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Le rachat des activités énergie d'Alstom mobilise au plus haut sommet de l'Etat

Les discussions s'accélèrent autour du rachat de la branche énergie de l'entreprise Alstom. François Hollande devrait recevoir dans la journée l'actionnaire Martin Bouygues et les dirigeants des deux candidats au rachat, General Electric et Siemens.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Le rachat des activités énergie d'Alstom mobilise au plus haut sommet de l'Etat

Le 23 avril, l'agence de presse Bloomberg annonçait la volonté de rachat, par l'Américain General Electric, de la partie énergie d'Alstom. Dans la foulée, le groupe allemand Siemens a également fait part de son intérêt pour ces activités. Tandis qu'Alstom a fait savoir par communiqué qu'elle "poursuit et approfondit sa réflexion stratégique et informera le marché d'ici mercredi 30 avril", le gouvernement se mobilise sur ce dossier.

L'activité énergiereprésente plus de 73% du chiffre d'affaires du groupe français, soit près de 15 milliards d'euros. Numéro un mondial de l'hydraulique, l'entreprise est également présente sur le marché des centrales thermiques, des smart grids, des énergies renouvelables et du nucléaire.

Le gouvernement s'en mêle

"Nous refusons qu'Alstom vende ce fleuron national dans le dos de ses actionnaires, de ses salariés, du gouvernement français", a tweeté Arnaud Montebourg ce lundi matin. "Le gouvernement voit les intérêts actionnariaux, mais il défend les intérêts stratégiques de la France. Nous préférons sortir renforcés de cette négociation pour créer un géant mondial made in France", a poursuivi le ministre de l'Economie.

Dimanche soir, François Hollande a réuni Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal "sur l'évolution du dossier Alstom, au regard des objectifs d'emploi, de localisation des activités et d'indépendance énergétique". Le groupe compte 18.000 salariés en France, dont la moitié travaille pour la branche énergie.

Energies marines : le Pays de la Loire demande des garanties

La région Pays de la Loire s'inquiète de ce projet de rachat. Elle rappelle, dans un communiqué publié le 28 avril, que depuis 2010, elle "s'est fortement mobilisée avec Alstom et l'ensemble des acteurs locaux pour devenir le premier pôle industriel énergies marines renouvelables (EMR) français".
La cession des activités énergie d'Alstom risque-t-elle de fragiliser les projets initiés ? "La construction en cours des usines [de Montoir-de-Bretagne (Saint-Nazaire) et de Cherbourg] et l'implantation du centre de R&D éolien en mer [à Bouguenais] doivent être confirmés sans délais, estime la région, ajoutant : Qu'il soit américain ou européen, le projet de reprise doit s'organiser autour d'une ambition industrielle forte et conforter les compétences clé en France et en Pays de la Loire".

Le Président de la République doit recevoir dans la journée Joe Kaser, le PDG de Siemens, Jeffrey Immelt, le directeur général de General Electric et Martin Bouygues, premier actionnaire d'Alstom (29% du capital). "On a deux solutions pour l'instant, (...) soit on se fait racheter, pour prendre une image qui serait familière aux Français, par Boeing, soit on décide de construire un Airbus de l'énergie et un des transports", a déclaré Arnaud Montebourg. Le ministre de l'Economie n'a pas caché sa préférence pour un rapprochement avec Siemens : "Nous sommes disponibles pour nouer des alliances qui nous permettent de nous armer dans la mondialisation".

Deux champions européens des transports et de l'énergie

Le groupe allemand Siemens a précisé, dans une lettre d'intention présentée en conseil d'administration d'Alstom ce dimanche, les détails de sa proposition d'échanges d'actifs. L'objectif serait de bâtir deux géants européens, l'un allemand pour l'énergie, l'autre français pour les transports. Concrètement, Siemens reprendrait l'activité énergie d'Alstom, évaluée entre 10 et 11 milliards d'euros, et céderait son activité ferroviaire, évaluée entre 7 et 8 milliards d'euros (trains à grande vitesse et locomotives), à Alstom, qui fabrique le TGV et est présent sur le marché des transports collectifs.

Siemens serait également prêt à céder l'activité nucléaire d'Alstom à un groupe français, tel qu'EDF ou Areva. Dans un communiqué publié le 27 avril, Arnaud Montebourg indiquait que le gouvernement serait "extrêmement vigilant s'agissant du maintien de l'excellence et de l'indépendance de la filière nucléaire française".

Afin de répondre aux exigences du gouvernement français en termes d'emplois, le groupe allemand a indiqué qu'il s'engagerait à ne pas faire de plan social pendant trois ans, et ne céderait aucune part significative des activités acquises.

Eoliennes offshore : le siège mondial de GE implanté en France ?

L'offre de General Electric porte sur l'ensemble de l'activité énergie d'Alstom, pour 12 milliards de dollars. Elle bénéficierait du soutien de Patrick Kron, PDG d'Alstom. Pour Arnaud Montebourg, cette offre "pose un problème pour une raison simple, c'est que l'essentiel d'Alstom, 75% de l'entreprise, 65.000 salariés dans le monde, vont être dirigés depuis le Connecticut".

Le groupe américain est déjà présent en France, avec un centre de compétences spécialisé dans les turbines à gaz implanté à Belfort, et pourrait s'engager à maintenir ou développer certaines activités en France. Ainsi, il serait prêt à faire de l'Hexagone son siège mondial pour son activité éoliennes offshore. Il envisagerait également de relocaliser en France certaines activités réparties en Europe.

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