Les encens les plus polluants, qui émettent plus de 2 microgrammes par mètre cube de benzène, seront interdits. Cette mesure figure dans le plan d'action sur la qualité de l'air intérieur présenté le 23 octobre par les ministères de la Santé, de l'Ecologie et du Logement. Les bougies les plus émissives pourraient également être interdites.
Mais les encens seraient "beaucoup plus émissifs que les bougies et leur utilisation semble présenter des risques même dans le cas d'un usage mensuel", prévient l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) dans un rapport publié le 23 octobre relatif à l'étiquetage des produits (1) de consommation. Le troisième plan national santé environnement (PNSE 3), qui sera adopté à l'été 2014, prévoit l'étiquetage obligatoire des produits désodorisants quant à leurs émissions en polluants volatils.
De part leur usage en combustion, les encens émettent davantage de composés particulaires et gazeux que les bougies, souligne l'Ineris. Les principales substances toxiques émises par l'encens sont les particules, l'acroléine, le benzène mais aussi l'éthylbenzène, le formaldéhyde, l'acétaldéhyde et le naphtalène. Pour les bougies, il s'agit de l'acroléine, des particules et du formaldéhyde.
Des risques cancérogènes
La combustion d'encens présente "potentiellement des risques aigus, des risques chroniques et des risques cancérogènes, et ces risques sont portés par plusieurs polluants". Les particules présenteraient un risque quelle que soit la fréquence d'utilisation et quels que soient les taux d'émission utilisés comme données d'entrée. En ce qui concerne les composés organiques volatils (COV), l'acroléine pourrait présenter également des risques. Le benzène, le formaldéhyde et l'acétaldéhyde pourraient, quant à eux, être à l'origine de risques cancérogènes potentiels.
Que ce soit pour les encens et les bougies, "le seul indicateur de risque marquant" est lié à l'acroléine en utilisation quotidienne d'une heure, tous les jours de l'année. Ce risque "semble maintenu" pour un scénario d'une fois par semaine si la bougie est utilisée pendant quatre heures, ajoute l'Ineris.
L'étiquetage des encens pourrait être basé sur le suivi des émissions de ces polluants. Pour les bougies, l'acroléine est "la substance principalement émise et semble présenter un risque potentiel". Toutefois, les particules et le formaldéhyde pourraient également faire partie des composés cibles, estime l'institut.