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Eolien off-shore : les industriels fourbissent leur armes !

La période de remise des dossiers du second appel d'offres pour l'éolien en mer est close. Les lauréats devraient être désignés en mars 2014. Face à EDF-Alstom, GDF Suez et Areva renchérissent avec une nouvelle éolienne d'une puissance de 8 MW.

Energie  |    |  D. Laperche
Eolien off-shore : les industriels fourbissent leur armes !
Environnement & Technique N°332
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°332
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Aujourd'hui, vendredi 29 novembre à 14 heures s'est achevé la période de remise des dossiers pour le second appel offres éolien en mer ouvert en mars 2013. Avec une capacité maximale de production d'électricité de 500 MW pour chaque projet, ce dernier vise la construction et l'exploitation de deux parcs éoliens situés au large de la commune du Tréport (Seine-Maritime) et entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier (Pays de la Loire) d'ici 2023.

La sélection des candidats s'opérera en fonction de trois critères : le prix de l'électricité produite (40%), la qualité du projet industriel et l'aspect social (40%), le respect de l'environnement ainsi que la prise en compte des activités existantes de pêche (20%).

Après quatre mois d'instruction des offres par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), le ministre devrait désigner les lauréats en mars 2014. En compétition figurent un premier consortium composé de GDF Suez, de l'énergéticien portugais EDP Renovaveis, de neoen marine et d'Areva et un second constitué d'EDF Energies Nouvelles, du développeur allemand WPD Offshore et d'Alstom pour la fourniture des éoliennes. "Le prolongement de ce partenariat pour le 2ème appel d'offres permet aux différents acteurs de capitaliser sur des modes d'organisation et de travail instaurés depuis plus de deux ans et sur une vision commune", commente EDF Energies Nouvelles.

Augmenter la puissance pour abaisser les coûts

Un élément pourrait peser dans la balance : l'introduction dans ce second appel d'offre d'un plafond éliminatoire pour le prix de l'électricité. Avec une limite fixée à 220 euros le mégawattheure (MWh), ce dernier doit également rester dans la valeur médiane, majorée de 20% "des prix de l'offre éolienne proposés par l'ensemble des candidats pour des offres situées sur un même lot". Areva proposera une éolienne d'une puissance de 8 MW, ce qui permettrait d'en réduire le nombre et donc au final le coût. Alstom quant à lui dispose d'une éolienne offshore d'une puissance de 6MW.

Lors du premier appel d'offre, le consortium EDF Energie Nouvelles/Dong Energy Power/Alstom avait remporté les parcs de Fécamp (498 MW), Courseulles-sur-Mer (450 MW) et Saint-Nazaire (480 MW). Celui d'Iberdrola/Eole-Res/Areva avait obtenu le parc de Saint-Brieuc (500 MW). GDF Suez s'était vu refuser le parc des Deux-Côtes dans la zone du Tréport. En cause, la concurrence insuffisante, et un projet qui présentait "le prix d'achat de l'électricité le plus élevé parmi les 5 zones, et entraîn[ait] à [lui seul] une surcharge de l'ordre de 500 millions d'euros pour la Contribution au Service Public de l'Electricité", selon le ministère de l'énergie.

Dans les cartons de la Compagnie du Vent, rachetée depuis par GDF Suez, depuis 2004, le parc du Tréport pourrait ainsi refaire surface. GDF a prévu de déposer un projet pour chacune des deux zones. "La construction de ces deux parcs permettra de mobiliser près de 6.000 emplois directs et indirects et contribuera ainsi à créer une véritable filière industrielle pérenne en France", promet-il déjà. Mais son dossier devra sans aucun doute être présenté sous une nouvelle mouture pour éviter de passer à la trappe une nouvelle fois. Sans oublier l'arrivée d'un concurrent de poids sur la zone : EDF Energies nouvelles.

Réactions5 réactions à cet article

sélection par critère !!!!! le critère environnement ( soit impactes sur les paygages , impactes sociologiques , impactes économiques positifs comme négatifs ...) ...ne compte que pour 20 % autrement dit tout le monde s'en fiche !!!!

carl | 01 décembre 2013 à 07h59 Signaler un contenu inapproprié

Justement Carl, pour abonder dans votre sens, je pose cette question, en tant que citoyen français :
A quand un moratoire sur l'éolien industriel ?
Ne sommes-nous pas en "démocratie" ?

