Le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a déposé le 30 septembre une proposition de loi (1) visant à interdire la pratique de la chasse à courre. Les contrevenants s'exposeraient à une peine d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende.
"Ce n'est pas tant la quantité des animaux tués qui fait l'objet de cette proposition de loi que la manière et les conditions dans lesquelles ils sont chassés", explique le parlementaire. Ce dernier met en avant la souffrance et le stress subis par les animaux poursuivis, de même que les nuisances sonores pour l'ensemble de l'écosystème forestier, y compris pour les espèces non chassées et les promeneurs.
"La chasse à courre ne répond à aucune nécessité écologique", ajoute l'élu, qui explique que "loin de remplacer l'action des prédateurs prélevant de préférence des animaux malades et déficients, cette activité s'avère particulièrement néfaste au moment du brame puisque la recherche de trophées conduit à chasser les meilleurs reproducteurs potentiels".
Ouverte du 15 septembre au 31 mars, la chasse à courre totalise 15.000 journées de chasse et permet à environ 450 équipages (soit 10.000 pratiquants avec environ 100.000 suiveurs, 20.000 chiens et 7.000 chevaux) d'aller chasser le cerf, le chevreuil, le sanglier, le renard, le lièvre ou le lapin, détaille l'exposé des motifs de la proposition de loi. Le nombre de bêtes tuées par saison de chasse est estimé à 4.700.