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Actu-Environnement

Comment optimiser la collecte des déchets ?

Pour réduire les coûts environnementaux et financiers de la collecte de déchets, différentes pistes peuvent être explorées. Amorce a rassemblé, dans un recueil, les retours d'expériences de collectivités.

Déchets  |    |  D. Laperche
Comment optimiser la collecte des déchets ?

Collecte simultanée des ordures ménagères et des matières recyclables, surveillance à distance du niveau des colonnes d'apport volontaire, carburants propres, etc. Pour réduire les impacts financiers et environnementaux ou améliorer la qualité du service de collecte des déchets, les collectivités disposent de différentes options complémentaires, selon le "recueil des innovations collectes" de l'association Amorce (1) . Celle-ci a rassemblé les retours d'expériences de collectivités qui ont testé  différentes voies d'amélioration.

Elle s'est ainsi intéressée aux collectivités qui ont opté pour un véhicule de collecte à chargement latéral. Cette option ne nécessite qu'un seul opérateur : le conducteur. Ce dernier, depuis sa cabine, manie un bras de préhension pour lever et vider les conteneurs dans la benne à l'aide de caméras de guidage.

Réduction des coûts de collecte de près de 20%

Grâce au passage en collecte robotisée, la Communauté de communes du Pays Riolais (Haute-Saône) a pu diminuer les coûts de collecte de près de 20% (réduction des charges de personnel, gains en temps de collecte)."Au départ la grande distance de lecture des puces (possible jusqu'à 2 mètres) était gênante car le système identifiait, en plus des bacs pris par la pince, les bacs situés sur le trottoir, met en garde cette dernière, un filtre a été placé sur l'antenne pour éviter la lecture de plusieurs bacs à la fois".

Selon la Communauté de communes du Pays Riolais, cette option peut être mise en oeuvre dans les secteurs ruraux et au cas par cas dans les zones urbaines plus denses (en fonction de la largeur du véhicule de collecte et des contraintes de positionnement des bacs).

Pour elle, il faut "bien étudier son territoire avant le passage en collecte robotisée afin d'en connaître son véritable potentiel et bien adapter les tournées, conditions et règles de collecte pour les usagers (choix des emplacements bacs sans obstacles au déploiement du bras)."

Autre précaution à prendre : le changement radical du mode de collecte et de facturation implique une communication importante auprès des usagers comme des élus.

Utiliser des bennes compartimentées

Les bennes compartimentées constituent une autre solution. Elles permettent la collecte en simultané de plusieurs flux de déchets.

"Sur les bennes bicompartimentées, la capacité du petit compartiment pour le sélectif a nécessité un réaménagement des tournées et les bennes à ordures ménagères rentrent parfois à 2/3 de remplissage en ordures ménagères : le compartiment des recyclables est trop petit et sa vitesse de remplissage peut pénaliser l'optimisation des tournées", note le syndicat intercommunal des eaux de Rochefort Samson (Drôme).

Il recommande, avant sa mise en oeuvre, une étude globale préalable de faisabilité ainsi que d'opter pour une répartition 50-50 pour les compartiments ordures ménagères et déchets recyclables.

De la même manière, pour pouvoir développer le tri sur les plages Pavillon bleu, la Communauté d'agglomération Perpignan Méditerranée (Pyrénées orientales) expérimente une benne à ordures ménagères de type 4x4.

Selon elle, les freins restent la conduite spécifique sur sable générant des risques d'enlisement mais également la rareté du véhicule. Leur opérateur ne leur propose qu'un seul véhicule.

Le Syndicat mixte intercommunal de collecte et de valorisation du Libournais Haute Gironde n'a quant à lui pas constaté d'effet sur les quantités de déchets collectés.

Il a cependant noté un certain nombre d'obstacles à sa mise en oeuvre. Tout d'abord, il souligne la nécessité de disposer d'un exutoire de proximité en raison de la réglementation qui demande de traiter les biodéchets dans les 24h. Il regrette également que cette collecte ne bénéficie pas du soutien d'un éco-organisme. "La complémentarité avec d'autres modes de traitement comme le compostage individuel et l'utilisation comme aliments pour animaux réduit le taux de participation", souligne t-il. De plus, la collecte simultanée ordures ménagères/biodéchets en bennes biflux a nécessité pour le syndicat l'utilisation de bennes qui n'étaient pas compatibles avec le gabarit des voies de circulation : une collecte monoflux des biodéchets a été maintenue.

Selon le syndicat, cette collecte se limite aux zones semi urbaines ou semi rurales. Il estime qu'il ne faut "pas essayer de couvrir l'intégralité d'un territoire pour maîtriser le coût de cette collecte" et "construire les circuits de collecte autour des gros producteurs".

