"Depuis l'adoption du plan d'action pour la sûreté nucléaire de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) des progrès significatifs ont été accomplis dans plusieurs domaines essentiels." Telle est la principale conclusion d'un rapport de 9 pages sur les progrès dans la mise en œuvre du plan d'action (1) adopté lors de la convention générale de septembre 2011. "Des activités importantes dans tous les secteurs du plan d'action sont et seront réalisées dans l'avenir", ajoute le document rédigé par Yukiya Amano, le directeur général de l'AIEA, soulignant que "leur mise en œuvre complète et effective requière des efforts conjoints et un engagement total de la part du secrétariat [de l'AIEA], des Etats membres et des autres parties prenantes". Ce rapport doit être présenté à l'ensemble des Etats membres de l'AIEA lors de la convention générale de l'Agence qui se tiendra du 17 au 21 septembre 2012.
Cinq domaines
Le document liste l'application du plan d'action et les activités de l'AIEA dans cinq domaines : les audits de sûreté appliqués aux centrales nucléaires, le renforcement des organes de révision par les pairs de l'Agence, la préparation et la réponse face aux situations d'urgence, les démarches auprès des Etats envisageant la mise en place d'un programme nucléaire et enfin la communication et le partage d'information entre Etats membres et avec l'Agence et le public.
Yukiya Amano se félicite aussi "des progrès significatifs (…) réalisés dans la révision des standards de sûreté de l'Agence qui sont toujours largement appliqués par les régulateurs, les opérateurs et l'industrie nucléaire en général".
Le seul bémol apporté à ce satisfecit, concerne la transparence et l'information vis-à-vis du public. "Alors que le secrétariat de l'AIEA et les Etats membres ont progressé afin d'améliorer l'information du public, la transparence et la communication en situation d'urgence, des efforts continus doivent être réalisés pour assurer une communication plus efficace du public et des parties prenantes lors des situations d'urgence radiologique ou nucléaire". L'AIEA avait été critiquée pour ne pas avoir fourni d'information rapidement lors des premiers jours de la catastrophe de Fukushima.
Retouches insuffisantes
Interrogé par l'agence de presse Reuters, Greenpeace estime que "le plan d'action de l'AIEA tient compte d'aucune des vrais leçons de Fukushima". En l'occurrence, l'ONG appelle à une refonte complète du système de régulation de l'industrie nucléaire, alors qu'à ses yeux le plan d'action de l'AIEA ne propose que des "retouches" insuffisantes ici et là.
Reuters rappelle par ailleurs que l'application du plan d'action de l'Agence se fait sur la base du volontariat, faute d'accord entre les Etats membres de l'AIEA réclamant des mesures contraignantes et ceux s'y opposant. Ainsi, l'Allemagne et la Suisse avaient ouvertement regretté l'absence de mesures plus strictes, alors que la Chine, l'Inde et les Etats-Unis avaient souligné que la sûreté nucléaire est de la responsabilité des autorités nationales.