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Pneus usagés : en 2012, Aliapur n'a pas atteint l'objectif de collecte

En 2012, pour la première fois la collecte n'a pas atteint l'objectif fixé. Par ailleurs, la valorisation énergétique progresse encore et la tendance pourrait se poursuivre compte tenu des difficultés rencontrées concernant la valorisation matière.

Déchets  |    |  P. Collet
Pneus usagés : en 2012, Aliapur n'a pas atteint l'objectif de collecte

Mardi 14 mai 2013, Aliapur, l'organisme en charge de la collecte et de la valorisation des pneus usagés, a présenté les chiffres de la collecte 2012 et les perspectives pour 2013. L'année écoulée est "une forme d'exception", explique en préambule Eric Fabiew, directeur général d'Aliapur, déplorant que pour la première fois l'objectif de collecte n'a pas été atteint.

Avec une collecte d'environ 293.000 tonnes, il a manqué 28.000 tonnes pour atteindre l'objectif fixé à quelque 322.000 tonnes. Des chiffres en ligne avec la prévision d'Aliapur qui dès juillet dernier annonçait qu'il manquerait probablement 25.000 tonnes pour atteindre l'objectif. A titre de comparaison, l'objectif 2011 avait été atteint avec une collecte de 297.000 tonnes. "Juridiquement, il y a manquement", regrette Eric Fabiew, rappelant néanmoins que le cumul des dépassements d'objectif des années passées s'élève à plus de 31.000 tonnes.

Pour "chasser le pneu", Aliapur indique pourtant avoir augmenté de 4.500 le nombre des collectes, avoir visité 6.000 nouveaux sites et avoir signé des accords avec 96 distributeurs supplémentaires. Las, cette stratégie s'est traduite par une hausse des charges et une baisse du chiffre d'affaire des collecteurs du fait du plus faible volume collecté par rapport à 2011. En conséquence, Aliapur a augmenté de 4 euros par tonne ses versements à ces entreprises.

Agrément en stand-by

L'an dernier, Aliapur s'était opposé vivement à la volonté du ministère de mettre en place un agrément. Le seul organisme opérant une filière de responsabilité élargie du producteur (REP) sans agrément ministériel craignait "une mise sous tutelle" par le biais d'un cahier des charges fixant l'ensemble de ses obligations de moyens, de résultats et de gestion des relations avec les différents acteurs.
Interrogé sur le sujet, Eric Fabiew a confirmé son désaccord et indiqué que les discussions reprenaient avec le ministère. Il a par ailleurs expliqué qu'Aliapur propose une alternative à l'agrément en établissant un accord cadre qui regrouperait l'ensemble des parties prenantes (fabricants, metteurs sur le marché, ONG environnementales, représentants des consommateurs…). L'objectif serait d'établir un fonctionnement par consensus entre ces acteurs, le ministère de l'Ecologie n'intervenant qu'en cas de désaccord entre eux.
La valorisation matière à la peine

Du côté de la valorisation des pneus collectés, les chiffres 2012 font apparaître une hausse de la valorisation énergétique à 48,36% du total contre 45,06% en 2011. La valorisation matière baisse à 33,32% (contre 37,54% en 2011) et, porté par un marché de l'occasion dynamique et de meilleurs techniques de tri, le réemploi et rechapage progresse à 18,32% (17,40% en 2011).

Le traitement des pneus usagés par valorisation énergétique se rapproche à grands pas du seuil symbolique de 50% des collectes. Un seuil qui pourrait être franchi rapidement au regard des arguments avancés par Aliapur pour expliquer les difficultés concernant la commercialisation des produits incorporant des granulats de pneu.

Pour Aliapur, ces évolutions s'expliquent par les difficultés à trouver des débouchés pour les granulats de pneu qui permettent une valorisation matière. L'organisme déplore en particulier que certains usages ne soient pas mieux encouragés. C'est le cas par exemple des éclisses de tramway, qui isolent le rail du sol limitant notamment les vibrations au passage des tramways, qui permettrait de réutiliser 60 tonnes de granulat par km si elles étaient réalisées à partir de pneus recyclés.

Mieux commercialiser les produits

Par ailleurs, l'année en cours et celle à venir nourrissent des "inquiétudes fortes" chez l'opérateur de la filière. En cause, les élections municipales qui reportent certains projets d'investissement des collectivités locales. Or, représentant respectivement 30 et 22% des débouchés pour les granulats, les terrains de sport et les aires de jeu représentent les deuxième et troisième usages après les pièces moulées (36%) et dépendent fortement des investissements communaux. Il s'agit là d'"un problème de fond", juge Eric Fabew qui explique qu'Aliapur ne maîtrise pas la commercialisation des produits incorporant des pneus usagers.

Ainsi, l'organisme déplore qu'après avoir aidé à développer un sol équestre incorporant des granulats, aucun exemplaire n'a été vendu. Il semble néanmoins que le ministère du redressement productif soit attentif à cette difficulté de commercialisation des produits permettant de recycler les pneus, rapporte le directeur général de l'organisme.

"On a fait le job", estime pour sa part Eric Fabiew qui indique qu'Aliapur a engagé un spécialiste de la valorisation matière afin d'étudier la faisabilité de nouveaux usages. "Peut-être va-t-il falloir que l'on accompagne économiquement les granulateurs", s'interroge-t-il.

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