Sélectionnés parmi 56 dossiers déposés suite à l'appel d'offres lancé en décembre 2006, ces projets cumulent 300 MW de puissance électrique (MWe) soit le tiers d'un réacteur nucléaire. Ils sont répartis dans 11 régions dont 3 en Aquitaine, 1 en Bourgogne, 4 en Champagne-Ardenne, 3 en Franche-Comté, 1 en Haute-Normandie, 2 en Languedoc-Roussillon, 1 en Lorraine, 1 en Picardie, 2 en Poitou-Charentes, 2 en Provence-Alpes-Côte d'Azur et 2 en Rhône-Alpes.
La plupart sont situés sur des sites industriels : distillerie, laiterie, papetiers, usines de biocarburants, industriel du bois, etc. La biomasse utilisée sera donc variée : marc de raisin (60.000 t/an), sous-produits et résidus de l'industrie papetière (710.000 t/an), cultures énergétiques (50.000 t/an) ou encore biogaz (21 millions de m3/an). Mais le bois reste la principale ressource puisque 11 sites sur les 22 l'utiliseront à hauteur d'1 million de tonne par an. Cet appel d'offres va permettre de réaliser des projets ambitieux, créateurs d'emplois dans les centrales elles-mêmes et dans les filières d'approvisionnement, estime le MEEDDAT dans son communiqué.
Ces nouveaux projets ainsi que les centrales mises en service dans le cadre du premier appel d'offres représenteront une puissance de production électrique de plus de 400 MW. Compte tenu des installations préexistantes, la capacité de production électrique à partir de la biomasse sera de l'ordre de 700 MWe en 2010 en France. Il s'agit d'une application concrète et de grande ampleur du Grenelle Environnement, qui fixe comme objectif de porter à au moins 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d'énergie à l'horizon 2020, explique le MEEDDAT.
Cet objectif de 20% d'EnR signifie que la France doit augmenter sa production d'énergie renouvelable de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) d'ici 2020. Selon le comité opérationnel « énergies renouvelables » du Grenelle de l'environnement, une valorisation accrue de la biomasse pourrait déjà fournir 7,5 Mtep que ce soit en chaleur ou en électricité. Par biomasse, on entend le bois et ses dérivés, les produits agricoles et forestiers mais aussi certains déchets d'élevage, de l'industrie et des collectivités. La mobilisation de la ressource bois fait l'objet de nombreuses études car elle représente le plus gros potentiel. Une étude du CEMAGREF réalisée en 2007 évalue la ressource supplémentaire mobilisable à 21 millions de m3 à l'horizon 2020. Mais cette mobilisation va nécessiter le déploiement de filière d'approvisionnement sur tout le territoire. Dans ce contexte, l'une des propositions du comité opérationnel « forêt » du Grenelle de l'environnement est de créer un fonds pour la mobilisation de la biomasse (aides à la création de dessertes forestières, plans de formation, aides à la mécanisation de l'exploitation forestière, etc).
La vigilance doit également être de mise concernant les risques de conflit d'usage. D'ailleurs compte tenu de la mobilisation importante des ressources en biomasse forestière pour ces projets, un suivi de l'approvisionnement de ces centrales sera mis en place au niveau local.
Les autorisations d'exploiter devraient être prochainement délivrées par le MEEDAT et un nouvel appel d'offres devrait être lancé dans les prochaines semaines. Le cahier des intègrera cette fois des critères d'aménagement du territoire, de sorte à favoriser la construction de telles centrales sur l'ensemble du territoire national.