Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

L'OCDE publie le bilan environnemental de la Turquie

Neuf ans après le dernier rapport, l'OCDE publie aujourd'hui son analyse environnementale de la Turquie. Malgré des avancées notables en terme de biodiversité et d'énergie, le pays maîtrise difficilement les impacts de sa croissance soutenue.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
Conformément à sa mission d'appui aux politiques gouvernementales de ses Etats membres, l'OCDE réalise depuis 1992 des examens des performances environnementales. Elle propose une analyse systématique des efforts entrepris par les pays pour atteindre leurs objectifs nationaux et respecter leurs engagements internationaux dans le domaine de l'environnement.

Après la Hongrie en octobre dernier, l'OCDE publie son analyse concernant la Turquie et constate que le pays est parvenu à consolider ses avancées dans le domaine de l'environnement depuis 1999, date du dernier rapport. L'harmonisation de sa législation environnementale avec celle de l'Union européenne progresse et s'est traduite par l'adoption de nouvelles lois et réglementations : révision de la loi sur l'environnement de 1983, nouvelle loi sur les municipalités, renforcement des capacités en matière de police de l'environnement…
Les auteurs du rapport remarquent que la Turquie est le pays de l'OCDE où le produit des taxes liées à l'environnement est le plus élevé puisqu'il représente 4,8 % du PIB et 25 % des recettes fiscales totales, même si ces prélèvements n'ont pas été conçus à des fins environnementales.

Le rapport démontre par ailleurs que la Turquie est bien placée en ce qui concerne la biodiversité : la superficie des forêts et autres zones boisées a augmenté, pour atteindre 27,2 % du territoire national et les zones protégées couvrent actuellement plus de 5% du territoire du pays.
Le niveau d'émissions de gaz à effet de serre par habitant est également relativement faible par rapport à d'autres pays de l'OCDE. La Turquie est en effet en pointe pour ce qui est de l'utilisation de l'énergie solaire pour le chauffage à grande échelle et a pris des mesures pour réduire la pollution des centrales à charbon et des véhicules à moteur. L'intensité énergétique s'est en effet améliorée et les problèmes de qualité de l'air sont davantage pris en considération dans la politique énergétique. Au cours de la période étudiée, les émissions nationales de SO2 et de CO ont été fortement découplées du développement économique.
Concernant le secteur de l'eau, l'OCDE note que le taux de raccordement de la population aux stations d'épuration est en progression et atteint désormais 40 % environ. Sur 19 grandes agglomérations, 16 sont équipées d'installations de ce type. Presque toutes les infrastructures d'irrigation (95 %) ont été transférées à des associations d'usagers et leur exploitation est de plus en plus efficiente.

Une croissance difficile à maîtriser

Depuis quelques années la Turquie affiche l'un des taux de croissance économique les plus élevés de la zone OCDE (7,5 % par an en moyenne depuis 2002) et sa croissance démographique demeure l'une des plus fortes. Le pays est donc confronté à la difficulté de concilier son essor économique avec le progrès environnemental et social. Le rapport de l'OCDE estime ainsi que l'énergie, l'industrie, l'agriculture, les transports et le tourisme exercent sur l'environnement des pressions croissantes, qui se traduisent par toute une série de problèmes concernant la qualité de l'air, les services de l'eau, les ressources hydrologiques, la gestion des déchets, l'érosion des sols et la protection de la nature ainsi que le milieu marin.
Après un recul notable en 2000, le transport routier de marchandises et de personnes a augmenté rapidement et il constitue une source importante de pollution de l'air, notamment dans les centres urbains.
Par ailleurs, même si la Turquie est le premier pays d'Europe qui utilise à grande échelle l'énergie solaire pour le chauffage, son fort potentiel de production de chaleur à partir des énergies renouvelables n'est pas pleinement exploité.
Sans oublier qu'environ 53% de la totalité des eaux usées d'origine industrielle, dont une bonne part contient des métaux toxiques, comme le mercure, le plomb, le chrome et le zinc, continuent d'être rejetés dans les cours d'eau et les eaux côtières, sans avoir subi de traitement préalable.

L'OCDE invite par conséquent la Turquie à redoubler d'efforts dans le domaine de la gestion de l'air, de l'eau et des ressources naturelles, ainsi que dans celui de la construction d'infrastructures environnementales. Le pays doit également accentuer la prise en compte des préoccupations environnementales dans ses décisions économiques et renforcer sa coopération internationale dans le domaine de l'environnement.
Le bilan est positif, vos efforts ont indéniablement porté leurs fruits, a fait observer Angel Gurría, Secrétaire général de l'OCDE, aux autorités turques lors de la présentation du rapport à Ankara. Mais il s'agit d'une tâche de longue haleine et il y a encore beaucoup à faire, a-t-il ajouté.

Réactions1 réaction à cet article

Fiabilité ?

Ayant travaillé en Turquie, je doute.
Sait-on comment les statistiques sont fabriquées en Turquie ? Que dit-on sur les grands barrages du Sud-Est anatolien et leurs conséquences ? Les grandes villes sans assainissement sont les villes kurdes, punition politique infligée par l'armée à cette population. La situation environnementale est bien plus grave et elle se double d'une situation sociale désastreuse.

Ptit Louis | 17 mars 2010 à 13h41 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires