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Actu-Environnement

La conférence de Bali sur le Climat se prépare aux États-Unis

Deux réunions aux États-Unis, dont l'une au niveau des chefs d'État, tenteront la semaine prochaine de préparer le terrain des négociations pour l'après-Kyoto qui auront lieu lors de la conférence Climat de Bali en décembre.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
Lundi 24 septembre, le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon convoquera une réunion de haut niveau sur les changements climatiques à l'occasion de la 62e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Près de 150 pays, dont la moitié représentée par leurs chefs d'Etat ou de gouvernement, seront présents. S'il s'agit d'un événement informel pour rassembler les dirigeants mondiaux, Ban Ki-moon s'est engagé à ce que les débats soient de véritables sessions de travail conduisant à de vraies décisions et souhaite un message politique ferme dans la perspective des négociations qui se tiendront à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Bali, au mois de décembre. Il faut progresser rapidement et parvenir à un accord décisif d'ici à 2009 afin qu'il puisse entrer en vigueur d'ici à la fin 2012, a-t-il déclaré le 18 septembre lors de l'Assemblée générale consacrée au thème ''Agir face aux changements climatiques''. Il ne faut pas laisser un vide se créer après l'expiration du Protocole de Kyoto, a-t-il encore ajouté. Le WWF conforte ce point de vue du Secrétaire général de l'ONU, en affirmant que la réunion des Nations unies devra parvenir à déclarer qu'un accord ambitieux sur le climat sera négocié dans le cadre onusien de la convention sur le climat, et basé protocole de Kyoto.

Rappelons que la conférence de Bali de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) poursuivra les négociations officielles sur la réduction des gaz à effet de serre pour l'après 2012, c'est-à-dire pour la deuxième phase du protocole de Kyoto (2013-2017). Les participants chercheront une nouvelle fois à obtenir un consensus entre les 35 pays industrialisés qui se sont engagés à respecter le protocole de Kyoto et ceux, comme la Chine et les États-Unis, qui n'ont pas souhaité le ratifier. Au terme de ces discussions, devra être fixé un nouveau protocole, plus large et plus ''ambitieux'', destiné à succéder au protocole de 1997 au sein duquel trente-six pays industrialisés se sont engagés à réduire, entre 2008 et 2012, leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5 % par rapport au niveau de 1990. Au total, cent soixante-quinze pays ont maintenant ratifié le traité, qui est entré en vigueur le 16 février 2005.

Le sort de l'après-Kyoto et l'urgence d'établir un accord avec l'ensemble des pays et notamment les États-Unis seront donc au cœur de cette conférence. Pourtant, même si les rapports dénonçant le risque climatique s'accumulent, les négociations post 2012 de Bali promettent d'être délicates car le Président américain George W. Bush continue de refuser le système des quotas et du commerce de CO2 prévus par le protocole de Kyoto, préférant orienter les débats vers des objectifs non contraignants de réductions substantielles d'émissions de GES.

Le Président américain a en ce sens, convié les chefs d'État des 15 pays plus gros émetteurs de gaz à effet de serre* à Washington les 27 et 28 septembre prochains, soit à peine trois jours après la réunion de haut niveau sur le changement climatique. Trois thèmes devraient y être abordés : le stockage du CO2, le développement des biocarburants de deuxième génération et le problème de la déforestation.
Alors que la réunion de New-York du Secrétaire général des Nations Unies vise à mobiliser la volonté politique nécessaire et progresser vers un accord au sein de la Convention climat lors de sa prochaine conférence des Parties à Bali, celle que les États-Unis organisent à Washington apparaît indépendante du processus onusien et revêt à ce stade une approche très technologique dans la définition des instruments de lutte contre le changement climatique.
Le président américain a d'ailleurs participé le 9 septembre dernier au sommet de l'Asie-Pacifique (APEC) à Sydney (Australie) qui regroupe l'Australie, le sultanat de Brunei, le Canada, le Chili, la Chine, les Etats-Unis, Hong-Kong, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Pérou, les Philippines, la Russie, Singapour, la Corée du Sud, Taïwan, la Thaïlande et le Vietnam. Ce partenariat fondé sur le volontariat, sans volet contraignant, porte principalement sur la collaboration, la diffusion, le développement et le transfert de technologies plus propres afin de contribuer aux objectifs de développement, de sécurité énergétique, de lutte contre la pollution locale et contre les changements climatiques. Ces échanges concernent officiellement maints domaines, y compris l'efficacité énergétique, charbon propre, gaz naturel, captage et stockage de CO2, nucléaire civil, énergies renouvelables, agriculture et forêt, etc. Les 21 partenaires de l'APEC ont adopté à cette occasion un appel en faveur du climat sans objectif contraignant mentionnant une aspiration à réduire de 25% l'intensité énergétique (mesure calculée par le rapport de la consommation d'énergie et de la production) de leurs économies d'ici à 2030.

