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Injecter plus de durable dans les métiers de l'architecture

Le Conseil national de l'Ordre des architectes publie et diffuse un DVD sur l'architecture responsable et le développement durable. Un outil intéressant, mais qui ne suffira pas néanmoins à combler le déficit de formation du secteur en la matière.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Injecter plus de durable dans les métiers de l'architecture
© Franck Boston
   
Le DVD qui sera publié au mois d'avril par le Conseil national de l'Ordre des architectes est destiné à inciter les professionnels à se former pour s'approprier les méthodes et savoir-faire indispensables. Nous souhaitons donner une place importante à l'architecture dans le développement durable, explique Lionel Dunet, président de l'Ordre des architectes. C'est une démarche globale et pluridisciplinaire. Nous devons acquérir un savoir-faire technique et des connaissances suffisantes en la matière. Cet outil permettra à tous les architectes de se créer un savoir commun. On veut pousser les professionnels à faire un point sur leurs connaissances et à aller plus loin.
Diffusé aux 30.000 architectes français, ce DVD-Rom dresse un état de l'art en matière d'architecture durable. Il présente quatre études de cas particuliers : la ZAC des Rives du Blosne à Chantepie, l'école zéro énergie de Limeil-Brévannes, la maison diocésaine à Châlons-en-Champagne et l'académie de formation Mont-Cenis à Herne (Allemagne). Chacune de ces réalisations est présentée sous l'angle de la démarche développement durable qui a été entreprise. Des professionnels extérieurs aux projets analysent et critiquent de manière constructive ces réalisations. Un guide méthodologique en 40 fiches complète l'outil.
Intéressant pour mobiliser les professionnels de l'architecture à l'enjeu du développement durable, ce DVD-Rom ne comble néanmoins pas le déficit de formation en la matière du secteur…

Une formation initiale au développement durable marginale

Le développement durable est encore enseigné de manière marginale dans les écoles d'architecture. Cette matière est proposée aux étudiants sous forme d'option ou de spécialité, non comme socle commun. Un déficit dont les professionnels sont conscients mais aucune grande révolution n'a été engagée à l'heure actuelle pour amorcer le changement. Selon Bénédicte Meyniel, conseillère nationale et présidente de la commission formation du conseil national, il y a un gros défaut de formation au développement durable dans les formations initiales. Certaines écoles proposent des cours de développement durable, mais nous n'en sommes qu'au début. Le développement durable est la plupart du temps dispensé en vue de diplômes de spécialisation qui interviennent après le diplôme d'Etat. Certaines écoles du Nord et de l'Est de la France apparaissent néanmoins en avance, du fait de leur proximité avec des pays pionniers sur la question : Allemagne, Autriche… A Lyon, Strasbourg, Nancy, les étudiants peuvent suivre des cours développement durable par exemple. Le problème est qu'il y a peu de formateurs capables d'avoir une vision globale, nécessaire à l'enseignement du développement durable.
Un constat partagé par Lionel Dunet : depuis près d'un an, les écoles sont motivées mais elles rencontrent des difficultés de mise en œuvre. Il y a un vrai déficit de formateurs.

Une formation continue en voie d'organisation ?

Concernant la formation continue, de nombreuses offres se développent, sans pour l'instant avoir été organisées ou validées par la profession. Si le Conseil national de l'Ordre des architectes recense sur son site l'offre de formation en la matière, il n'est pas en mesure aujourd'hui d'en certifier la qualité.
Selon l'observatoire de la profession des architectes 2008, réalisé par l'institut de sondage Ifop, sur les 47 % de salariés qui affirment avoir suivi une formation au cours des douze derniers mois, 38 % ont suivi un cursus développement durable et qualité environnementale, formation qui arrive en première place des réponses, preuve de la prise de conscience de cet enjeu par les professionnels. 75 % d'entre eux pensent que le suivi de cette formation a permis d'acquérir une compétence directement exploitable dans leur activité professionnelle.
Toujours selon cette étude, 86 % des architectes pensent que leur métier peut avoir une influence sur la protection de l'environnement et le développement durable. Pour 90 % des professionnels interrogés, la prise en compte de la qualité environnementale et du développement durable aura une influence importante (50 % de très importante, 40 % d'assez importante) sur la manière d'exercer leur métier. 96 % sont plutôt favorables à la prise en compte de la qualité environnementale et du DD dans leur activité professionnelle.

Si 83 % des architectes déclarent tenir compte du développement durable dans l'exercice de leur métier (43 % beaucoup, 40 % assez), 2 % affirment ne pas prendre en compte du tout cet enjeu. Parmi les aspects du DD jugés prioritaires, l'utilisation d'énergies renouvelables (70 %) ainsi que le recours à des matériaux non polluants dans la construction (53 %). L'aspect social apparaît moins important que l'aspect environnemental pour les professionnels qui répondent à 22 % veiller à l'intégration culturelle des bâtiments dans leurs territoires, à 19 % participer à la mixité sociale dans les habitats urbains et à 19 % prendre en compte les risques sanitaires et écologiques dans la conception des bâtiments. Seuls 50 % des personnes interrogées pensent qu'une meilleure formation en matière de développement durable pourrait les aider à prendre en compte cet enjeu dans l'exercice de leurs métiers. Néanmoins, 89 % d'entre eux pensent que cette problématique doit être intégrée dans la formation continue et initiale : si 29 % pensent que sa place doit être essentielle et 60 % qu'elle doit être importante, 10 % la jugent secondaire.

Pour rappel, le bâtiment représente aujourd'hui 43 % de la consommation nationale d'énergie et 25 % des émissions de gaz à effet de serre.

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