Rappelons que selon une récente étude de l'Ademe, l'extension du recyclage à tous les emballages plastiques pourrait se traduire par une collecte de 185.000 tonnes supplémentaires via les collectes sélectives, réparties en 17% de gisements supplémentaires de bouteilles et flacons et 83% d'emballages souples et rigides. Si les capacités des centres de tri devront être accrues notamment pour les emballages souples pour lesquels il n'existe pas de technique automatisée, l'étude souligne également un surcoût net établi entre 535 et 786 euros par tonne dont une part très significative pour l'étape de tri. Un surcoût qui inquiète les collectivités à l'instar des associations Amorce qui regroupe des collectivités et des sociétés de traitement de déchet et du Cercle National du Recyclage (CNR).
Si dans un communiqué, Amorce et le CNR ont rappelé le 21 décembre ''leur soutien au principe d'une collecte sélective étendue à la plupart des emballages plastiques aujourd'hui non recyclés (films souples, blister, barquette…) qui simplifierait le geste de tri, améliorerait sensiblement les performances de recyclage'', les associations précisent que les collectivités ne sont pas prêtes à assumer seules le surcoût engendré par cette extension et invitent les producteurs d'emballages via leurs cotisations aux éco-organismes à participer ''aux futurs investissements de modernisation des centres de tri''.
Selon Amorce et le CNR, le niveau d'aide décidé laisserait à la charge des collectivités 80% des coûts de modernisation des centres de tri. Les 20% restant seraient pris en charge par l'Ademe. ''Cette aide est financée par l'augmentation de TGAP payée par les collectivités territoriales depuis 2009'', soulignent les associations qui dénoncent ''l'absence d'engagements'' des éco-organismes chargés de la gestion des déchets d'emballages ménagers Eco-Emballages et Adelphe qui n'auraient fait aucune proposition ''pour prendre en charge les coûts de cet élargissement des consignes de tri pendant la phase d'expérimentation ce qui est contraire au principe de responsabilité élargie des producteurs''.
Amorce et le Cercle National du Recyclage demandent ainsi la mise en place, dès 2010, d'une ''expérimentation avec les collectivités volontaires afin de mieux cerner les difficultés liées à cette extension, aussi bien auprès des citoyens trieurs que de la collecte et du tri''. Elles demandent également une prise en charge par les sociétés agrées via le point vert, ''de la totalité des coûts de cette phase d'expérimentation ce que permet largement les contributions perçues actuellement par Eco-Emballages sur les emballages plastiques'' et enfin la généralisation progressive de cette extension à toute la France à partir du 1er janvier 2011, ''si la phase d'expérimentation s'avère concluante''.