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Quand la sauvegarde de la biodiversité rejoint le marketing

Crocodile, Lion, Jaguar, Puma… des centaines de marques ont bâti leur notoriété sur leur logo voire leur nom. Vont-elles s'impliquer toutes dans la préservation des espèces qui ont contribué à leur succès ! Réponse avec l'opération Save Your Logo.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Quand la sauvegarde de la biodiversité rejoint le marketing
© CSDA
   
En s'engageant, le 23 février dernier, à investir financièrement pour la protection des crocodiles, Lacoste est devenu la première marque à soutenir le projet « Save Your Logo », lancé en octobre dernier par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), la Banque mondiale et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Utilisant depuis plus de 75 ans un crocodile comme logo, la marque soutiendra donc activement des projets sélectionnés par le FEM visant à sauvegarder ou à défendre certaines espèces de crocodiles, d'alligators, de caïmans ou de gavials actuellement en voie d'extinction et dont la disparition mettrait en péril l'équilibre biologique de leurs zones d'habitat, indique la marque au crocodile dans un communiqué.

Impliquer les entreprises qui ont choisi des symboles de biodiversité

Le concept du projet « Save Your Logo » est simple : impliquer les entreprises mondiales, dont l'effigie ou le nom, symbole de biodiversité, ont contribué à leur réussite, en leur proposant de soutenir des actions de conservation.
Rappelons que selon la Liste Rouge de l'IUCN, au moins 1 oiseau sur 8, 1 mammifère sur 4 et 1 amphibiens sur 3 sont listés comme menacés. Il a été estimé que 15 à 37% de toutes les espèces sont voués à l'extinction d'ici à 2050 à moins que des actions de conservation de large ampleur et efficaces soient entreprises rapidement. Même en Europe, 42% des mammifères, 43% des oiseaux, 45% des papillons mais aussi 30% des amphibiens, 45% des reptiles et 52% des poissons d'eau douce sont menacés d'extinction.
Le monde fait face aujourd'hui à la plus grande vague d'extinction des espèces depuis la fin de la préhistoire, a souligné le ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire Jean-Louis Borloo, lors d'une conférence de presse destinée à promotionner l'opération en France et à inciter les entreprises nationales à s'engager au même titre que Lacoste.
MAAF Assurances vient par exemple aujourd'hui de s'engager dans l'opération. Depuis près de vingt ans, le dauphin est associé à l'image de l'Assureur. C'est en 1991, à l'occasion de son 40ème anniversaire et d'un changement d'identité visuelle, que MAAF a choisi le dauphin pour emblème. À l'origine de ce choix, la volonté d'exprimer le nouveau positionnement de la marque à l'aide des valeurs véhiculées par le dauphin, symbole fédérateur. C'est donc tout naturellement que MAAF Assurances a décidé aujourd'hui d'être partenaire de l'opération, a indiqué l'Assureur.

Plus de 300 entreprises de part le monde sont susceptibles d'adhérer. Si les félins sont largement concernés à l'instar du Lion de Peugeot, du Tigre de Esso voire, des marques Puma ou Jaguar, les autres animaux ne sont potentiellement pas en reste. Éléphant du chocolat Côte d'or et de l'Éléphant bleu, Hippopotame d'Hippopotamus, Baleine des Salines du Midi, etc. Les entreprises potentiellement concernées sont donc nombreuses. Reste à savoir si elles s'impliqueront toutes dans la préservation des espèces qui ont parfois tant contribué à leur succès ! Jean-Louis Borloo les y invitent : les entreprises qui ont pu profiter de l'image positive de ces animaux ont ainsi l'occasion de leur manifester leur reconnaissance.

Le Fonds français pour l'environnement mondial, l'Union internationale pour la conservation de la nature et la Banque mondiale composent le comité de pilotage de l'opération qui sera chargé du choix et du suivi des programmes de préservation. Le soutien de chacune des sociétés signataires du programme Save your logo est de l'ordre de 500.000 euros par an sur une durée de trois ans. Ces fonds sont déposés sur le compte du fonds de dotation, hébergé par la Banque mondiale qui, par ailleurs, l'abondera de 33 % du montant des versements effectués. 10 % de l'investissement initial sera mobilisé dans un fond d'urgence destiné à sauver des espèces menacées, en particulier par des accidents climatiques. Grâce au caractère d'intérêt général, les entreprises pourront bénéficier d'une réduction de l'impôt sur les sociétés à hauteur de 60% du don dans la limite de 0,5% du chiffre d'affaires annuel.

Au-delà des espèces symboliques

Si l'opération est susceptible de constituer une chance supplémentaire de sauvegarde pour les espèces concernées, les autres n'en demeurent pas moins indispensables au maintien de la biodiversité. Aussi, les espèces menacées et non utilisées par des marques pourront donc être adoptées. Si des entreprises souhaitent adopter un de ces orphelins de la biodiversité, nous pouvons leur faire des propositions d'adoption, a commenté le ministre.
Si les particuliers peuvent également contribuer en faveur de la biodiversité en général et bénéficier d'une réduction d'impôt sur le revenu à hauteur de 66% du don dans la limite de 20% du revenu imposable annuel, l'opération sera une réussite quand nous aurons au moins 30 millions de dollars (22 millions d'euros) versés par des entreprises à nos côtés, a considéré Monique Barbut, la présidente du Fonds pour l'environnement mondial.

Avec cette opération, il s'agit aussi de mieux informer sur les enjeux de la biodiversité. C'est la première assurance-vie de notre planète et la principale source de nourriture, de médicaments et de matériaux, a estimé Jean Louis Borloo. Pourtant, Monique Barbut prévient : on n'arrive pas à intéresser l'opinion publique à la crise de la biodiversité parce que c'est une crise silencieuse !

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