Collecte avec des véhicules électriques

Certaines collectivités ont choisi de s'équiper avec des véhicules plus respectueux de l'environnement. Pour son hyper-centre Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a ainsi souhaité réaliser la collecte des cartons avec un véhicule électrique. Le manque de place et donc de lieux de stockage pour les déchets non ménagers impose en effet un plus grand nombre de ramassages.

"Ce type de véhicule donne satisfaction sur des parcours de collecte réguliers et stables calibrés en fonction des capacités du véhicule et de son autonomie, notela Communauté du Pays d'Aix, il est particulièrement adapté en centre ville dense, par rapport à l'exutoire et au lieu de recharge du véhicule".

Elle regrette toutefois le coût du matériel et la réglementation ainsi qu'une redevance spéciale.

Selon elle, un exutoire de proximité s'avère indispensable (en fonction de l'autonomie et capacité du véhicule). Elle préconise également de maintenir des horaires de passage réguliers.

Lille Métropole (Nord) a choisi de développer du biométhane (2) -carburant produit à partir de déchets organiques pour alimenter ses bennes à ordures ménagères.

"Un changement de motorisation du parc de véhicules de collecte nécessite une étude, pour un schéma économiquement viable, des points suivants : consommation/autonomie du véhicule, fiabilité et performance, suivi des coûts de maintenance et acceptabilité du personnel", recommande Lille Métropole.

Nantes Métropole (Loire atlantique) a choisi de prendre l'exemple de la Suède pour contourner les obstacles liés au manque de place : elle propose à ses habitants de collecter les déchets (ordures ménagères, papier, emballages ménagers recyclables) conditionnés dans des sacs de couleurs différentes à déposer dans les conteneurs habituels. Un des facteurs de réussite pour Nantes Métropole : étudier le choix des sacs et le cahier des charges (volume, type de fermeture, résistance mécanique adaptée au type de flux collectés, contrôle qualité poussé, etc.). "C'est le premier maillon du système qui ne peut être défaillant", souligne t-elle.

Gestion de l'apport volontaire

Pour les zones difficiles d'accès, les points d'apport volontaires peuvent constituer une solution.

La Communauté d'agglomération du Lac du Bourget (Savoie) s'est équipée de colonnes d'apport volontaire (conteneurs semi enterrés pour l'ensemble de flux à la place des bacs existants) et d'un système de détection du taux de remplissage automatisé sur les zones à forte affluence touristique.

Elle préconise cette option "en utilisation ciblée sur des zones touristiques pour analyser le flux sur une année puis en ne laissant que des sondes témoins représentatives d'un groupe de sonde, qui donnent l'alerte pour un déclanchement de collecte". Selon elle, un système de pesée sur grue en complément est intéressant sur les colonnes non équipées pour savoir plus précisément quand collecter. La Communauté d'agglomération du Lac du Bourget insiste également sur la nécessité d'investir du temps d'observation en amont pour définir le secteur, le flux et les matériels qui doivent être équipés.

Le Sictom du Sud Grésivaudan (Isère) a instauré une redevance incitative dans la continuité de la mise en place d'une collecte généralisée en apport volontaire. Son taux de valorisation des déchets est passé de 27% à 43%. Les dépôts sauvages restent relativement peu importants selon lui : entre 3 à 4% des tonnages."13 à 14 sacs collectés en moyenne par habitant et par an et 6 sacs sont facturés par défaut pour éviter les dépôts sauvages", précise t-il.

Le Sictom pointe cependant des difficultés d'acceptabilité du système par les usagers et un problème de légalité de la collecte en apport volontaire sur les zones agglomérées de plus de 500 habitants.

Pour éviter le débordement des points d'apport volontaire, Rennes Métropole (Ille-et-Vilaine) a couplé cette solution avec un outil de télérelève. "Le coût de l'outil de télérelève n'étant pas à ce jour entièrement couvert par les gains d'exploitation (les prix de marché pourront baisser avec le développement de la concurrence et la diffusion de l'outil), la collectivité doit considérer les gains qualitatifs (maîtrise et connaissance de la qualité du service à l'usager) avant de décider de la mise en place d'un tel outil", avertit Rennes Métropole. Elle précise également que dans le cas d'une fourniture du système de télérelève par le prestataire de collecte, la collectivité devra s'assurer de disposer des droits d'accès complets à la plateforme de restitution des données de télérelève et de planification des tournées.

