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Paris et l'Ile-de-France n'échappent pas aux pesticides... dans l'air !

En identifiant une trentaine de pesticides dans l'air francilien et une vingtaine dans Paris intra-muros, Airparif démontre la volatilité des produits souvent toxiques et, en l'absence de réglementation spécifique, appelle à poursuivre les études.

Agroécologie  |    |  C. Seghier
Commanditée notamment par la DRASS (Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales) dans le cadre du Plan cancer et l'association Ile-de-France-Environnement, une étude exploratoire a été réalisée par Airparif pour évaluer les concentrations de pesticides dans l'air ambiant francilien. L'objectif : fournir un premier état des lieux sur la présence de produits phytosanitaires dans l'air francilien sur des sites très différents quant à leur environnement (urbain ou rural) et à l'utilisation de pesticides qui pouvait y être pratiquée. Les mesures se sont déroulées au printemps 2006, période importante d'application de pesticides, sur cinq sites différents et ont donné lieu à plus de 5.200 analyses, souligne Airparif, chargé de la surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France. La recherche quant à elle portait sur la présence de 80 pesticides. Résultats : l'organisme a pu constater la présence de pesticides dans l'air ambiant francilien aussi bien dans les zones rurales où une trentaine de pesticides ont été identifiés, que dans l'agglomération parisienne où l'on a relevé les traces d'une une vingtaine de produits.

D'une manière générale, plus l'activité agricole est importante aux environs des sites de mesure, plus le nombre de pesticides retrouvés dans l'air est élevé et les concentrations importantes. Le plus grand nombre de pesticides (29) a ainsi été mesuré à Bois Herpin dans l'Essonne, commune située sur le plateau de la Beauce où les activités agricoles sont très importantes. Sur les autres sites, le nombre de pesticides mesurés était un peu plus faible mais dans des proportions à peu près identiques avec une vingtaine de pesticides retrouvés : 23 à Coulommiers, 20 à Chelles, 20 à Gennevilliers et 19 à Paris. Le type de produits retrouvés est également assez homogène d'un site de mesure à l'autre : des herbicides et des fongicides à 80%.

Ces résultats s'expliquent à la fois par une utilisation non négligeable des produits phytosanitaires en zone non agricole et par un transport atmosphérique vers l'agglomération parisienne des pesticides utilisés en zone cultivée.

L'étude met également en évidence une contamination par les produits phytosanitaires différents dans l'air que dans des eaux. Ainsi, les composés les plus fréquemment retrouvés dans l'air ambiant (comme la trifluraline et la pendiméthaline, ainsi que le chlorothalonil pour lequel les concentrations atmosphériques ont été les plus élevées) ne ressortent pas des observations faites dans les eaux. De plus, certains produits comme le lindane (désormais interdit) persistent dans l'atmosphère alors que l'atrazine (interdite depuis 2003) persiste dans les eaux de surface, mais pas dans l'air.

Enfin, selon les modes d'application, 25 à 75% des produits appliqués se retrouveraient dans l'atmosphère, soit au moment du traitement soit après, en se volatilisant.

Face à la toxicité reconnue pour la santé comme pour l'environnement des produits identifiés, Airparif estime que des études mettant en avant les effets d'une exposition prolongée à ces substances demandent à être poursuivies et complétées. En effet, alors que la contamination des eaux est étudiée par différents organismes réunis au sein du groupe régional Phyt'eaux Propres ou du programme interdisciplinaire de recherche PIREN-Seine, il n'existe pas d'obligation réglementaire de mesurer les pesticides dans l'atmosphère. Leur présence dans l'air ambiant francilien n'avait encore jamais fait l'objet d'études approfondies.

Rappelons qu'en ce qui concerne les grandes cultures, la quantité de pesticides appliquée en 2001 en Ile de France, tous usage confondus, a été évaluée à 1.235 tonnes de matière active, soit une dose moyenne de 2,1 kg par hectare de culture.
La présence de ces pesticides confirme l'urgence pour la France de mettre en place un plan de réduction d'utilisation des pesticides. C'est ce qu'ont ré-affirmé hier les parlementaires européens lors du vote en commission environnement concernant la directive européenne pour l'utilisation durable des pesticides, a estimé François Veillerette, président du MDRGF.

Réactions2 réactions à cet article

Demande d'informations sur la règlementation

Bonjour,

Je constate multiples pulvérisations dans les différents vignobles français. Le vent transporte les produits volatiles dans les airs.
Je souhaiterai connaître les quantités autorisées des produits utilisés lors des pulvérisations sur le vignoble dans le Libournais. Le vent très souvent présent cette année transporte des nuages de produits pulvérisés. Une obligation : s éloigner sinon l'air est "irrespirable". Existe t-il des interdictions de pulvérisations selon les vents?
Quelle est l'obligation du vigneron par rapport à la proximité des habitations et des êtres vivants? Je vous remercie de bien vouloir répondre à mes interrogations ou bien de m'indiquer le nom des personnes à contacter car je suis vraiment indignée qu'une obligation de quantités de produits soient imposée aux vignerons coopérateurs de nos appellations. Céline Masson

CELINE MASSON | 05 juillet 2007 à 12h40 Signaler un contenu inapproprié
Exemplarité

A l'exemple de la ville de Rennes, les communes de l'agglomération parisienne pourraient supprimer l' emploi des pesticides par les services municipaux dans les espaces verts.
Un peu moins de communication de la part des collectivités territoriales et un peu plus d'actions concrètes ne sauraient nuire à leur prétendu engagement en faveur d'un développement durable.

philphp | 08 juillet 2007 à 17h03 Signaler un contenu inapproprié

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