Pas d'annonce en grande pompe pour les résultats du second appel d'offres éolien. Le ministère de la Transition écologique a mis en ligne la liste des lauréats sans plus de précision. Et pour cause. Alors que l'appel d'offres devait attribuer 500 MW de projets éolien, seuls 118,2 MW ont été retenus. Cinq parcs pourront se construire ou se renouveler en Auvergne-Rhône-Alpes (35,35 MW), Grand-Est (13,8 MW), Hauts-de-France (14 et 31,05 MW) et Occitanie (24 MW). Un résultat décevant qui n'étonne guère la filière. "C'est exactement ce qu'avait prédit France Energie Eolienne en juillet dernier", explique Pauline Le Bertre la déléguée générale de la fédération.
La prudence des développeurs est due à l'incertitude juridique qui perdure pour l'instruction des dossiers. De nombreuses autorisations ont été octroyées selon une procédure administrative qui n'était pas conforme. Selon le Conseil d'Etat, le préfet ne pouvait pas être compétent à la fois pour réaliser les évaluations environnementales des projets et pour les autoriser. Pour les parcs dont l'autorisation est purgée de tout recours, pas de problème. Mais pour tous les parcs dont l'autorisation est en cours d'instruction ou ceux pour lesquels l'autorisation est attaquée, la situation est corsée. Les développeurs de parcs éoliens de plus de six mâts, soumis à appel d'offres, n'ont pas osé postuler pour la deuxième vague.
L'Etat a mis en consultation le projet de décret qui donnera aux missions régionales d'autorité environnementale (MRAe) la compétence pour se prononcer sur la qualité des études d'impacts à la place des préfets. Mais il n'est toujours pas publié : "Pour que les projets avancent, il est urgent de signer ce décret", estime Pauline Le Bertre. Le troisième volet des appels d'offres se clora en mars-avril prochain.