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Chimie du végétal : le potentiel de la biomasse en France

Quelles sont les opportunités pour l'industrie française de la chimie biosourcée ? Alcimed répond à cette question en étudiant quatre molécules illustrant la variété des filières et les problèmes à surmonter.

Gouvernance  |    |  P. Collet

Le 29 août, Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, a publié une étude sur les enjeux de la valorisation non alimentaire et non énergétique de la biomasse (1) . Réalisée pour le compte de FranceAgriMer, l'étude se concentre sur la chimie biosourcée, c'est-à-dire la chimie qui substitue des ressources renouvelables aux ressources fossiles. FranceAgriMer, qui recense les quantités de matières agricoles et sylvicoles mobilisées et les surfaces correspondantes afin d'anticiper d'éventuels conflits d'usages entre les différentes filières, souhaitait élargir ses connaissances en matière de modèles économiques sur la valorisation non alimentaire et non énergétique de la biomasse.

Le rapport s'intéresse en particulier aux filières d'approvisionnement de quatre molécules : éthanol, acide succinique, acide acrylique et linalol. Avec ces quatre molécules, l'étude dresse "une analyse des logiques d'acteurs et des filières d'approvisionnement (…) reflétant un ensemble de possibles en matière de chimie du végétal".

L'intérêt des molécules retenues par l'étude est d'être des intermédiaires importants pour les besoins de l'industrie chimique et d'illustrer les modèles économiques associés à des molécules issues de l'ensemble des filières végétales agricoles et sylvicoles françaises. Ainsi, le filière de l'amidon (issu du blé, du maïs et des autres plantes amylacées), du sucre (issu de la betterave en France métropolitaine et de la canne à sucre pour d'autres pays tels que le Brésil), des huiles végétales (plantes oléagineuses, huiles essentielles) et de la lignocellulose (ressource sylvicole, paille) sont passées en revue, explique Alcimed.

Des profils très variés

Il ressort de l'étude que les 17,6 millions d'hectolitres d'éthanol produits chaque année en France sont principalement utilisés sous forme d'agrocarburant (66%), exportés (22%), incorporés aux spiritueux (6%) ou utilisés en chimie (6%). Alcimed juge que, compte tenu de la part écrasante des agrocarburants, "une ouverture plus large, vers la chimie et la pharmacie notamment, est souhaitable". Mais, cette diversification "ne sera possible que sous condition de baisse des prix, comparativement aux ressources fossiles". Ainsi, il s'agira de surmonter les faiblesses associées à la filière de première génération, telles que des coûts de production trop élevés, une possible concurrence d'usage de la biomasse ou la compétitivité des autres valorisations. Quant à la deuxième génération, basée sur l'usage de biomasse lignocellulosique (paille de céréales, miscanthus, bois et résidus forestiers, etc.), trop d'incertitudes sur les choix techniques ou les sources de biomasse rendent les prévisions délicates.

L'acide succinique présente un profil radicalement différent puisque sa production, à partir de pétrole ou de gaz naturel, est limitée entre 30.000 et 35.000 tonnes par an du fait de son coût élevé. Dans ce contexte, "l'utilisation de matières premières biosourcées devrait permettre de faire diminuer le prix et ainsi d'élargir le champ d'application de la molécule actuellement limité à certaines applications en peinture, en pharmacie, etc", estime Alcimed. L'enjeu est donc de concrétiser les fortes perspectives de croissance qui pourraient porter la production à 180.000 tonnes en 2015 et 2 millions en 2020. Mais là encore, de nombreuses faiblesses et menaces sont à écarter, et en particulier l'absence de projet industriel en France quand des subventions publiques aux Etats-Unis ou en Asie attirent les investissements.

L'acide acrylique est caractérisé par un marché mondial important (entre 9 et 11,5 milliards d'euros de chiffre d'affaire annuel) impacté par des contraintes liées au prix et aux volumes disponibles de propylène, la molécule dont est tiré l'acide acrylique, ainsi qu'à "des demandes de « verdissement » des clients". La combinaison d'une importante production française de glycérol (la molécule biosourcée pouvant remplacer le propylène) et de "la position de leader d'un opérateur français sur l'acide acrylique pétrochimique" constituent le principal atout français. Reste à lever les nombreux verrous technologiques et économiques avant le lancement des productions industrielles, prévues avant 2015 par les différents opérateurs.

Enfin, le linalol présente un dernier profil : il s'agit d'une molécule biosourcée tirée de l'huile essentielle de lavande et de lavandin. Cependant, il subit la concurrence d'autres sources de biomasse (principalement le bois de hô et le bois de rose) ou des prédécédés de synthèse chimique à partir de pin ou de pétrole. Par ailleurs, si la France produit environ 80 tonnes d'huile de lavande par an et 1.100 tonnes d'huile de lavandin, "l'extraction de la molécule de linalol à partir d'huiles essentielles ou sa production par synthèse chimique a lieu hors de France". Il s'agit donc ici de tirer profit de la position française en matière d'huile de lavande et de lavandin pour contrer "la forte concurrence en croissance des productions étrangères". Mais pour l'instant, "[les] développements biotechnologiques [sont] entre les mains de chimistes et agro-industriels non français".

1. Consulter l'étude.
http://www.franceagrimer.fr/content/download/24903/207345/file/Chimie-vegetal_V2.pdf

Réactions2 réactions à cet article

biomasse = matieres fermentescibles = tri sélectif=biogaz

celui ci incorporé dans le réseu ou alimentant des véhicules gratuitement

je pense que les dirigeants marchent sur nos têtes et font tout pour éradiquer la seule énergie VRAIMENT renouvelables

a quant la révolution de "biomasse"

aston | 03 septembre 2013 à 14h08 Signaler un contenu inapproprié

Le biogaz est une solution comme une autre, c'est simple a mettre en oeuvre mais la totalité de la biomasse n'est pas convertie en carburant.
L'emploi de gaz issu de biomasse dans les véhicules nécessite de le purifier et ensuite l'installation de lourds réservoirs de gaz comprimés dans les véhicules. Bref une fois le biogaz produit il y a encore pas mal d'énergie a dépenser. la consommation du biogaz en installation fixe évite toute une partie du traitement necessaire pour les véhicules.
En résumé le biogaz est une solution de facilité par rapport à ce que l'article décrit.

ami9327 | 03 septembre 2013 à 15h43 Signaler un contenu inapproprié

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