L'enjeu pour Bali sera donc grand et difficile puisque les deux parties affichent des stratégies opposées. La tâche paraît si ardue que l'Indonésie organise une énième conférence préparatoire de celle de Bali. Celle-ci se tiendra à Bogor (Indonésie) les 23-25 octobre, et réunira les ministres de l'environnement d'une trentaine de pays pour tenter de commencer l'examen d'une possible feuille de route. Deux conceptions de la négociation s'affrontent, dont les arbitres seront les pays émergents, observent l'économiste et directrice de l'Iddri**, Laurence Tubiana et l'économiste Nicholas Stern dans une tribune publiée, le 21 septembre, par le quotidien Le Monde.

Le Président français, Nicolas Sarkozy participera lundi, au Sommet du climat à l'ONU. David Martinon, porte parole de l'Élysée, précise d'ailleurs que tout l'enjeu des discussions qui vont commencer à Bali, en décembre, sera d'aller au-delà des objectifs et des règles du protocole de Kyoto, en impliquant tous les pays, selon ce que l'on appelle le principe de responsabilités communes mais différenciées. Persuadé que les efforts des pays industrialisés resteront vains s'ils ne sont pas étroitement coordonnés avec l'action des grands pays émergents - l'Inde, la Chine, le Mexique, le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Élysée précise que le Président, comme d'autres, souhaite que l'élaboration de ce que l'on appelle donc ce régime post-Kyoto se dessine dans le cadre onusien pour que, précisément, chacun, chaque pays, quelle que soit sa taille, quelle que soit sa richesse en état de développement, puisse exprimer sa préoccupation.
Dans ce contexte, la conférence de Bali qui se déroulera du 3 au 14 décembre prochain apparaît de plus en plus comme celle de la ''dernière chance'' puisqu'après elle, il ne restera que la conférence de Poznan qui devrait avoir lieu du 1er au 12 décembre 2008 en Pologne, à la fin de la Présidence française de l'UE et celle de Copenhague en 2009.


* France, Allemagne, Italie, Royaume uni, Japon, Chine, Canada, Inde, Brésil, Corée du sud, Mexique, Russie, Australie, Indonésie, Afrique du Sud, aux côtés de l'Union européenne et des Nations unies.

** Institut du développement durable et des relations internationales

Réactions2 réactions à cet article

Mon souhait

je veux que cette conférence soit un declic pour les pays industrialisés comme les usa, la Chine qui n'ont pas ratifié le procole de kyoto pour songer au bien être de l'umanité toute en entière. Car les pays en developpement surtout ceux de l'afrique au sud du sahara sont entrain de subir les impacts négatifs de leurs comportements malsaints vis à vis de l'environnement.
Que de choses interressantes prévalent lors de cette rencontre mondiale sur le climat !

Sidiki Boiré | 27 novembre 2007 à 13h00 Signaler un contenu inapproprié
Mon souhait

je veux que cette conférence soit un declic pour les pays industrialisés comme les usa, la Chine qui n'ont pas ratifié le procole de kyoto pour songer au bien être de l'humanité toute en entière. Car les pays en developpement surtout ceux de l'afrique au sud du sahara sont entrain de subir les impacts négatifs de leurs comportements malsaints vis à vis de l'environnement.
Que de choses interressantes prévalent lors de cette rencontre mondiale sur le climat !

Sidiki Boiré | 27 novembre 2007 à 13h03 Signaler un contenu inapproprié

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