Par un avis daté du 2 juillet 2012 (1) , mais publié seulement le 1^er octobre, l'Anses estime que la limite de qualité relative au chrome dans les eaux destinées à la consommation humaine devrait être révisée rapidement en raison des effets cancérogènes du chrome VI. L'Agence avait été saisie en mai dernier par la Direction générale de la Santé afin de mener cette expertise.

"Bien que les mécanismes de cancérogénicité du chrome VI par voie orale ne soient pas complètement élucidés (…), un mécanisme d'action sans seuil ne peut pas être écarté", peut-on lire dans l'avis. Or, la limite de qualité actuelle est fixée à 50 μg/l par l'arrêté du 11 janvier 2007 (2) relatif aux limites de références des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine.

L'Anses recommande "dans les meilleurs délais" un abaissement significatif de la limite de quantification du chrome total et du chrome VI par les laboratoires agréés pour le contrôle des eaux destinées à la consommation humaine à des valeurs de l'ordre du dixième de μg/l. Mais aussi une campagne de mesures de ces deux paramètres avec ces nouvelles limites de quantification afin de caractériser l'exposition au chrome VI des populations. Et, enfin, un étude de la spéciation du chrome dans les aliments, afin de caractériser l'exposition de la population française par l'alimentation pour permettre de "calculer la part de l'exposition attribuable à l'eau de boisson".

Au final, l'Anses estime qu'une concentration maximale de 6 μg/l en chrome VI "serait un objectif réaliste à titre provisoire".