''C'est la première fois depuis longtemps que les écologistes organisent une conférence de presse sur cette question, quelques jours avant la présentation du projet de loi'' en Conseil des ministres, mercredi 29 septembre, selon François de Rugy.
''Nous n'avons pas été voir chaque poste budgétaire, mais nous avons voulu montrer qu'il était possible de réorienter la fiscalité pour qu'elle soit plus juste, plus économe et plus stratège y compris dans un contexte de crise budgétaire'', a répété plusieurs fois l'eurodéputé Yannick Jadot.
Nouvelles ressources d'environ 27 milliards d'euros
Selon l'eurodéputée et peut-être présidentiable Eva Joly, ''notre proposition de budget permet de dégager de nouvelles ressources d'environ 27 milliards d'euros.
Nous ne sommes pas allés raboter chaque niche fiscale, mais avons supprimé celles qui sont néfastes et les plus anti-écologiques''.
La suppression des exonérations sur les heures supplémentaires (4 milliards d'euros), du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt immobilier (1,5 milliards d'euros), la baisse de la TVA dans la restauration (3 milliards d'euros) font partie des ''niches socialement inefficaces'' que voudraient supprimer les écologistes. ''Ceci ne constitue pas encore notre programme économique pour 2012'', a indiqué Yannick Jadot, ''même si le budget est au centre de tout'', a ajouté Eva Joly. La création de nouvelles tranches d'imposition (gain d'au moins 2 milliards d'euros) et ''la lutte contre la plus grande niche fiscale et la plus méconnue, la fraude fiscale (16 milliards d'euros récupérés l'an passé grâce à 11.000 inspecteurs)'' feraient aussi partie de leurs priorités.
Un véritable débat sur le crédit d'impôt Développement durable
Parmi les mesures destinées à verdir la fiscalité, les écologistes préconisent de réformer la taxe sur les pesticides (150 millions d'euros), sur les surfaces commerciales pour limiter l'étalement urbain (300 millions d'euros), augmenter le malus des voitures énergivores et l'annualiser pour les plus polluantes (200 millions d'euros), harmoniser les niveaux de taxe énergétique (2,6 milliards d'euros) et aligner en 5 ans la taxation du diesel au niveau de l'essence (1,7 milliards d'euros). Sans oublier de recréer une contribution climat-énergie et d'engager ''un véritable débat sur le crédit d'impôt développement durable'', concerné par le coup de rabot fiscal souhaité par le gouvernement.
La suppression de l'exonération de la taxe pour le kérosène sur les vols domestiques (+ 1 milliard d'euros), l'arrêt des subventions pour la construction de nouvelles routes (600 millions d'euros), et la limitation de l'aide aux agrocaburants à ceux produits et utilisés à la ferme (500 millions d'euros) seraient aussi au menu.
''Toutes ces mesures feront l'objet d'amendements que nous défendrons à l'Assemblée nationale et au Sénat, même si nous ne nous faisons guère d'illusion sur la conversion écologique de la majorité'', a conclu François de Rugy.