Au cours des dernières années, les cercueils en carton ont fait leur apparition sur le marché. Plus écologiques car biodégradables, fabriqués en partie avec des fibres recyclées et sans métaux et/ou vernis, sans colle chimique, ils sont aussi plus économiques : de 400 à 600 euros pour les cercueils en carton contre 800 à 3.000 euros pour le bois. La société AB Crémation en a fait sa spécialité. Elle en commercialise une vingtaine par mois dont plusieurs peints avec des encres végétales.
Cependant, certains crématoriums refusent encore ce type de contenant pour des raisons techniques. Interpellé sur cette question en juin 2014 par le sénateur UMP du Gard Jean-Paul Fournier, le ministère de la Santé signale "plusieurs cas, où l'emploi de ces cercueils se serait révélé incompatible avec les caractéristiques des crématoriums, du fait notamment de la taille des cendres volantes émises lors de la crémation".
Selon le ministère, un projet de réglementation est en cours de finalisation afin de substituer au régime des agréments, une procédure faisant appel à l'accréditation. Les cercueils, quels que soient les matériaux utilisés pour leur fabrication, devront ainsi respecter des caractéristiques techniques issues pour partie d'une norme spécifique établie par l'association française de normalisation et leur modèle devra bénéficier d'une déclaration de conformité, délivrée au vu des résultats des essais réalisés par des organismes accrédités. Les cercueils conformes pourront ainsi être utilisés dans le cadre d'une crémation ou d'une inhumation. Une mise à plat attendue sachant que la crémation est en pleine croissance en France : 35% aujourd'hui contre 2% en 1980.
Le cimetière naturel : une autre vision des choses
Ca évolue également du côté des cimetières. Si certains sont déjà passés au zéro pesticide, d'autres vont plus loin. La ville de Niort (79) a ainsi ouvert un nouveau cimetière au printemps 2014, dit "naturel". Pour les inhumations, la thanatopraxie [ndlr. soins chimiques portés au corps avant sa mise en bière] n'est pas acceptée. Le défunt doit être habillé de fibres naturelles et le cercueil doit être en bois non traité issu d'une forêt française ou en matériaux recyclés et biodégradables. Les accessoires doivent être en matériaux biodégradables. L'inhumation se fait en pleine terre sans pierre tombale. Les tombes sont symbolisées par un pupitre en pierre calcaire locale. Pour les crémations, les urnes en matériaux biodégradables sont inhumées en pleine terre. Tout un ensemble qui garantit, selon la ville, une cohérence avec sa politique développement durable mais qui nécessite encore un changement culturel en France. En Grande-Bretagne, près de 200 cimetières ''naturels'' ou boisés ont vu le jour, représentant plus de 10% de toutes les inhumations.
Twisted Trepidation / Vincent Pedulla - Marimba Mood / Julio Kladniew