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Actu-Environnement

L'Ademe dresse l'état des lieux des centres de tri de recyclables

L'Ademe publie un état des lieux des centres français de tri de déchets recyclables. Caractéristiques des flux entrant et sortant, techniques de tri et coûts sont analysés en fonction notamment de l'implantation régionale des sites.

Déchets  |    |  P. Collet

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) vient de publier un "Etat des lieux du parc des centres de tri de recyclables secs ménagers en France (1) ". L'étude réalisée par le bureau d'études Terra pour le compte de l'Ademe présente l'organisation, les caractéristiques et les performances du parc des centres de tri des recyclables secs des ordures ménagères (RSOM) en France, départements et régions d'outre-mer (Drom) inclus. Cet état des lieux doit permettre de "définir les actions à mener ou de choisir les leviers qui pourront permettre d'atteindre [les] taux [de recyclage des lois Grenelle]", c'est-à-dire un taux de recyclage matière et organique global de 35% en 2012, puis de 45% en 2015, ainsi qu'un taux de recyclage matière de 75% pour les emballages ménagers.

Refus de tri et zones urbaines

En 2011, le parc français des centres de tri est composé de 253 installations. Ces installations ont traité 2.904 milliers de tonnes (kt) issus des collectes séparées des déchets ménagers et assimilés. L'étude signale que "le nombre total d'emplois directs générés par l'activité de tri des collectes séparées est estimé à environ 7.000 dont environ 5.500 opérateurs de chaîne".

Le document indique que "la capacité du parc actuel apparaît globalement être en adéquation avec le tonnage à trier", avec une capacité de tri de l'ordre de 45 kg par habitant et par an. En moyenne, un centre de tri traite environ 11.000 tonnes par an de RSOM, note l'étude qui fait état là aussi d'importantes différences au sein du parc. Ainsi, 11 des 253 centres étudiés, soit 4% du parc, traitent 15% du tonnage pour une moyenne de 38,3 kt par centre. A l'opposé, les 70 centres les plus petits (28% du total) ne traitent que 7% du total avec une moyenne de 2,8 kt par centre.

Premier constat, l'ensemble des centres affiche un refus de tri total de 481 kt, soit près de 17% de la collecte. L'étude révèle de fortes variations du taux de refus de tri d'un centre à l'autre. Si le taux moyen par centre est de 15,4%, il apparaît que 80% des centres affichent des valeurs comprises entre 7,1 et 24,3%. "Le facteur ressortant comme le plus impactant (…) est la typologie des territoires", avance l'étude, précisant que "la part des refus augmente fortement avec l'urbanisation du milieu, en particulier lorsque l'habitat devient très dense". De même, la part de refus est plus importante quand le centre de tri reçoit majoritairement des emballages ménagers et papiers en mélange (BCMPJ (2) ), des collectes BCMPJ "majoritairement mises en œuvre en milieu urbain".

Détail important, "le taux de refus ne semble pas être influencé par le niveau technologique des centres de tri", estiment les auteurs qui jugent néanmoins qu'il est difficile de conclure avec certitude sur ce point, compte tenu des disparités observées.

Des différences sur les matériaux non soutenus

S'agissant des flux collectés, l'étude note que 72% des collectes arrivant aux centres de tri sont effectuées en multimatériaux, le reste est collecté en bi-flux (23%) ou correspond à des cartons de déchèterie (4%). Les collectes bi-flux distinguent soit les emballages (BCMP (3) ) d'un côté et les papiers (J (4) ) de l'autre, soit les corps plats d'un côté (CJ (5) ) et les corps creux de l'autre (BMP (6) ).

Là aussi, il existe des différences importantes selon les régions. Si les centres de tri de Midi-Pyrénées ou du Nord-Pas-de-Calais collectent environ 90% en multimatériaux, cette collecte ne représente qu'environ 25% des flux pour les régions Centre, Champagne-Ardenne et Provence-Alpes-Côte-D'azur. Par ailleurs, le document souligne que "contrairement à un centre ayant un bassin de chalandise urbain ou urbain dense, un centre de tri ayant un bassin de chalandise rurale a plus fréquemment un flux réceptionné majoritairement issu de collectes bi-flux".

A l'autre bout de la chaîne, les flux sortants des centres de tri sont composés à 71% de matériaux fibreux, 3,5% de métaux, 8,5% de plastique et 16,9% de refus. "Compte tenu d'un système national de soutien des matériaux triés, l'équilibre entre les matériaux produits est globalement homogène d'un site à l'autre", indique l'étude, soulignant qu'"il apparaît toutefois des différences concernant les matériaux non soutenus". En l'occurrence, si la quasi totalité des centres produisent les matériaux soutenus par Eco-Emballages ou EcoFolio, seuls 63 centres de tri (25% du total) produisent des films plastiques et 139 centres (55%) produisent ce que l'on appelle le "gros de magasin", c'est-à-dire un flux de moindre qualité composé des papiers et cartons.

