Après plus de 20 ans de recherche sur les membranes et un premier site pilote en Norvège, la technologie baptisée Pressure Retarded Osmosis (PRO) va enfin être testée « grandeur nature » dans une prochaine usine de production d'électricité. Située au niveau d'un estuaire, l'usine pourra s'alimenter à la fois en eau de mer et en eau douce. Deux flux d'eau, un d'eau de mer filtrée et pressurisée (11-15 bars) et un d'eau douce prélevée dans le fleuve et filtrée, seront introduits dans les modules contenant la membrane. 80 à 90% de l'eau douce passera dans le compartiment d'eau salée et augmentera la pression et le débit de l'eau de mer. Environ un tiers de cette eau ira alimenter la turbine, les deux tiers restant retourneront à l'échangeur de pression pour pressuriser l'eau de mer entrante. Les eaux saumâtres seront réinjectées dans l'estuaire.
Au final, le prototype aura une puissance de 2 à 4 kW et permettra à l'énergéticien d'améliorer et d'optimiser la technologie. La puissance osmotique est une technologie très prometteuse propre et sans émissions et pourrait devenir concurrentielle dans quelques années, estime Bård Mikkelsen Président de Statkraft. L'énergéticien mise à terme sur une production mondiale d'environ 1.600 Terawattheure (TWh) par an, 200 TWh en Europe et 12 TWh en Norvège, soit 10% de la production du pays. La société rappelle que ce type d'usine peut être installé à chaque embouchure de fleuve, en milieu urbain et peut être si nécessaire enterré. Selon Statkraft, la production énergétique à partir de l'énergie osmotique est stable et prévisible contrairement à d'autres énergies renouvelables et les processus de gestion de l'eau liés à l'opération de l'usine peuvent être conçus sans affecter les biotopes.
Spécialisé dans les énergies renouvelables, Statkraft investit dans l'hydraulique, l'éolien et le biogaz. Avec plus de 2.000 employés, le groupe se positionne comme le deuxième plus grand producteur d'énergie basé sur des sources d'énergie renouvelable en Europe.