À la lecture d'un communiqué du groupe Bioéthanol, certains industriels affichent leur satisfaction. Selon eux, l'étude, à paraître, a confirmé que sur cette nouvelle base méthodologique, et en l'état actuel des connaissances, les gains énergétiques et de GES des biocarburants produits en Europe resteront significatifs et, en tout état de cause, supérieurs au seuil d'éligibilité environnemental proposé dans le projet de directive européenne EnR (35%). Les conclusions de la nouvelle méthodologie présentée par l'ADEME viennent confirmer les résultats déjà publiés en 2002 et, par là même, montrent que les biocarburants, et notamment le bioéthanol, sont une énergie renouvelable et immédiatement disponible qui permet à notre pays de réduire significativement ses émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports dépendant fortement du pétrole,estime Jean-François Loiseau, Président du groupe Bioéthanol pour Passion Céréales. L'étude en cours confirme que la méthodologie retenue n'est pas de nature à remettre profondément en cause les résultats positifs de l'étude ADEME de 2002. Les Pouvoirs Publics, convaincus de l'intérêt des biocarburants pour la réduction des émissions de GES et notre indépendance énergétique ont mis en place un plan pour leur développement. Sur base de ce dispositif, les industriels de l'éthanol ont investi massivement dans des outils de production modernes dont les performances améliorent et renforcent encore l'intérêt du bioéthanol, poursuit Alain d'Anselme, Président du SNPAA. Le Directeur général de France Betteraves ajoute même qu'aux vues des conclusions de cette nouvelle méthodologie, nous pensons qu'une révision du système de l'eco-pastille est indispensable afin qu'il prenne en compte le bilan positif du bioéthanol et que les voitures Flex Fuel puissent bénéficier du bonus écologique qu'elles méritent.
Ce communiqué n'a pas manqué de faire réagir le Réseau Action Climat-France qui a contribué aux travaux du Comité technique, chargé de définir la méthodologie du futur référentiel de calcul de bilans des agrocarburants. La mesure du Grenelle demandait pourtant la réalisation d'une « expertise exhaustive et contradictoire du bilan écologique et énergétique des agrocarburants de 1e génération ». Le travail du Comité technique s'est déroulé dans des conditions satisfaisantes. Il serait inadmissible aujourd'hui que des groupes de pression, quels qu'ils soient, aient le pouvoir de modifier a posteriori les recommandations du Comité Technique, explique Pierre Perbos. Le RAC-F compte sur l'objectivité et la rigueur de l'Ademe pour résister à d'éventuelles pressions partisanes quelle qu'en soit l'origine. Céder aux pressions de groupes intéressés revient à dissimuler à l'opinion et aux décideurs politiques la réalité des bilans énergétiques et d'émissions de gaz à effet de serre des filières de production d'agrocarburants, s'inquiète Diane Vandaele.