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Pour les eaux souterraines, la majorité des analyses ne présentent pas de taux élevé d'uranium : les concentrations oscillent entre 1 et 7 µg/L. Cependant deux points de mesure des eaux de nappe qui ont montré ou qui montrent des valeurs plus élevées que la valeur guide de l'OMS retiennent l'attention des experts, précise l'ASN. Un puits situé au Sud du plan d'eau du Bartas met en évidence des concentrations de l'ordre de plusieurs dizaines de µg/l d'uranium. De plus, ces concentrations fluctuent d'un jour à l'autre.
Les préfectures du Vaucluse et de la Drôme ont donc maintenu leurs mesures de protection. L'utilisation de l'eau des ouvrages privés pour l'alimentation en eau potable, pour l'irrigation ou la consommation animale reste interdite sur les cours d'eau de « la Gaffière » et du « Lauzon » ainsi que dans la nappe d'accompagnement. La pêche, la baignade et les activités nautiques sont également interdites sur ce secteur.
Du côté des associations et notamment de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD), on pense connaître l'origine du problème. Selon l'association, des déchets nucléaires enfouis depuis de nombreuses années sur le site pourraient être la cause de ces mesures anormales. Début juillet, avant l'incident, la CRIIRAD dénonçait la présence d'un tumulus contenant des déchets radioactifs militaires et alertait sur l'exposition de ces déchets aux eaux de ruissellement et sur les risques de contamination des eaux de surface et souterraines.
L'IRSN et l'exploitant continuent pour l'instant leur surveillance. Les préfectures ont publié hier les derniers résultats concernant les sédiments et les végétaux. Quatre prélèvements ont été effectués le 10 juillet sur des sédiments dans la Gaffière et le Lauzon. Les teneurs en uranium se situent entre 0,51 et 2,51 µg par kg sec. Les préfectures précisent à titre indicatif, que les valeurs observées en 1991 étaient comprises entre 2,4 et 4,8 mg/kg sec pour les sédiments. Pour les végétaux, les prélèvements effectués le 10 juillet se situent entre 0,38 et 6,98 mg/ kg sec. En 1991, les teneurs étaient comprises entre 0,5 et 4 mg/kg sec. Enfin, pour les légumes cultivés les prélèvements révèlent des concentrations comprises entre 0,04 et 1,09 mg/ kg sec contre une fourchette de 0,5 à 4 mg/kg sec en 1991.
Le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) créé par la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, s'est réunit aujourd'hui à la demande du MEEDDAT afin d'entendre SOCATRI en présence de l'ASN. A l'issu de cette réunion, le HCTISN a estimé que cet incident apparaît sans dommage pour la santé des travailleurs et des populations. Il recommande toutefois que la surveillance de l'IRSN se poursuive et demande qu'un état détaillé des pollutions historiques de la nappe présente au droit du site lui soit présenté. Le haut comité prévoit de faire un point sur la situation en septembre prochain.
Jean Louis Borloo rencontrera par ailleurs demain jeudi, Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'AREVA, la maison mère de SOCATRI, pour lui demander de tirer les conclusions qui s'imposent.