L'AFP rapporte ce lundi 17 octobre que l'un des huit agriculteurs touchés par la pollution aux polychlorobiphényles (PCB) à proximité de l'usine Aprochim à Grez-en-Bouère (Mayenne) a décidé de faire abattre l'ensemble de son troupeau de vaches.
Agé de 61 ans, l'éleveur a fait partir, dimanche 16 octobre, la moitié de ses 142 vaches pour les faire abattre, faute de pouvoir en commercialiser la viande après qu'une expertise judiciaire ait montré cet été que les bêtes présentaient des taux de concentration en PCB plus de dix fois supérieures aux normes tolérées. La décontamination étant jugée impossible, l'agriculteur s'est résolu à faire abattre son troupeau. La seconde moitié sera envoyée à l'abattoir dimanche prochain.
Aprochim condamnée en référé
Il s'agit du premier troupeau abattu parmi les huit exploitations placées sous séquestre depuis la découverte de la pollution aux abords de l'usine spécialisée dans le traitement de déchets contaminés aux PCB. En mars, Aprochim a été condamné en référé à verser à l'agriculteur 50.000 euros de provisions pour l'entretien de son troupeau, puis 35.000 euros en août pour supporter les frais d'abattage, rapporte l'AFP.
En janvier 2011, des traces de PCB supérieures à la norme réglementaire avaient été découvertes dans du lait produit à proximité de l'usine Aprochim. Fin mars, la pollution semblait se confirmer et huit exploitations agricoles situées à proximité de l'usine Aprochim étaient soumises à une interdiction de commercialisation de leur production de lait et de viande. L'entreprise Aprochim, suspectée d'être à l'origine de la contamination, s'est engagée à installer un filtre sur une de ses cheminées et a établi un plan de surveillance de l'environnement autour de l'usine.