Peu de données sur le coût

Du côté des technologies employées, l'étude classe les centres en sept catégories en fonction du degré d'automatisation du tri. Elle note "de fortes disparités régionales vraisemblablement dues à des stratégies de développement local différentes et à des caractéristiques spécifiques des territoires". Globalement, les centres de tri disposant d'un haut niveau technologique trient principalement des déchets collectés en multimatériaux issus des centres urbains. L'Ile-de-France illustre cette tendance avec 54% de ses centres de tri automatisés (le plus fort taux de l'ensemble des régions), 38% de tri mécanique et seulement 7% de tri manuel. A l'opposé, 75% des centres de tri en outre-mer ou dans le Limousin sont manuels.

Sans grande surprise, l'étude constate que "globalement, le tonnage moyen trié par les centres de tri augmente avec le niveau technologique" et que "la productivité par opérateur de chaîne augmente graduellement avec le niveau technologique : 250 tonnes triées génèrent un emploi dans un centre de tri manuel, il en faut 526 dans un centre de tri très automatisé".

Quant au coût du tri, l'étude indique que "le coût moyen du tri des RSOM est de 163 euros par tonne, avec une dispersion importante, puisque 50% des valeurs se situent entre 120 et 200 euros par tonne". Des données d'autant plus difficiles à analyser qu'elles ne concernent que 44% des centres de prix étudiés. Reste que les auteurs estiment que "l'analyse réalisée a mis en évidence que le facteur d'impact prépondérant [pour le coût] est le facteur régional, puis le type de collecte".

1. Consulter le document.
http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=910EFBE6CD411EDF617F17B14E5460D5_tomcatlocal1364995965677.pdf
2. BCMPJ pour un flux composé de Briques alimentaires, Carton, Métaux, Plastiques et Journaux, magazines et papier.3. BCMP pour un flux composé de Briques alimentaires, Carton, Métaux et Plastiques.4. J pour un flux composé de Journaux, magazines et papier.5. CJ pour un flux composé de Carton et Journaux, magazines et papier.6. BMP pour un flux composé de Briques alimentaires, Métaux et Plastiques.

Réactions4 réactions à cet article

Cet état des lieux pose plusieurs interrogations par exemple :
il y a beaucoup de dissertation sur les sorties de type 1.02 ou 5.01 toutes deux concernant les papiers/cartons, l'intêret serait de savoir quel type il faudrait priviliéger en connaissant le prix de rachat par l'industrie papetière, car la finalité est de produire le produit le plus recherché.
Les variables étant inombrables on ne sait pas aprés avoir parcouru l'étude (qui diserte beaucoup sur des paramètres secondaires) quel type de centre de tri est le plus interressant pour le citoyen et donc pour la réduction de sa contribution financière.

Duport Claude | 08 avril 2013 à 10h33 Signaler un contenu inapproprié

Personnellement, je voulais évoqué un déchet dont on ne parle quasiment jamais en France, contrairement à d'autres pays européens où des mesures ont été prises pour en limiter la pollution, il s'agit des huiles alimentaires usagées des particuliers rejetées dans les égouts.
1 litre pollue des milliers de litres d'eau, pour un coût de traitement de 2 à 4 € le kg, d'autre part 1kg incinéré dégage 3 kg de CO2.
80 000 tonnes sont rejetées chaque année.
Lors de la dernière semaine consacrée au développement durable, aucune manifestation n'a évoqué ce sujet.

Cimar | 08 avril 2013 à 15h33 Signaler un contenu inapproprié

On se demande à quoi sert l'ADEME si elle est obligée de sous-traiter une telle étude à Terra ( s'git-il de Terra Nova ? ) En fait, une étude qui ne sert à rien. On ne sait même pas comparer les coûts avec les recettes espérées du recyclage. Toutes ces opérations de tri sont un véritable gâchis financier. Le jour où les Français (et les Européens) auront compris cela leurs budgets financiers seront dans la voie de la guérison. Paul Chérel

Chérel Paul - pas de pseudo | 09 avril 2013 à 11h03 Signaler un contenu inapproprié

tout à fait d'accord avec cimar personnellement je mets les huiles usagées dans des bocaux que je peux aller vider à la déchetterie de ma ville dans des cuves prévues à cet usage pour la recycler
auparavant je jetais ces bocaux dans la poubelle ordinaire c'est moins polluant de brûles l'huile que de la disperser dans les eaux

coppelia | 10 avril 2013 à 15h15 Signaler un contenu inapproprié

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