Dernier rebondissement dans le feuilleton de l'inclusion de l'aviation dans le système européen d'échange de quotas d'émission de gaz à effet de serre (ETS) : la Chine interdit à ses compagnies aériennes de payer la taxe carbone imposée par l'UE, d'augmenter les frais de transport ou d'ajouter tout autre frais supplémentaire sans l'aval du gouvernement. L'administration de l'aviation civile chinoise (AACC) estime que le système européen va "à l'encontre des principes de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique, et des règlements internationaux de l'aviation civile". Le communiqué précise que la Chine "envisage d'adopter des mesures pour protéger les intérêts des Chinois et de ses compagnies en attendant de nouveaux développements concernant cette affaire".
Face à cette annonce, le porte-parole de la Commission européenne pour le climat, Isaac Valero-Ladron a déclaré : "Nous ne céderons pas au sujet de notre législation". Il a d'ailleurs indiqué que les compagnies aériennes chinoises jouaient le jeu : "Le fait est que toutes les compagnies ont respecté à ce jour la législation et ont fait des demandes pour les permis gratuits afin de couvrir leurs obligations".
Isaac Valero-Ladron a cependant précisé que l'UE était prête à discuter des préoccupations de certains pays ou compagnies aériennes. Il a indiqué que l'UE était notamment disposée à exempter les compagnies originaires de pays qui mettraient en place un système de droits à polluer pour l'aviation équivalent au dispositif européen ou à amender sa législation si un accord mondial sur la réduction des émissions de CO2 était conclu par le secteur.
Tout en invitant la Commission à ne pas céder à la Chine, les eurodéputés Verts, par la voie de leur porte-parole Satu Hassi, demandent à la Commission et au Conseil de promouvoir davantage l'intérêt de cette mesure auprès des autres pays et invite le Conseil à envisager un versement des revenus perçus au Fonds mondial pour le climat.