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Actu-Environnement

Les déchets de viandes trouvent un nouveau débouché en France dans les biocarburants

Produire du biodiesel à base de graisses animales, cela est désormais possible. Les résidus de la filière viande, notamment des ruminants, trouve ainsi un nouveau débouché alors que la valorisation avait été freinée il y a quelques années en raison de la crise de la vache folle.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  M. Sader

Dans l'hexagone, on connaît bien les agrocarburants d'origine végétale mais aussi les biocarburants issus des micro-algues qui concentrent actuellement la recherche et développement. On connaît moins en revanche la filière de transformation des graisses animales en biodiesel. Mais cela risque bien d'évoluer.

Née du partenariat entre le Groupement des Mousquetaires (via ses filiales SCA Pétrole et Dérivés et SVA Jean Rozé, Division Viande et son Pôle industriel) et Saria France, ESTENER est la première unité de production de biocarburant issu de graisses animales à entrer en activité en France.

Pour assurer la transformation des graisses en Ester méthylique d'Huile Végétale (EMHV), respectant la norme européenne EN 14 214, les graisses sont mélangées à 70°C à du méthanol en présence d'hydroxyde de potassium qui joue le rôle de catalyseur. Sont ainsi mises en œuvre des réactions de pré-estérification et de transestérification, suivies de lavage et distillation.

Pour produire 100 tonnes d'EMHA, il faut 100 tonnes de graisses et 10 tonnes de méthanol. On obtient alors 100 tonnes de biodiesel et 10 tonnes de glycérine valorisables en centrale thermique ou en unité de méthanisation pour produire de l'énergie, ou en usage technique non alimentaire.

D'une capacité de 75.000 tonnes de graisses par an environ, l'usine a été dimensionnée pour le marché français.

Un nouveau débouché pour les déchets de viandes non comestibles

Pour être transformées en biodiesel, les graisses animales sont extraites des déchets de viandes non comestibles et impropres à la consommation grâce à une activité d'équarrissage bien connue. Mais depuis la crise de la vache folle, les résidus de viande issus des ruminants (ovins, bovins), ne pouvaient qu'être détruits ou valorisés par l'équarrisseur dans ses propres chaudières en remplacement du fioul.

Au final par rapport à du gazole classique, le Groupement des Mousquetaires estime à 83 % la réduction des émissions de gaz à effet de serre. On devine toutefois que, s'agissant d'une production basée sur des résidus de viande impropre à la consommation, l'impact carbone de l'élevage n'a pas été pris en compte.

Réactions6 réactions à cet article

Incroyable comme les temps changent... Etant gamin, il y a environ 45 ans de cela, je me rappelle que mon père, ingénieur, était revenu enthousiaste d'une réunion de présentation faite par des chercheurs. On lui avait fait goûté des simili protéines animales fabriquées avec des produits issus du pétrole. C'était le tout début des années 70...l'équilibre food vs fiul a bien bougé depuis !!

pablo | 09 janvier 2014 à 08h21 Signaler un contenu inapproprié

Cette soit-disant avancée du progrès technique signifie que les personnes qui suivent un mode de vie végétarien ou vegan ne peuvent plus utiliser le carburant diesel de chez Intermarché... :-(
En effet, il contient maintenant des produits animaux.
(De plus le bilan carbone de ces graisses est catastrophique.)

Mieux vaut réduire notre consommation de viande et donc notre production de déchets animaux que se réjouir de cette nouvelle gabegie technocratique.

Squale55 | 09 janvier 2014 à 14h42 Signaler un contenu inapproprié

Ne risque t-on pas une "crise de la voiture folle" ?

Le Glaude | 09 janvier 2014 à 20h16 Signaler un contenu inapproprié

La viande existera toujours. Car la majorité des gens ne sont pas végétariens.
C'est un fait. Et je ne pense pas qu'il soit prêt de changer.
Face à ça on a une production de déchets. Au lieu de les détruire on préfère les revaloriser ... moi ça me semble une bonne idée et j’applaudis.
Le "bilan" carbone est catastrophique ... z'avez raison continuons à prélever le pétrole et autre gaz de shiste ...

Vous comparez le bilan carbone de cette filière à quoi ? hum ? Un bilan zéro ? Bravo !

Ce qu'il faut retenir c'est qu'aujourd'hui le bilan carbone d'une vache est de 100 et que grâce à cette revalorisation il passera peut-être à 95 ou 90 (j'invente totalement les chiffres mais vous comprenez le raisonnement). Bref un progrès.

Terra | 10 janvier 2014 à 09h47 Signaler un contenu inapproprié

Je vois bien venir le truc ou pour pallier au manque de pétrole, on va suralimenter les animaux pour avoir plus de déchets à utiliser. Bonjour les hectares de forêts qu'ils va falloir détruire pour faire pousser des céréales OGM qu'on plantera avec le peu de pétrole qui coûtera très cher aux agriculteurs et aux consommateurs. Alors que, Si on consommait moins de viande, déjà, on aurait bien moins besoin de pétrole...C'est le monde à l'envers

foxylamalice | 10 janvier 2014 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié

Ce que vous dites n'a pas de sens foxylamalice ...

Il s'agit ici de trouver un débouché à ce qui est actuellement un déchet. Le procédé n'est presque pas rentable en raison des quotas d'incorporation de bio carburant. Même si on le souhaité on ne pourrait alimenter la production mondiale avec ce type de procédé.

L'avenir des bio carburants passera par les algues (meilleur compromis entre production et espace). Les résultats sont d'ailleurs prometteur. Mais même là alimenter la consommation mondiale sera compliqué.

Mais bref, restons sur les déchets de viande. Il s'agit bien de déchets et on tache de leur trouver la meilleur valorisation possible. C'est tout.
Ça ne veut pas dire que la foret de sera pas rasée. Mais ça ne sera pas pour produire plus de carburant à base de déchets de viande.

Terra | 13 janvier 2014 à 10h12 Signaler un contenu inapproprié

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