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Ressources en eau : 40 ans de mesures confirment l'aggravation des pressions

L'analyse de l'évolution des rivières au cours des quarante dernières années révèle une aggravation des tensions, notamment dans la partie sud du pays. Les années plus humides ne permettraient pas d'inverser cette tendance.

Eau  |    |  S. Fabrégat
Ressources en eau : 40 ans de mesures confirment l'aggravation des pressions

La France connaît une "situation de tension sur la ressource" en eau, souligne l'Onema (1) dans la synthèse d'une étude sur les évolutions observées dans le débit des rivières (2) en France. Si cette conclusion ne semble pas nouvelle, elle s'appuie sur les variations des caractéristiques hydrologiques, telles que les étiages, les débits moyens et les hautes eaux, des quarante dernières années, analysées à l'aide d'outils mathématiques. "Au terme de cette étude, il apparaît clairement une tendance à la baisse de la ressource en eau de surface, et à l'aggravation des étiages sur de vastes portions du territoire (particulièrement la moitié sud, mais pas seulement). Contrairement à l'étude précédente (Renard 2006), ce signal est maintenant statistiquement significatif", indique la synthèse.

Des signes du changement climatique ?

L'étude a constaté une augmentation des déséquilibres entre ressources et usages de toutes natures, dans plusieurs régions. "Ces déséquilibres, plus apparents encore à travers les sécheresses récentes - en dépit du retour d'années humides - risquent, pour une part au moins, d'être aggravés par les perspectives de changement climatique, mais aussi plus généralement de changement global (démographie, demandes agricole et énergétique, urbanisation...)", analysent les auteurs.

Sur la période 1968-2007, l'étude note une "tendance à l'aggravation de la sévérité des étiages dans plusieurs régions de la moitié sud de la France, notamment dans les Pyrénées, le Massif Central et le Jura, ainsi qu'en Aquitaine et sur le pourtour Méditerranéen". Les cours d'eau dans les Alpes et les Pyrénées échappent à cette tendance, tout comme la partie nord du pays.

Le début de la période d'étiage, quant à lui, "semble se décaler vers plus de précocité sous la moitié sud-est du territoire ainsi que sur quelques cours d'eau bretons. Ce décalage est moins marqué pour le centre de l'étiage, et devient peu significatif pour la fin de l'étiage".

Dans le Sud de la France, et particulièrement dans les Pyrénées, les Cévennes et le Massif Central, des tendances significatives à la baisse ont été constatées sur la moyenne annuelle de débit.

L'aggravation de certaines tendances sont-elles à imputer au changement climatique ? Les auteurs restent prudents. "Jusqu'à présent, la possibilité d'un impact du changement climatique sur les régimes hydrologiques est restée une hypothèse scientifique non prouvée. En effet, l'augmentation des températures, et dans une mesure moins robuste les changements dans le régime des précipitations, vont certes dans le sens d'une modification de ces régimes, mais les évolutions détectées jusqu'ici dans les séries hydrologiques ne montraient pas un signal global et cohérent". Les fluctuations du climat peuvent s'étaler sur plusieurs années ou décennies, et les tendances observées lors de cette étude ne permettent pas de conclure que ces tendances sont une preuve de l'impact du réchauffement climatique. Les oscillations naturelles "peuvent potentiellement expliquer une partie des évolutions observées sur une quarantaine d'années".

1. Office national de l'eau et des milieux aquatiques2. Lire la synthèse de l'étude
http://www.onema.fr/IMG/pdf/debits-des-rivieres.pdf

Réactions2 réactions à cet article

Et ce n'est qu'un début...
Les alpes et les Pyrénées s'en tirent tant que les glaciers fondent ... combien de temps cela va-t-il tenir ... c'est ça la vraie question.

Terra | 10 octobre 2013 à 09h21 Signaler un contenu inapproprié

Si les oscillations naturelles peuvent à elles seules expliquer les observations faites, il n'y a d'autre solution que de s'adapter.
On peut penser qu'il y a quelques siècles, quand les population vivant sur le territoire français ne dépassaient pas la vingtaine de millions d'individus, le problème ne se posait pas. De sérieuses question concernant l'accroissement démographique se posent de plus en plus. L'habitude est de les chasser d'un revers de manche en invoquant une inconséquence maurassienne. Ne faudrait-il pas plutôt regarder celles-ci en face ?
Il est vrai que le mythe de la croissance sans limites est aujourd'hui dominant et interdit, sous peine de sacrilège, d'élever le moindre appel à la réflexion.

Jean-Claude HERRENSCHMIDT | 10 octobre 2013 à 23h18 Signaler un contenu inapproprié

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