La société Le Nickel (SLN), filiale du groupe Eramet en Nouvelle-Calédonie, vient d'être condamnée pour faute inexcusable par le tribunal du travail de Nouméa, rapporte l'AFP.
Ce jugement est l'aboutissement d'une action judiciaire engagée par d'anciens salariés souffrant de maladies liées à l'amiante. Les victimes, dont l'une est décédée, travaillaient à l'extraction du minerai de nickel ou dans l'usine métallurgique de la SLN à Nouméa. L'une d'elle a été déboutée.
Agés de 68 à 81 ans, ces travailleurs de l'amiante souffrent de cancer broncho-pulmonaire, d'asbestose ou de plaques pleurales liés à l'inhalation de la fibre mortelle. Reconnus en maladie professionnelle par la Caisse de protection sociale de Nouvelle-calédonie (Cafat), ils vont percevoir une rente majorée tandis que la SLN, premier employeur privé de Nouvelle-Calédonie, devra rembourser la caisse.
"Les cinq cas, qui viennent d'être jugés (...) ne sont pas significatifs d'un risque très élevé, ni d'un quelconque manquement grave de la société", selon les propos de John Louzier, avocat de la SLN,rapportés par l'AFP.
De son côté, l'Association des victimes de l'amiante de Nouvelle-Calédonie (Adeva-NC) parle au contraire d'un verdict historique indiquant que de nombreux autres cas allaient suivre. Selon elle, l'amiante fait 30 morts par an dans l'archipel, confronté, outre l'amiante industriel, à un problème d'amiante environnemental lié à l'extraction à ciel ouvert du nickel qui met à jour des roches amiantifères.