Selon une étude (1) rendue publique le 12 septembre par l'Anses, "les niveaux estimés d'exposition chronique [au chlordécone] des enfants guadeloupéens âgés de 18 mois ne révèlent pas de dépassement de la limite tolérable".
Ces niveaux sont moins élevés que ceux précédemment estimés pour des tranches d'âge supérieures. Les auteurs de l'étude l'expliquent par le régime alimentaire spécifique à cet âge-là : l'alimentation principale reste le lait, très peu contaminé par ce pesticide organochloré. Les aliments les plus contaminés (produits de la mer, concombre, etc.) ne sont pas encore introduits dans le régime des enfants de 18 mois.
En ce qui concerne l'exposition aiguë, des dépassements de la limite tolérable sont observés pour le dachine (2) . "Néanmoins, la teneur maximale de contamination des aliments actuellement en vigueur, fixée à 20 μg/kg de pf pour cette denrée, est protectrice du risque lié à l'exposition aiguë des enfants de 18 mois", rassure l'étude qui insiste sur l'importance du respect des arrêtés d'interdiction de la pêche et du contrôle de la qualité sanitaire des produits mis sur le marché.
Les 3-5 ans sans doute plus exposés
La population la plus critique au regard de l'exposition alimentaire au chorldécone serait les enfants âgés de 3 à 5 ans. Compte tenu de leur faible représentation dans les enquêtes précédentes, les auteurs de l'étude préconisent d'acquérir des données complémentaires sur des effectifs plus importants "afin de mieux caractériser l'exposition de cette population".
On devrait, en tout état de cause, en savoir plus une fois les résultats de l'étude épidémiologique Timoun analysés par l'Inserm. Destinée à caractériser l'éventuel impact du chlordécone sur le développement de l'enfant, cette étude pourrait conduire à une réévaluation du risque lié à l'exposition des enfants à cette substance.