!
En plus il faut savoir que l'on va demander à la terre de nous faire :
1) de la chime verte
2) du bois de feu
3) du bois de construction
Que restera t'il pour la vie animale dans ces conditions ?
Que feront nous de nos paysages ?

jms | 18 février 2008 à 14h11 Signaler un contenu inapproprié
Bon sang de bonsoir

Mais quand donc cesserez-vous à Actu-environnement d'utiliser le trompeur "biocarburant" ?

Indirectement et en faisant court, il sème la mort votre "bio-carburant" : il fait monter le cours mondial du blé que des pauvres ne peuvent plus s'acheter.

Fait-il seulement vivre les pauvres brésiliens ?

Anti-écologique agro-carburant

Sylvain | 21 février 2008 à 07h08 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bon sang de bonsoir

Je crois que vous n'avez pas bien lu. Nous mettons dans le texte les deux dénominations. Je vous rappelle par ailleurs qu'il n'est pas permis de modifier les propos d'un ministre, d'échanger les mots sous peine de devenir un média de désinformation.

Gardez à l'esprit que nous ne sommes pas un média militant même si à titre personnel chacun des membres de la rédaction à son propre avis.

Cordialement

Carine Seghier

Anonyme | 21 février 2008 à 08h17 Signaler un contenu inapproprié
Re: 7% de nos terres pour qqs gouttes de pétrole !

Bonjour !

La France perd tous les 10 ans en terre agricole, environ la valeur d'un département, par le bétonnage intensif !

La signature de la DUP par le ministre de l'environnement pour l'aéroport de Notre Dame des Landes, au nord de Nantes, va éradiquer 2 400 ha d'un coup....

et tout ceci ne suscite aucune réaction ....contrairement à l'éolien ou au bio carburant

Vous avez dit bizarre ?

Paul

Paul | 21 février 2008 à 09h30 Signaler un contenu inapproprié
Re:Bon sang de bonsoir

Bonjour,

je suis stupéfait de voir que l'on s'acharne à vouloir produire des substances dites écologique alors que le bilan écologique, lui, est très mauvais. non seulement, les "biocarburants", ainsi nommés, conduisent à une utilisation de plus en plus importante d'intrants en agriculture comme les phytosanitaires ou les engrais, mais en plus ils contribuent à la déforestation des forêts primaires qui sont garant des équilibres climatiques et biologiques. Cette production que l'on veut faire en France à hauteur de 7 % est une grosse erreure car elle confine certains pays à développer ces cultures. Il faut être réaliste et sérieux, comment peut-on utiliser des denrées alimentaires pour notre déplacement lorsque l'on sait qu'il faut à peu près 220 kg de maïs pour permettre de remplir le réservoir d'un 4X4. Sans parler de l'appauvrissement constant des ressources alimentaires dû à la hausse des prix sur le marché international. Il faudra également faire attention au rapport que fournira l'Ademe sachant que son unité de recherche et développement des "biocarburants" Agrice n'a pas de droit de regard sur les études faites par les sociétés de financement que sont les firmes semancières comme Sofiprotéol, Monsanto ou encore Bayer.

On peut facilement identifier les intérêts croissants du développement des agrocarburant pour les grandes firmes semancières mais, je pense que les personnes sensibilisées à ces problèmes ont déjà fait ce constat alarmant!

yoyonature | 21 février 2008 à 11h54 Signaler un contenu inapproprié
Re: 7% de nos terres pour qqs gouttes de pétrole !

Les agrocarburants, le médicament dont viendrait notre rémission n'est-il pas plutôt un ultime échafaudage qui ferait tenir un peu plus longtemps un système qui trouve ses limites ? Tous les intervenants à ce débat l'ont mentionné:
- Les analyses en cycle de vie montrent qu'il faut autant, sinon plus d'énergie (dont la grise) pour fabriquer un équivalent d'agrocarburant, que le dit agrocarburant n'en restituera à la sortie.
- Déforestation massive au profit de nouvelles terres agricoles
- Engrais et pesticides à profusion.
- Conduire ou manger, les pauvres devront choisir; De fait ils ne feront plus ni l'un ni l'autre.
- Etc.

