À conditions exceptionnelles, mesures exceptionnelles ! La sécheresse qui semble s'installer durablement en France pousse le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) et l'association Noé Conservation à solliciter les entomologistes amateurs dans le cadre de l'Observatoire de la Biodiversité des Jardins (1) .
Depuis le début de l'année, les données ne mettent pas en évidence une diminution des espèces communes de papillon par rapport aux périodes précédentes mais le museum constate depuis le lancement de la saison 2011, une participation des observateurs moins importante que les autres années. Ce qui pourrait traduire le fait qu'en réalité sur le terrain les papillons sont moins abondants cette année : lorsqu'il y a peu de papillons dans le jardin, il est moins motivant d'observer, ce qui se traduit par une baisse de la participation. "Les données qui nous parviennent proviendraient alors des jardins les mieux lotis, où le suivi est motivant, et donneraient une représentation biaisée de la réalité", explique le MNHN.
C'est pourquoi le museum appelle à la mobilisation pour effectuer des observations y compris dans les jardins pauvres en papillons. "Les données montrant une absence de papillons sont aussi importantes pour comprendre l'évolution des populations que celles montrant une forte abondance !", explique le MNHN. Surtout dans une situation climatique exceptionnelle. "En effet, avec le réchauffement climatique, de tels épisodes météorologiques exceptionnels pourraient être plus fréquents, et avoir un impact sur la biodiversité. Les suivis comme l'OBJ sont alors des outils irremplaçables pour comprendre ces effets", explique le museum.