L'intérêt porté à la question environnementale a fait un bond en avant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), a indiqué le 14 août la Banque mondiale.
En 15 ans, la région est passée d'un investissement nul dans la protection de l'environnement à des investissements dans chaque pays, a déclaré Sherif Arif, conseiller régional de l'environnement de la région MENA pour la Banque mondiale. Une équipe de la Banque mondiale, financée par le Programme d'assistance technique pour la protection de l'environnement en Méditerranée (METAP), avait calculé que le « coût d'inaction » allait de 2,1 % du PIB en Tunisie jusqu'à 7 ou 8 % en Iran.
En 15 ans, nous avons fait des progrès prodigieux en mettant réellement en place des institutions, en renforçant leurs capacités et en leur accordant des subventions et des prêts, a ajouté M. Arif. Outre les problèmes environnementaux, les pays de la région doivent également faire face au changement climatique, souligne la Banque mondiale. La Tunisie a déjà commencé à s'adapter au changement climatique et la Banque apporte son aide à d'autres pays, tels que le Yémen et le Maroc, pour surmonter ce problème.
L'un des facteurs de ce tout nouvel intérêt pour les pays de la région est le marché du carbone estimé à 30 milliards de dollars US.
Le marché du carbone permet aux pays en développement ayant ratifié le Protocole de Kyoto de recevoir des versements en espèces pour les encourager à investir dans des projets respectueux du climat, réduisant les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que la pollution, et augmentant ainsi l'efficacité énergétique et la participation aux efforts du monde entier pour freiner le changement climatique, a expliqué M. Arif. Trois projets de ce type sont en cours en Égypte et en Tunisie, et d'autres sont prévus en Jordanie, en Algérie, au Maroc, en Iran, en Arabie saoudite et « potentiellement, dans toute la région », selon Lasse Ringius de l'Unité de financement du carbone de la Banque. D'après M. Ringius, le financement du carbone pourrait éventuellement permettre la construction de villes vertes bénéficiant de normes et réglementations améliorées en matière d'énergie, ainsi que de carburant moins polluant, une perspective que contemple déjà l'Égypte.
Article publié le 23 août 2007