Vrai problème de santé publique en Europe, les maladies allergiques liées aux pollens toucheraient près d'un enfant sur cinq. Afin d'évaluer l'impact du changement climatique sur les allergies au pollen, un projet de recherche interdisciplinaire a été lancé début décembre. Baptisé Atopica, ce programme qui est financé pendant trois ans par la Commission européenne, réunit des biologistes, immunologistes, allergologues ainsi que des physiciens ou climatologues.
En France, des chercheurs du CNRS, du CEA et de l'Ineris participeront à ce projet qui "vise à mieux comprendre dans quelle mesure le climat à l'échelle globale et régionale, l'utilisation des sols et la qualité de l'air impactent les allergies liées au pollen". Les deux premiers centres de recherche auront pour mission de développer des modèles statistiques et physiques de l'évolution de la concentration des pollens dans l'air. Le dernier, l'Ineris, étudiera l'impact des polluants sur l'allergénicité des pollens en modélisant les concentrations de polluants atmosphériques. Cette modélisation permettra également "d'évaluer l'exposition des populations à un effet conjoint des pollens et du niveau de la qualité de l'air".
En outre, un des axes de recherche d'Atopica porte sur l'étude des modes de propagation d'une nouvelle espèce invasive et allergisante, l'ambroisie à feuilles d'armoise. La lutte contre cette plante, déjà présente dans la vallée du Rhône, a été inscrite récemment dans le Plan national santé environnement 2 (PNSE2).
A terme, les conclusions de ce projet permettront aux décideurs politiques d'établir des recommandations ainsi que des actions préventives au niveau européen.