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Négociations internationales sur le climat : le Président Bush renforce le trouble

Alors que Paris accueille jusqu'à aujourd'hui les pays responsables de 80% des émissions de GES pour poursuivre les négociations sur le successeur de Kyoto, les propos tenus en milieu de semaine par le Président Américain ont renforcé la confusion.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
   
Négociations internationales sur le climat : le Président Bush renforce le trouble
   
En marge des négociations onusiennes, les 16 pays responsables de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre se sont réunis hier et aujourd'hui dans le cadre des 3èmes rencontres des économies majeures sur la sécurité énergétique et le changement climatique (MEM). Organisée à Paris à l'initiative de la France, cette réunion a été l'occasion pour le Président français Nicolas Sarkozy d'exhorter les pays invités au dialogue, à la compréhension mutuelle et à l'engagement. Évoquant l'urgence de la situation climatique, le Président a rappelé la nécessité d'arriver à un accord sur les émissions de gaz à effet de serre d'ici à fin 2009 et a confirmé l'engagement de la France dans cette perspective. Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes qui présidait cette réunion s'est quant à lui efforcé de rapprocher les participants sur une vision commune : au fond, notre point commun à tous, au-delà de nos différences, ce qui nous rassemble ici en dépit de tout ce qui nous sépare, c'est que nous sommes à la fois le cœur du problème et une grande partie de la solution.

Les discussions ont notamment porté sur les approches sectorielles, la coopération technologique, le financement et les actions d'adaptation aux effets du changement climatique. Mais le sujet majeur reste encore et toujours l'objectif global de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'annonce du président américain Georges W.Bush à la veille de cette réunion a d'ailleurs été vivement commentée durant ces deux jours de rencontre. En effet, Mercredi, lors d'un discours à la Maison Blanche, le Président américain a annoncé vouloir stabiliser les émissions de gaz à effet de serre de son pays d'ici à 2025. Si cette annonce peut paraître au premier abord une avancée certaine au regard de la position habituelle du gouvernement américain, ce positionnement est également perçu comme un moyen de se démarquer des négociations onusiennes.
L'Union européenne qui s'est fixée un objectif de réduction de 20% voire 30% d'ici 2020 et qui espère élargir ces objectifs à l'ensemble de la communauté internationale y voit surtout du mépris pour les négociations en cours. Selon euractiv, le commissaire européen en charge de l'Environnement Stavros Dimas a critiqué les plans américains, affirmant qu'ils ne contribueront pas à faire face au changement climatique de façon efficace. Pour Sigmar Gabriel, le ministre allemand en charge de l'Environnement, le discours du Président a été décevant car l'objectif n'est pas à la hauteur des enjeux du défi mondial.
Sans commenter l'initiative américaine, le Président français a plaidé pour un principe d'équité dans la lutte contre les émissions de GES et une participation de tous les pays à l'effort, même si les pays développés doivent accepter des contraintes plus fortes que celles des pays en développement, pour lesquels la poursuite d'une croissance rapide constitue un impératif, relate l'AFP.

Mais le Président Américain reste convaincu que la méthode prônée par le protocole de Kyoto à savoir des objectifs de réduction majeurs et rapides est une menace réelle pour l'économie de son pays. La bonne manière (pour atteindre l'objectif de 2025) est de travailler pour rendre la technologie de pointe accessible et disponible dans les pays en voie de développement, en abaissant les entraves au commerce, en créant un marché libre pour les technologies propres et en augmentant l'investissement international et la coopération technologique, a-t-il expliqué mercredi lors de son discours.

Suite à l'annonce du Président Américain, les associations de protection de l'environnement et notamment le WWF espérait un discours de rupture de la part du Président Français. L'ONG estime que cette rupture n'a pas eu lieu et parle de discours timoré. Pour l'association, la France doit renouer avec une position ambitieuse. La France est devant une séquence historique : loi de programmation Grenelle (…), présidence de l'Union européenne à partir du 1er juillet 2008 (.. ;), nous attendons du Président de la République de l'exemplarité, estime l'ONG. Il en va de la crédibilité de notre pays et de notre capacité à offrir des solutions d'avenir viables et innovantes aux générations futures, ajoute-t-elle.

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