Même les avionneurs nous annoncent fièrement qu'ils vont devoir recruter des milliers de jeunes pilotes et construire des milliers d'appareils pour faire face à la demande des vacanciers qui voudront sillonner le globe d'Est en Ouest et du Nord au Sud, ce qui, grâce aux agrocarburants, restera possible. Même s'il est déjà notoirement plus compliqué que sur le dessin de la molécule de CO2 à l'arbre vert, d'assimiler le CO2 aux basses altitudes, on n'a pas encore trouvé comment le CO2 des couches supérieures de l'atmosphère va rejoindre un cycle aux termes duquel il redeviendrait cellulose.

Je ne puis m'empêcher de rapprocher cette intolérante évolution vers "toujours plus" de celle qui acquitte que nos dirigeants d'entreprise s'octroient année après année des revenus en hausse, le justifiant par des mérites dont nous connaissons tous les résultats (déficit commercial abyssal, incapacité à doter le pays d'une industrie digne de ce nom – en deux projets de développement récents, nous avons acquis auprès d'entreprises allemandes et italiennes pour plus de 20 millions d'€ d'investissement car nous n'avons trouvé aucun français capable de répondre à l'appel d'offre, arrêtons là la liste.)

Toujours le même égocentrisme qui consiste à "prendre l'oseille et à se tirer", ce qui, non seulement appauvrit par la non-distribution, mais bien plus, déplace l'échelle des valeurs vers des sommets auxquels ceux, à qui ont vient de refuser, ne peuvent franchement plus aspirer (le logement hors de prix, . . .)

Et demain, les oubliés de la "croissance", n'auront même plus de quoi manger. Ils regarderont rouler à 12 l/100 km les grosses berlines de leurs brillants dirigeants.

Nous sommes gentiment entrain de bétonner une nouvelle féodalité dans laquelle ce ne sont pas les lourdes murailles des châteaux qui séparent nantis et serfs, mais l'intolérable égoïsme et la tout aussi insupportable captation des fruits du travail à laquelle le premier a conduit.

On devrait avoir retenu de notre histoire de France par quels paroxysmes de violence ces situations se purgent.

Ne nous faisons aucune illusion, tout comme la rotation de la lune explique hautes et basses eaux, ainsi l'égocentrisme de l'être pensant fera, par ses attitudes, alterner périodes de douleurs et chemins de reconstruction.

A moins qu'une oscillation, un coup trop marquée, ne nous efface tous et définitivement du globe. Peut être un bien pour lui.

Aloyse | 21 février 2008 à 17h33 Signaler un contenu inapproprié
agrocarburant

il y a quelques annèes l'etique de l'agriculture etait de nourrir le monde et oposait cet argument a toute critique sur les inconvenients de la productivitè Aurait'elle,avec les agrocarburants sombrèe dans le mercantilisme industriel

papilipe | 24 février 2008 à 06h42 Signaler un contenu inapproprié
Augmentation des prix des céréales

Cette production a au moins pour intérêt de rendre l'agriculture rentable pour les agriculteurs. Ils vont enfin pouvoir vivre de leur travail et non pas des aides européennes.
Le prix des denrées augmentent mais, en France, le budget "alimentation" d'un foyer est, pour l'instant, très faible par rapport à son revenu. L'augmentation de ce budget permettra-t-il un retour à des valeurs plus reliées au réel (la survie) plutôt qu'à des valeurs consuméristes (télé, internet, loisir...) ?
Pour finir, l'utilisation des huiles végétales ne serait-elle pas plus rentable au niveau énergétique, écologique et même économique que les "biocarburants" raffinés ?

Benoit | 25 février 2008 à 17h55 Signaler un contenu inapproprié

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