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Carbon Disclosure Project 2009 : les entreprises européennes semblent se démarquer

Si le dernier rapport du CDP montre une meilleure intégration des risques liés aux changements climatiques dans les stratégies des 500 plus grosses entreprises mondiales, la tendance paraît plus marquée pour celles de l'UE soumises au marché carbone.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
   
Carbon Disclosure Project 2009 : les entreprises européennes semblent se démarquer
© Morad Hegui
   
Le Carbon Disclosure Project (CDP), organisation internationale représentant un groupe de 475 grands investisseurs, dont les actifs s'élèvent à 55.000 milliards de dollars US, publie chaque année un rapport sur l'intégration du changement climatique dans les stratégies des 500 plus grandes entreprises mondiales en termes de capitalisation boursière, responsables de 11,5% des émissions globales de GES.

Un questionnaire est envoyé aux entreprises en leur demandant des informations concernant leurs émissions de gaz à effet de serre et évalue leur réactivité ''face à l'enjeu climatique''. Les réponses, basées sur le volontariat, ont pour objectif d'informer les investisseurs membres du CDP sur les risques mais aussi les opportunités que représente ''la contrainte carbone'' et le changement climatique pour les entreprises. Les questions abordent aussi bien les risques en tant que tels mais également les innovations, le management interne, le coût de l'énergie, etc. Sur la trentaine d'Etats concernés par l'enquête, cinq pays regroupent 70% des entreprises du rapport et représentent 70% des émissions : l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Japon.

Selon le rapport 2009 du Carbon Disclosure Project Global 500, publié en septembre dernier, 82% des entreprises ont ainsi transmis au CDP les chiffres de leurs émissions contre 77% en 2008. Le taux de réponse a été multiplié par 2 par rapport à 2008 pour les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et atteint les 44% tandis que celui des entreprises asiatiques a augmenté de 39%. Et si 69% des 500 entreprises ont rendu publiques les informations contenues dans leur bilan, 51% ont déclaré avoir fixé des objectifs pour réduire leurs émissions de GES, soit 10% de plus qu'en 2008. À moins de 40 jours de la conférence internationale de Copenhague (Danemark) qui doit aboutir à un nouveau traité post-Kyoto, seulement 36% d'entre elles entendent baisser leurs émissions d'ici à 2012.

Des entreprises européennes encouragées par la politique climatique de l'UE

Cette année, le CDP a publié dans son rapport 2009 le classement des entreprises les plus performantes en matière de réduction de leurs émissions. Parmi les entreprises les plus performantes figurent sept entreprises européennes dont les groupes allemands de la chimie et de la pharmacie Bayer et BASF, la banque britannique HSBC, l'assureur européen Allianz, aux côtés du fabricant américain de matériel informatique Cisco System ou encore de l'industriel aéronautique Boeing.

Selon le rapport, les entreprises en Europe - soumises depuis janvier 2005 à une réglementation beaucoup plus contraignante sur les émissions de GES dans le cadre du marché d'échange de quotas de CO2 - sont mieux placées que les entreprises américaines au niveau de la transparence des rejets de CO2 et de leurs plans pour se prémunir contre les risques financiers liés au changement climatique. Rappelons que ce marché européen du carbone est destiné aux entreprises qui sont contraintes à réduire leurs émissions au regard des quotas qui leur sont alloués par leur Etat membre dans le cadre des Plan Nationaux d'Allocation, afin d'encourager la réduction des émissions de GES conformément aux engagements du Protocole de Kyoto à savoir -8% d'ici 2012 par rapport à 1990.

Un plan de réduction des GES dans les entreprises européennes et françaises

Dans ce contexte, selon les résultats de la première édition du rapport CDP Europe qui analyse les réponses des 300 premières entreprises européennes par capitalisation boursière (FTSEurofirst Eurozone) publié le 3 novembre par CA Cheuvreux et sponsorisé par Axa, les entreprises européennes ''semblent prêtes à affronter les nouvelles régulations carbone''. Elles se positionnent mieux que les entreprises des autres indices régionaux (Etats-Unis, Japon, ou Global 500) pour le taux et la qualité de leur réponse au questionnaire du CDP 2009, souligne l'étude. 82% des entreprises de l'indice Europe 300 ont ainsi répondu questionnaire CDP 2009 contre 62% pour l'indice américain S&P 500 ou 37% pour le Japon 500. 77% des entreprises européennes ayant répondu à l'enquête font vérifier leurs émissions. ''La qualité des réponses des entreprises européennes a progressé de manière substantielle ces dernières années. Dans plus de 80% de ces entreprises, les dirigeants s'impliquent directement sur les questions du changement climatique'', a déclaré François Simon, Président Directeur Général de CA Cheuvreux, auteur du rapport CDP Europe 300 qui comporte 18 analyses sectorielles.

