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Actu-Environnement

Les grands émergents affichent leur confiance dans la dernière étape de la négociation

Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine ont exprimé leur engagement en faveur d'un accord ambitieux et contraignant et se sont déclarés optimistes sur l'issue des négociations.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

L'atmosphère était cordiale à la tribune de la conférence de presse conjointement organisée le 8 décembre par les ministres de l'environnement du Brésil, de l'Afrique du Sud, de l'Inde et de la Chine, dit groupe des BASIC. Ces quatre grands "émergents" estiment avoir des positions "flexibles" afin de concourir à une issue constructive cette semaine. Ils déclarent apprécier la présidence de la COP "pour ses efforts inlassables pour assurer un processus ouvert, transparent, inclusif et conduit par les Parties".

Un de leurs messages clés est le respect de l'esprit et des grands principes de la Convention climat, qui réaffirment l'équité entre Nord-Sud et la responsabilité commune mais différenciée. Celle-ci enjoint les pays développés à souscrire à des engagements contraignants, tant en matière de révision de leurs contributions nationales qu'en termes de financements climatiques. D'où leur plaidoyer pour la mise en œuvre de la "différenciation" des points clés de l'Accord de Paris, qui ne devront pas faire peser les mêmes contraintes sur le Nord et le Sud. Ainsi ont-ils engagé les pays développés à mobiliser des fonds pour la période post-2020, et à respecter leur promesse faite à Copenhague en 2009 d'abonder de 100 milliards par an les fonds climatiques à partir de 2020. Ils ont aussi rappelé l'importance de voir ces financements fléchés à parité entre adaptation et réduction des émissions.

Les BASIC restent méfiants sur le volet finance, en particulier sur l'idée d'élargir la base de financements post-2020. Le chef de la délégation chinoise, Xie Zenhua, l'a répété : "Les pays en développement participent à des financements Sud-Sud et continueront de le faire sur une base volontaire". Sur le chiffre de 62 milliards d'euros de financements climatiques avancé par un rapport de l'OCDE pour l'année 2014, les BASIC restent méfiants. Le ministre indien les a balayés d'un revers de main : "Le double comptage ne reflète pas la réalité des financements".

Clarifier le calcul des fonds climatiques

En clair, les émergents font entendre qu'ils ne sont pas dupes. La ministre sud-africaine de l'environnement, Edma Bono Molewa, s'est dit "convaincue que cette COP doit mettre en place des processus et des méthodologies qui permettent de clarifier le calcul des fonds climatiques". La Chine a enfoncé le clou : "Les calculs ne sont pas unifiés et manquent de transparence. On nous parle de 62 milliards d'euros mais nous ne voyons pas venir l'argent !". En revanche, les pays émergents n'acceptent pas que ces fonds soient fléchés chez eux selon des critères écologiques qui excluraient, par exemple, le financement de méga-barrages.

La ministre brésilienne de l'environnement, Isabelle Texeira, a répété : "Il n'y a pas de place ici pour reporter une décision qu'il faut adopter à Paris". "Nous devons aller de l'avant". Le ministre indien de l'environnement, des forêts et du changement climatique a martelé que l'Accord de Paris devait se faire sous l'égide de la Convention Climat. En clair, l'Inde n'entend pas réduire ses émissions et ne s'abstiendra pas d'utiliser du charbon. Xie Zenhua a mentionné la nécessité d'une flexibilité accordée aux émergents, tant pour le rythme de réduction de leurs émissions que pour le format de leur participation au financement du climat.

Les points d'achoppement de la négociation en cours portent sur les mesures de "rapportage" et vérification des engagements ("MRV"). Les émergents freinent l'adoption d'un cadre commun de contrôle et ne veulent pas entendre parler de sanctions. Le "Like Minded Group", attelage de pays pétroliers – Arabie Saoudite, Vénézuela – associés pour la circonstance à la Chine, mais aussi à la Bolivie – exigent un autre vocabulaire dans l'Accord final, autour d'une notion plus vague de "systèmes améliorés" ("enhanced systems") et veulent que le texte enregistre la dualité entre Nord et Sud, même si la Chine est devenue entre temps le premier émetteur mondial, asphyxiée par la pollution de ses mégapoles.

Par cet affichage ambivalent de leur confiance dans le processus de la négociation et dans sa présidence, les BASIC veulent apparaître constructifs, sans pour autant lâcher du lest sur leurs positions traditionnelles dans ces négociations climatiques. Ils se déclarent favorables à des mesures dès avant 2020, car "nous ne pouvons pas nous permettre des vacances climatiques pendant cinq ans". Mais alors quelles seront leurs lignes rouges s'ils se disent flexibles ? "Nous n'avons que des lignes vertes", a plaisanté le ministre indien Prakash Javadekar.

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