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Négociations climatiques de Bonn : quinze jours utiles mais frustrants

Les négociations de Bonn ont été utiles mais frustrantes assurent les principaux négociateurs. Estimant être sur la bonne voie, ils appellent à ne pas trop s'attacher aux difficultés rencontrées dans la rédaction du projet d'accord.

Gouvernance  |    |  P. Collet
Négociations climatiques de Bonn : quinze jours utiles mais frustrants

Les quinze jours de discussion ont été "utiles" aux négociations, mais "frustrants" lorsqu'on regarde le chemin qu'il reste à parcourir pour obtenir un accord contraignant à Paris en décembre 2015, a estimé Laurence Tubiana, jeudi 11 juin 2015. L'ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique juge que la réunion de Bonn (Allemagne), organisée sous l'égide de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), a permis d'assurer une meilleure implication de chacun. Faute d'enregistrer des progrès tangibles, ces sessions permettent surtout de progresser vers ce que Laurence Tubiana considère être les trois conditions indispensables au succès de la COP21 : "la confiance, la confiance et la confiance".

“ Nous ne voulons pas de déclaration politique à Paris, ce n'est pas notre objectif, l'objectif est un texte légal ” Laurence Tubiana, ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique
Le 11 juin, les délégués se sont quittés sans parvenir à produire un nouveau texte de négociation. Des progrès ont été enregistrés, assurent les négociateurs, mais il faudra attendre la finalisation du nouveau texte pour en connaître le détail, notamment s'agissant du fonds des négociations. Daniel Reifsnyder et Ahmed Djoghlaf, les co-présidents américain et algérien du groupe de travail dédié à la rédaction du projet d'accord, devraient rendre leur copie d'ici la prochaine session de négociation prévue en août. Néanmoins, le texte attendu ne devrait pas être sensiblement plus court que le texte initial qui compte quelque 80 pages dans sa version en anglais. Surtout, il ne devrait que "rationnaliser" la version actuelle, laissant le plus dur pour la suite : trancher entre les différentes options.

"C'est la première fois que les délégués fouillent le texte et sont confrontés à sa complexité", avance Christiana Figueres, secrétaire générale de la Ccnucc, pour justifier ce qui, à six mois de la conférence de Paris, s'apparente à un contretemps.

Les négociations restent sur la bonne voie

Pour les principaux responsables de la négociation, la frustration vient en grande partie de la difficulté à identifier les progrès. Il y a bel et bien eu des avancées au cours de la quinzaine, assure Christiana Figueres, "mais la plupart des progrès ne sont pas inscrits dans le texte". Le discours de Laurence Tubiana se veut tout aussi rassurant : "Ne soyez pas impatients, vous aurez un accord à Paris".

Selon l'ambassadrice française pour le climat, les négociations "sont en ligne avec la feuille de route" que s'est fixée la France pour mener à bien une négociation lancée en 2007 lors de la conférence de Bali (Indonésie) et marquée par l'échec de Copenhague (Danemark) en 2009. Le principal est d'obtenir "un texte qui doit être clair, concis, consistant et cohérent" d'ici la prochaine réunion en août, pour aboutir à une nouvelle mouture en octobre. "C'est long, mais nous sommes sur la bonne voie", assure-t-elle, insistant sur l'échéance d'octobre.

Christiana Figueres estime pour sa part que la réunion de Bonn a surtout permis une meilleure compréhension du projet d'accord et une meilleure appréciation de la façon dont les négociateurs peuvent progresser d'ici décembre. "Il est important de comprendre qu'il faut procéder par étapes", insiste Christiana Figueres pour justifier la lenteur du processus et l'absence de progrès concrets.

Construire les fondations

Christiana Figueres, pour sa part, appelle les observateurs à ne pas trop accorder d'importance au texte de négociation et insiste sur les signaux envoyés en marge des négociations. Les Etats, les entreprises, les collectivités locales et la société civile sont "prêts à accélérer", estime-t-elle.

La preuve de cette volonté ? Le texte adopté par le G7 en début de semaine est "un signal très important". De même, les collectivités locales pourraient s'engager vers des objectifs collectifs qui permettraient des réductions des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) de l'ordre de 1,8 milliard de tonnes d'équivalent CO2 d'ici 2020. Enfin, un nombre croissant de pays se dote de législations dédiées au climat, qui constituent "les fondations de l'accord international".

Le rôle des chefs d'Etat se précise

Par ailleurs, à l'approche de l'échéance, le rôle attendu des chefs d'Etat est arrêté. Ils devront donner l'impulsion politique, explique la présidence française de la COP21, mais sans être trop impliqués. En 2009, à Copenhague, l'arrivée annoncée des chefs d'Etat et de gouvernement en fin de sommet avait figé les négociations. Pour éviter de reproduire cette erreur, la France entend réunir les chefs d'Etat parallèlement au processus de négociation, notamment en septembre à New-York (Etats-Unis).

Durant la conférence de Paris, les chefs d'Etat souhaitant s'investir seront encouragés à le faire lors des trois premiers jours pour donner l'impulsion politique attendue. "Nous ne voulons pas de déclaration politique à Paris, ce n'est pas notre objectif, l'objectif est un texte légal", justifie Laurence Tubiana, ajoutant que "normalement ce n'est pas le travail des chefs d'Etat".

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