208 entreprises européennes présentent un plan de réduction d'émissions et 54 d'entre elles envisagent d'investir 100 milliards d'euros dans les éco-technologies. La moitié de ces investissements serait dédiée au développement des technologies sobres en carbone (éolienne, nucléaire, captage de CO2). L'étude observe ainsi une baisse de 2,2% en moyenne de l'intensité carbone des activités des 208 sociétés. Cependant, prévient le rapport, cette tendance annuelle de réduction des émissions semble ''trop faible pour que ces entreprises puissent atteindre l'objectif de réduction des émissions en valeur absolue de l'UE (1% à 1,8% par an en moyenne d'ici 2020)''. Rappelons en effet que le ''Paquet Energie-Climat'' de l'UE, adopté en décembre dernier, vise un objectif de réduction de 20% des émissions de GES, d'amélioration de 20% de l'efficacité énergétique et de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergie de l'UE d'ici 2020. De plus, la plupart des entreprises ont planifié des plans de réduction d'émissions allant jusqu'en 2012 seulement et attendent pour se positionner les résultats de la Conférence de Copenhague en décembre, souligne l'étude qui apparaît clairement dans ce contexte comme un plaidoyer en faveur du maintien voire, de la généralisation au niveau mondial du marché carbone.

Concernant la France, la quatrième édition du rapport CDP France 2009, réalisé par Deloitte et soutenu par le crédit Agricole S.A, montre une forte progression des plus grosses capitalisations françaises faisant partie de l'indice SBF 120 qui suivent et publient leurs émissions de GES. 82 % des entreprises ayant répondu à l'enquête ont fourni des données quantitatives sur leurs émissions telles que définies par le « Greenhouse Gas Protocol » (émissions directes et indirectes), contre 74% pour le CDP France 2008 : 76 % pour le domaine 1 (émissions directes) contre 68% en 2008, 75% pour le domaine 2 (émissions indirectes liées aux achats d'électricité et de chaleur) contre 59% en 2008, et 61% pour le domaine 3 (autres émissions indirectes) contre 39% en 2008. Parallèlement, 61% des entreprises procèdent à une vérification externe de leurs émissions de GES, généralement menée par leurs commissaires aux comptes.

Par ailleurs, selon le CarbonDisclosure Leadership Index France qui regroupe les entreprises les mieux classées en fonction de la qualité de l'information fournie, selon une méthodologie d'évaluation et de notation élaborée par le CDP, le groupe pétrolier Total, le constructeur automobile PSA et le cimentier Lafarge, issus de secteurs fortement émetteurs et sous contrainte carbone, se distinguent par la transparence de leurs réponses et décrochent une note supérieure à 80 sur 100.

À l'instar des autres entreprises européennes, une proportion croissante de sociétés françaises a également défini des plans de réduction des émissions de GES et y associe des objectifs chiffrés. Alors qu'en 2008, seule une entreprise sur deux parmi celles ayant répondu à l'enquête avait défini de tels plans et objectifs, la généralisation de systèmes de reporting extra-financier a conduit trois entreprises sur quatre à communiquer sur ce sujet en 2009. ''Cela traduit un engagement croissant des grandes entreprises françaises à prendre part à la lutte contre le changement climatique, même si les objectifs de réduction restent variables tant dans leur ambition que dans leur échéance temporelle'', conclut le rapport.

Réactions1 réaction à cet article

le CDP sensibilisateur? ou non

qu'elle est la base de fiabilité des informations fournies par les entreprises.
Et en quoi est ce que ces rapports sensibilisent les entreprises a réduire les GES.

patrick | 11 novembre 2009 à 19h08 Signaler un contenu inapproprié

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