Tireman | 02 décembre 2013 à 12h21 Signaler un contenu inapproprié

C'est un marché public, autrement on doit s'assurer que l'on ne "gaspille" pas l'argent public, et les critères incontournables seront toujours le prix et la valeur technique de la prestation.

Si les candidats arrivent avec un beau projet tout vert à un coût astronomique, ce n'est pas dans notre intérêt fiscal.

Si les candidats offrent une qualité de prestation peu convaincante, les surcoût deviennent vite monstrueux dans l'offshore (demandez aux Allemands ils vous donnerons le nombre exact de milliards).

Et si pour une de ces raisons on en vient à déclarer l'appel d'offre infructueux, on est parti pour les refrains habituels "On veut pas laisser sa place aux EnR bla bla bla".

Tout ça pour dire que l'on est rarement au delà de 20% pour le critère environnement dans les marchés publics, et que dans le cas présent 40% pour la qualité me paraît même sous évalué au vu des surcoûts potentiels au moindre souci de chantier.

N'oublions pas que les travaux maritimes sont déjà hyper encadrés règlementairement et que des travaux de cette ampleur seront surveillés de près.

lopi | 02 décembre 2013 à 14h06 Signaler un contenu inapproprié

Je m'interroge aussi sur les critères. Le prix de rachat ne compte "que" pour 40%, mais pourra aller jusqu' à 220 €/MWh. C'est énorme comparé au prix du nucléaire actuel (50 €) et même futur (autour de 70 €). Et ceci pour une énergie intermittente, donc non garantie, donc qui nécessitera des investissements supplémentaires (centrales au gaz ou au charbon) pour pouvoir vraiment compter dans le "mix".
Le "social" semble peser presque autant, c'est à dire qu'on accepte de payer encore plus cher pour créer des emplois, lesquels ne seront pas pérennes (une fois construites, ces machines n'ont quasiment besoin de personne pour les faire marcher). Le consommateur paiera donc pour diminuer temporairement le chômage ; admettons. Mais est-il normal de mélanger ces notions, et nos concitoyens en sont-ils conscients et d'accord pour ça ?
Autre aspect : l'impact sur le mix existant, donc sur le nucléaire. Quand le vent soufflera fort, si la consommation n'est pas très importante, il faudra baisser voire arrêter des centrales existantes (cela arrive déjà l'été). Elles seront moins "rentables" puisque l'amortissement entre pour beaucoup dans le coût du nucléaire. Donc, le consommateur devra aussi payer plus cher l'énergie produite par le nucléaire, après avoir payé des taxes pour subventionner les éoliennes.
Personne ne met l'accent sur ces aspects, qui pourraient nous conduire à l'instar des Allemands qui sont déjà très équipés en éoliennes, à voir doubler nos factures d'électricité.

alain38 | 05 décembre 2013 à 18h22 Signaler un contenu inapproprié

200 euros le MWh c'est cinq à six fois plus cher que le coût moyen de production actuel. Le projet éolien en mer de 6000 MW de puissance prévu par nos ecolo-politiques c'est 1200 éoliennes sur nos rivages et il se traduira par une facture de 85 à 100 milliards d'euros que les ménages vont devoir acquitter, les industriels gros consommateurs étant éxonérés. Il faudra ajouter le coût du renforcement du réseau et celui des centrales thermiques de secours pour les jours sans vent (qui représentent 60 à 80% du temps d'une année) qu'il faudra aussi subventionner pour les périodes de non utilisation.
Quant aux emplois créés c'est moins de 140 par parc de 500 MW s'ils ne sont pas mutualisés pour plusieurs parcs.
Les 6000 emplois annoncés ne sont pas prouvés et de toute façon non pérennes au delà de la période de construction (voir débat public CNDP 22)
A ce stade ce n'est plus du gaspillage c'est une faute grave!
Un moratoire s"impose

ITC78 | 14 décembre 2013 à 00h57 Signaler un contenu inapproprié

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