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Biodiversité : l'ONU salue les engagements des Etats

La Conférence de Cancún au Mexique a abouti à l'intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Les pays ont aussi augmenté les aires marines protégées mais le doublement de leurs financements se fait attendre.

La treizième conférence de l'ONU sur la biodiversité (COP 13), à Cancún au Mexique, s'est clôturée le 17 décembre par des "engagements importants en matière d'actions sur la biodiversité", se sont félicités le secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), l'organisateur de la COP, ainsi que le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue).

Les participants de plus de 190 pays signataires de la CDB étaient réunis à cette COP durant deux semaines. Ils étaient appelés à intensifier leurs efforts pour parvenir aux vingt objectifs d'Aichi (1) pour la protection de la biodiversité d'ici 2020. Les "2/3" de ces objectifs risquant de ne pas être atteints, avait prévenu en préambule le secrétariat de la CDB.

Les gouvernements ont adopté "une série de mesures qui intensifieront la mise en œuvre des objectifs d'Aichi pour la biodiversité", ont souligné le secrétariat de la CDB et le Pnue ce lundi 19 décembre.

La biodiversité intégrée dans les politiques sectorielles

Parmi ces mesures figure l'engagement des Etats parties à intégrer la biodiversité dans les politiques sectorielles (tourisme, agriculture, pêche, foresterie). L'ONG WWF a salué "ce point très positif" : "La présidence mexicaine a donné le ton lors de la COP 13 en se concentrant sur l'intégration de la biodiversité aux prises de décisions sectorielles. Les délégués se sont également accordés sur un processus clair jusqu'en 2020. La prochaine COP Biodiversité qui se tiendra en Egypte en 2018 prendra ainsi en considération l'impact des activités des secteurs de l'énergie (gaz, pétrole...), l'exploitation minière, le développement d'infrastructures, l'industrie et la santé", a ajouté Adrian Dellecker, directeur des politiques internationales au WWF.

Mise en œuvre des protocoles de Carthagène et de Nagoya

Les pays ont aussi approuvé la mise en place d'un plan d'actions (2017-2020) qui "renforcera les capacités" des Etats pour atteindre les objectifs. L'accent sera mis sur l'appui à la mise en œuvre du protocole de Carthagène, en vigueur depuis 2003 sur la sécurité des biotechnologies ratifié aujourd'hui par 170 parties, ainsi que du protocole de Nagoya, en vigueur depuis 2014 pour lutter contre la biopiraterie. Il est ratifié par 93 parties, dont Antigua-et-Barbuda ainsi que l'Argentine durant cette COP.

Concernant le protocole de Carthagène, la conférence de Cancún a aussi abouti à l'adoption d'objectifs "opérationnels" sur la législation en matière de biosécurité, l'évaluation et la gestion des risques, la détection et l'identification des organismes vivants modifiés (leur transit et leur utilisation confinée) et la sensibilisation du public.

S'agissant du protocole de Nagoya, les pays ont adopté des directives qui aideront les gouvernements à prévenir l'appropriation illégale des savoirs traditionnels des peuples autochtones. Les Etats prévoient aussi de réexaminer la question des séquences numériques des ressources génétiques lors de leurs prochaines réunions.

Les zones marines protégées augmentent

Des progrès ont aussi été réalisés concernant l'objectif d'Aichi visant à protéger 10% des zones marines et côtières. Le Mexique a annoncé quatre nouvelles aires marines protégées, dont trois réserves de biosphère dans le Pacifique et les Caraïbes. L'annonce du pays hôte de la Conférence contribue à la réalisation de 23% de protection marine sous sa juridiction, soit plus du double de l'objectif de 10%. Selon le Pnue et l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), jusqu'à 13% des eaux territoriales sont aujourd'hui protégées. "Au cours des deux dernières années, nous avons assisté à une expansion remarquable des aires marines protégées, en particulier dans le Pacifique", a déclaré Kathy MacKinnon, présidente de la Commission mondiale des aires protégées de l'UICN.

Les pays ont également adopté un plan de travail volontaire pour maintenir et renforcer la résilience des écosystèmes dans les zones d'eau froide relevant de la portée juridictionnelle de la Convention. Les gouvernements se sont aussi engagés à renforcer leurs actions visant à réduire la pollution marine, y compris le bruit et les débris de matières plastiques, et ainsi accroître la production de matériaux respectueux de l'environnement.

Préserver les écosystèmes et le climat

Les Etats ont aussi adopté un plan d'actions à court terme pour aider les pays, ainsi que toutes les organisations et initiatives "pertinentes", à accélérer et à valoriser les activités de restauration des écosystèmes mais aussi à atténuer et s'adapter aux effets du changement climatique. La Conférence de Cancún "a adopté une décision qui accueille favorablement l'Accord de Paris sur le climat", ont souligné les organisations onusiennes. La COP 13 encourage les pays à tenir compte de la diversité biologique, lorsqu'elles entreprennent des mesures d'atténuation et d'adaptation des changements climatiques. Elle invite à accélérer les recherches sur la géo-ingénierie climatique. "Les gouvernements ont commencé à réellement prendre conscience du fait que la biodiversité et le climat sont les deux faces d'une même pièce, que pour atteindre un modèle de développement soutenable, les questions de climat et de préservation des écosystèmes naturels sont intimement liées", a salué Pascal Canfin, directeur général du WWF France.

Appel à doubler les financements

La Conférence de Cancún a de nouveau exhorté les pays à "redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs, y compris le doublement du financement international dédié à la protection de la biodiversité vers les pays en développement". Ce doublement des ressources aurait dû être atteint en 2015. Les Etats devront élaborer un rapport sur leurs progrès d'ici la COP 14 en Egypte en 2018. Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) est aussi mobilisé. "Le FEM, en tant que mécanisme financier de la Convention, est fier d'avoir été confirmé dans son rôle crucial d'aider les pays à respecter leurs engagements", a déclaré Naoko Ishii, directrice générale du FEM.

Une coalition internationale en faveur des pollinisateurs a par ailleurs été lancée durant la Conférence. Des décisions ont aussi été prises concernant la lutte contre les espèces exotiques envahissantes, la gestion durable de la faune et la biologie de synthèse.

1. Télécharger les 20 objectifs d'Aichi d'ici 2020 (français)
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-28032-objectifs-aichi.pdf

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