À partir d'un échantillon limité de franciliens, cette étude a pour objectif d'apporter de premiers éléments d'évaluation des différences d'exposition à la pollution tout au long de la journée pour des personnes utilisant des modes de transport différents et de comparer ces résultats au réseau de surveillance d'Airparif.
Pour ce faire, 150 franciliens volontaires (37% habitant Paris, 34% en petite couronne et 29% en grande couronne) ont participé à deux journées de mesure, les 13 février (volet hiver) et 12 juin 2007 (volet été). Les 150 personnes ont été réparties en cinq groupes (automobilistes, piétons, sédentaires, cyclistes et usagers des transports en commun). Chaque individu a été équipé d'un collier avec des échantillonneurs contenant des tubes à diffusion passive qui ont été analysés en laboratoire pour déterminer les concentrations de trois polluants : le dioxyde d'azote, le benzène et le formaldéhyde.
La deuxième journée de mesure de juin confirme les résultats obtenus l'hiver dernier mais n'apporte pas d'éléments nouveaux, indique Airparif dans un communiqué. Les résultats montrent notamment que les stations de mesure sont un «bon reflet» de l'exposition individuelle.
Ils révèlent également que les niveaux de benzène sont plus élevés chez les automobilistes. Le groupe de volontaire se déplaçant en voiture a été exposé en moyenne de 4µ/m3 le 13 février contre 2,4 µg/m3 pour les piétons et cyclistes. On retrouve cette tendance lors de la campagne du 12 juin, avec une moyenne de 3,2 µg/m3 pour les automobilistes contre 2,5 µg/m3 pour les autres, souligne l'association de surveillance de la qualité de l'air. Sa présence plus élevée chez les automobilistes s'explique par le fait qu'il s'agit d'un polluant caractéristique des émissions liées aux véhicules à essence.
Les deux organismes ont toutefois noté une variabilité importante des niveaux de benzène mesurés chez les automobilistes qu'ils expliquent par différents facteurs : le temps passé dans le véhicule ou la densité de trafic rencontrée à l'occasion des déplacements.
Les résultats montrent par ailleurs que les sédentaires sont plus exposés au formaldéhyde, un polluant représentatif de la qualité de l'air intérieur (colles de moquettes, meubles, produits d'entretien). Leur exposition a été en moyenne de 33 µg/m3 le 12 juin contre 23 µg/m3 pour les piétons et cyclistes.
Selon Airparif, les émissions de ce polluant semblent liées à la température puisque les niveaux concernant le formaldéhyde sont plus élevés en été qu'en hiver pour tous les groupes.
Quant au dioxyde d'azote, Airparif précise que les résultats restent à affiner. Les taux les plus élevés ont été enregistrés chez les usagers des transports en commun, les piétons et les cyclistes alors que ce polluant est caractéristique du trafic routier.
Reste que beaucoup de paramètres autres que le mode de transport entrent en jeu dans la mesure de l'exposition individuelle : les activités des individus, les lieux traversés, la qualité de l'air sur le lieu de travail ou chez soi. De ce fait ce travail exploratoire entre l'Afsset et Airparif sera poursuivi et approfondi en 2008 par des mesures spécifiquement ciblées.
* Le rapport complet de cette étude sera publié d'ici à la mi-décembre et sera mis à disposition du public sur les sites internet d'Airparif et de l'Afsset