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Actu-Environnement

L'aviation du futur sera-t-elle moins polluante ?

D'ici 2035, la flotte mondiale devrait doubler. Les progrès techniques seront-ils suffisants pour contenir l'augmentation des diverses pollutions liées à l'aviation. Toute la filière aéronautique est concernée, des aéronefs aux infrastructures aéroportuaires. Reportage.

Reportage vidéo  |  Transport  |    |  B. Clarke

Emissions de CO2 et aussi de polluants atmosphériques toxiques et dangereux pour la santé comme les oxydes d'azote ou les particules fines, nuisances sonores, l'aviation, comme le trafic routier, est un moyen de transport qui occasionne diverses pollutions. Or, les prévisions montrent une progression continue d'environ 5% par an du nombre de vols au niveau mondial. Dans ce contexte, comment les professionnels du secteur aéronautique envisagent-ils l'avenir ?

Jonathan Gilad, adjoint à la DGAC
L'organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a établi un panier de mesures sur lesquels il serait possible d'agir concernant les émissions de CO2. Ecouter l'interview vidéo de Jonathan Gilad, adjoint à la sous-directrice de la direction générale de l'aviation civile (DGAC). Ce panier de mesures est la base du premier accord au niveau mondial pour lutter contre le réchauffement climatique, le Corsia, né le 06 octobre 2016. Cet accord entend réduire et/ou compenser la croissance des émissions de CO2 de l'aviation dès 2020.

Mais à y regarder de plus près, le défi est de taille. Parmi les mesures préconisées, l'évolution technologique des aéronefs. Prenons les derniers moteurs "Leap" de Safran Aircraft Engines, ils seraient 15% moins émetteurs de CO2. Comme les moteurs précédents, ils vont équiper des milliers d'avions, avec une durée de vie d'au moins 30 ans. Il faudra donc attendre trente ans pour renouveler le parc suivant…

Aéronefs électriques

Le Solar Impulse est un avion couvert de panneaux solaires sur ses ailes de 63 mètres d'envergure, soit la taille des plus gros avions de ligne du monde. Il ne peut néanmoins transporter qu'une seule personne à ce jour. La performance reste de taille, notamment le premier tour du monde sans carburant ! L'E-Fan est un avion à propulsion électrique développé par Airbus. Un monoplace qui, cette fois, ressemble à un ULM classique par sa taille. Il a réussi la traversée de la Manche en 2015. Mais Airbus a récemment stoppé ce programme 100% électrique pour une éventuelle hybridation. Enfin, le Volta est un hélicoptère, monoplace conçu par Aquinéa en partenariat avec l'école nationale de l'aviation civil (ENAC). Il a validé récemment ses premiers vols, très courts, de quelques minutes…

En résumé, s'il y a un éventuel avenir pour l'aviation électrique dans les prochaines décennies, ce sera seulement pour l'aviation légère.

Essor des biocarburants

L'accord de Chicago de 1944, qui a fondé l'OACI, interdit les taxes sur le kérosène, un atout pour voler pas cher et participer à l'essor de la filière mondiale mais un frein pour le développement des énergies alternatives comme le biokérosène, (voir le reportage vidéo) et une concurrence déloyale pour les autres modes de transport. Ce kérosène contribue au réchauffement climatique sans générer d'impôts qui permettrait aux Etats d'investir dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Optimisation des trajectoires et temps de roulage sur le tarmac

Concernant les trajectoires des avions, les descentes en continu plutôt que par palier permettent de réduire les pollutions et nuisances sonores. Elles représenteraient déjà 30% des atterrissages sur l'aéroport d'Orly mais il semble assez compliqué de faire mieux. Le CDM (Collaborative Decision Making) est un dispositif qui aurait permis de réduire de 10% le temps de roulage sur l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. "C'est un dispositif collaboratif entre le gestionnaire d'aéroport, les compagnie aériennes et l'aviation civile. L'objectif est d'optimiser le moment où l'avion va quitter son poste de stationnement pour aller au seuil de décollage, limiter l'attente au seuil de piste et donc les émissions associées", explique Marjolaine Grisard, responsable du pôle environnement du groupe ADP. Aussi, les infrastructures des aéroports peuvent permettre de réduire les différentes formes de pollution, (voir reportage vidéo).

Et les riverains dans tout ça ?

La crainte des associations de protection des riverains et de protection de l'environnement est l'augmentation du trafic. Si certains reconnaissent que les avions sont légèrement moins bruyants, ils pointent du doigt l'augmentation du trafic qui du coup annule toute amélioration, voire dégrade un peu plus la situation. Si quelques aéroports comme Orly ont des mesures spécifiques comme le couvre feu de 23h30 à 6h du matin qui empêche les avions d'atterrir ou de décoller, certains redoutent qu'un jour ce genre de mesure disparaisse pour faire face à l'augmentation du trafic mondial. En somme, les associations semblent plutôt pessimistes pour l'avenir.

Réactions3 réactions à cet article

Il y a trop de vols car encore trop de "petits" avions. il faut réduire le nombre de vols en proposant des avions plus gros qui peuvent contenir davantage de passagers et il faut bien évidemment taxer fortement le kérosène, ce qui redonnera une légitimité aux autres modes de transport, notamment au train, surtout en national. le public doit cesser de prendre l'avion comme on prend un taxi; à quoi bon culpabiliser les automobilistes ou les poids-lourds et faire l'impasse sur l'aviation ? Les millions d'avions qui sillonnent la planète chaque jour ont une grosse part de responsabilité dans la pollution mondiale et le réchauffement climatique; il n'est que temps de sensibiliser les compagnies d'aviation à ce problème car il n'y a aucune raison pour qu'elles en soient dispensées.

gaia94 | 19 juin 2017 à 21h45 Signaler un contenu inapproprié

Il faut arrêter cette frénésie d'envahissement de !a planète ! Il ne faut pas des avions moins polluants, il faut moins d'avions...

dmg | 10 juin 2020 à 22h15 Signaler un contenu inapproprié

On pourrait mieux optimiser les distances parcourues en atterrissant au plus proche et finir par un avion à hélices électrique de préférence, par exemple passer à mayotte en airbus et repartir pour la Réunion avec un avion à hydrogène ou accus.
la différence serait minime et encore mieux si un avion sur deux est pour l"aéroport de st Pierre, ça serait un temps identique.
je dis ça aussi pour Nantes, Bordeaux Marseille, pour le tgv, je suis pas trop pour car ces grandes villes ne sont pas polyvalentes et la proximité aéroport ligne tgv est exceptionnelle alors 3 ou 4 lignes tgv sillonnant tout le pays pour s'éviter un coucou, c'est pas gagné.
Et puis c'est pas dit que le tgv est si économe que ça, entre 6000 et 10000 kw /h, une perte foncière considérable

pemmore | 26 juillet 2021 à 11h11 Signaler un contenu inapproprié

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