Adoptée en 2004, cette SNB est le principal dispositif d'action du gouvernement français sur ce thème pour répondre aux enjeux de conservation et aux engagements internationaux, en particulier ceux de la Convention sur la Diversité Biologique. Elle se décline en 11 plans d'actions sectoriels qui selon l'UICN ont été renforcés par les mesures du Grenelle de l'environnement intégrées au cours de l'année 2008.
L'UICN note ainsi avec satisfaction le lancement de nouveaux plans de restauration pour les espèces menacées et d'une stratégie nationale de création d'aires protégées, la prise en compte des corridors écologiques dans les plans d'actions « Infrastructures de Transports Terrestres » et « Urbanisme » ou encore l'intégration d'une dimension « biodiversité » dans le plan de mobilisation du bois.
À l'international, plusieurs avancées sont également à retenir : l'adoption de la stratégie européenne pour le milieu marin, le soutien de la France à la création de la plate-forme intergouvernementale science et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes ou futur GIEC de la biodiversité), l'inscription des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie au patrimoine mondial de l'UNESCO et l'organisation de la première conférence sur la biodiversité de l'outre-mer européen.
Renforcer la dynamique malgré un objectif difficilement atteignable
Mais l'échéance de l'engagement de la France de stopper la perte de biodiversité en 2010 se rapproche sans qu'il soit possible aujourd'hui d'en assurer la réussite : bien que plusieurs actions aient été achevées ou engagées, les indicateurs restent principalement au rouge, estime le comité français de l'UICN. Les gouvernements et la Commission européenne en font dès aujourd'hui le constat : malgré les actions engagées, l'objectif 2010 ne sera pas atteint, ajoute le comité.
L'UICN encourage donc la France à redoubler d'effort d'ici la prochaine Conférence de la Convention sur la diversité biologique qui aura lieu du 18 au 29 octobre 2010 au Japon. Le Comité français recommande surtout de réaffirmer le portage politique de la Stratégie nationale au niveau des différents ministres et du Premier ministre et d'augmenter les moyens financiers et humains pour la mise en oeuvre des plans d'actions dans chaque ministère. En effet, l'UICN remarque que certains plans d'actions sont difficilement mis en œuvre : il semblerait que les Directions du MEEDDAT en charge de ces plans d'actions ne les portent pas à leur juste valeur, commente l'UICN au sujet des plans « Infrastructures de Transports Terrestres » et « Urbanisme ».
Le Comité français de l'organisation internationale recommande par ailleurs de mobiliser davantage l'ensemble des acteurs (établissements publics, associations, collectivités, socio-professionnels, entreprises et grand public). Cette remarque concerne tout particulièrement les plans d'actions « Infrastructures de Transports Terrestres » , « Urbanisme » et « Tourisme ». Pour ce dernier récemment créé, un comité de pilotage doit être créé au cours de l'année 2009. Il faudra veiller à maintenir un comité de pilotage élargi aux différentes catégories d'acteurs concernées par le tourisme et la biodiversité, prévient l'UICN.
Enfin, pour le Comité français il est nécessaire de transformer les plans d'action actuels en de véritables documents stratégiques, d'organiser avec les collectivités territoriales l'élaboration de Stratégies régionales pour la biodiversité et surtout de lancer la préparation de nouveaux plans d'actions dans des domaines stratégiques et prioritaires comme l'économie, les finances et l'éducation à l'environnement.