Dans les 27 États membres de l'Union européenne, une récolte 2006 moins importante que prévu (265,5 millions de tonnes) a entraîné des tensions dans l'approvisionnement vers la fin de la campagne de commercialisation 2006/2007 et une hausse majeure des prix. Les stocks d'intervention ont fondu, passant de 14 millions de tonnes au début de la campagne 2006/2007 à environ 1 million de tonnes aujourd'hui, et sont principalement constitués de maïs détenu en Hongrie.
Cette mesure devrait permettre d'accroître la récolte de céréales d'au moins 10 millions de tonnes l'année prochaine. Les terres actuellement concernées par la mise en jachère obligatoire dans l'Union européenne représentent une superficie de 3,8 millions d'hectares. Si le taux de mise en jachère obligatoire était ramené à 0 %, on estime qu'entre 1,6 et 2,9 millions d'hectares pourraient être à nouveau consacrés à la production agricole. La fixation d'un taux nul n'oblige pas les agriculteurs à cultiver leurs terres. Ils peuvent, s'ils le souhaitent, les maintenir en jachère et continuer de mettre en œuvre des programmes en faveur de l'environnement, rappelle la Commission européenne.
Les DPU (Droits à Paiement Unique) jachère pourront en 2008 être activés sur des surfaces en jachère ou en culture, à condition que les parcelles soient éligibles (éligibilité au 15 mai 2003). La suppression de l’obligation de jachère n’impose évidemment pas une remise en culture des terres : c’est aux agriculteurs qu’appartient le choix, explique Michel Barnier, Ministre de l' Agriculture et de la Pêche, dans un communiqué du 26 septembre. Les régimes d’aides spécifiques liés à la surface tels que l’aide aux cultures énergétiques et l’aide aux grandes cultures ne peuvent se cumuler, pour une même surface, avec l’activation d’un DPU jachère, poursuit-il.
D'après le Ministère, pour la campagne 2008, les exploitants agricoles devront continuer à respecter l’obligation de mettre en place des surfaces en couvert environnemental à hauteur de 3 % des surfaces permettant de bénéficier d’un soutien communautaire (cultivées ou non), à localiser prioritairement le long des cours d’eau. De même, les agriculteurs ayant souscrit un engagement agroenvironnemental portant sur des surfaces en gel et prévoyant des modalités spécifiques d’entretien devront maintenir les surfaces concernées.
Selon le communiqué, Michel BARNIER a en particulier demandé à la Commission de proposer le plus vite possible la mise en place de restitutions à l’exportation de viande porcine et d’activer le dispositif de stockage privé pour alléger un marché communautaire très encombré.
Article publié le 26 septembre 2007