1. Association nationale des collectivités territoriales et des professionnels pour une gestion locale des déchets et de l'énergie2. Lien vers le dossier d'Actu-environnement
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/biogaz/biogaz.php

Réactions11 réactions à cet article

L’Autriche affiche le taux de recyclage le plus élevé (63 %), suivie de l’Allemagne (62 %), de la Belgique (58%), des Pays-Bas et de la Suisse (51 %).
Comme par hasard, ces pays ont massivement renoncé aux bennes multi-compartimentées dont les volumes ne sont jamais adaptés au flux et collectent en séparé.
Ils ont également inclus les grandes enseignes et commerçants dans la récolte des PET, verres, bouteilles et pots plastiques laitiers, aluminium et batteries, lesquels jouent le jeu, étant les premiers pourvoyeurs de futurs déchets.
Les usagers sont tenus d'écraser les contenants pour réduire les volumes. La collecte des composts (crus) part en méthanisation pour alimenter les chauffages de quartiers.
ET SURTOUT: Pour inciter les usagers à trier, les communes ont mis en place des TAXES AU SAC d'ordures ménagères, avec pour résultat une réduction de 60% des volumes à incinérer... La plupart des communes reverse le surplus engrangé (selon l'objectif des volume fixés !) en défalcation des impôts locaux.
Il y a une politique pensée de A à Z qui responsabilise tous les partenaires.

Chris | 18 juillet 2013 à 09h40 Signaler un contenu inapproprié

Pour continuer la bonne comparaison faite par Chris, ces pays n'ont pas deux entreprises en situation de monopole qu'il faut continuer à engraisser (il en retombe toujours des miettes pour les "faciliteurs"). Donc on ne construit pas des usines gigantesques (incinérateurs ou TMB-méthanisation), on implique les citoyens avec des retombées financières...on fait le contraire de notre modèle.

Duport Claude | 18 juillet 2013 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié

La redevance incitative au sac d'ordure a été testée en France par certaine collectivité.
Le résultat fût catastrophique et les expériences furent abandonnées.
Même aujourd'hui la mise en place de redevance incitative génère une levée farouche de boucliers de la part des citoyens.
Il n'est pas question de méthode ou de recette miracle pour expliquer la réussite de l'Autriche. Il y a une sensibilisation des citoyens qui sont conscients du problème.
Selon moi, c'est avant tout un problème d'éducation.

Ben | 18 juillet 2013 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

Pour répondre à Ben:
Les communes ont introduit la taxe au sac, en ciblant un objectif de réduction des volumes incinérables du fait d'une séparation sélective des ordures à la source. Dès que l'objectif est atteint, elles reversent l'économie (à la tonne et au tri car moins de personnel!) dans un pot qui réduira la taxe d'habitation proportionnellement au nombre de propriétaires desservis.
De fait, les citoyens qui jouent le jeu ne paieront pas plus qu'avant.
Cette mesure incitative marche parce que d'une part, elle est expliquée par les médias locaux et d'autre part, que les communes jouent vraiment le jeu en reversant le bénéfice réalisé par la participation active des usagers.
Le problème en France est qu'on prend les consommateurs pour des imbéciles et cochons de payants, au lieu d'en faire des consom'aCteurs. Donc, ils renâclent.

Chris | 18 juillet 2013 à 16h35 Signaler un contenu inapproprié

Autre précision: les sacs poubelles sont en vente chez les commerçants - taxe incluse - selon la capacité. Quant aux dépôts sauvages, les auteurs sont sévèrement amendés... et trouvés !

Chris | 18 juillet 2013 à 16h39 Signaler un contenu inapproprié

Il existe aussi des petits moyens diffus, disséminés pour réduire le volume de nos déchets ménagers, notamment nos déchets organiques, c'est de les recycler sur place. De plus en plus de solutions alternatives allant dans ce sens seront rentables avec la problématique de ce volume grandissant et du coût de transport croissant.
C'est le cas du concept de location de poules.
Vous prenez une poule chez vous, elle est en location (oui,oui en location, avec son petit poulailler...) elle consomme vos déchets végétaux, et vous fait de jolies petits œufs frais chez vous. 150kg à 200kg par an de déchets végétaux évités, avec la tarification incitative qui arrive ça peut devenir pertinent et intéressant.
A suivre...

clement_31 | 01 août 2013 à 22h11 Signaler un contenu inapproprié

Merci Clément_31. Je n'y avait pas pensé. Un peu difficile à appliquer en milieu urbain, néanmoins à retenir. J'habite en Suisse et ma commune de résidence loue... des moutons (avec des clochettes, ce qui fait la joie des enfants et aident à retrouver les têtes en l'air !) pour nettoyer ses espaces. Le paysan les apportent le matin et les reprend le soir. Les Français manquent cruellement de pragmatisme. Du coup, ils compliquent tout et ça génère des coups phénoménaux pour des résultat médiocres. Tout le monde produit des déchets. Les citoyens sont donc responsables de leur élimination intelligente. Je pense d'ailleurs qu'on va revenir au contenant verre dans un avenir pas si lointain, car les montagnes de plastiques et pet deviennent ingérables.

Chris | 02 août 2013 à 12h56 Signaler un contenu inapproprié

pour réduire les déchets, un seul crédo, faire comme pour l'eau: passer en redevance avec une part fixe pour service rendu et une part variable au prorata de la consommation ou de la production.

la TEOM incitative sera jugée inconstitutionnelle.

Mot dièse | 05 septembre 2013 à 06h46 Signaler un contenu inapproprié

Travaillant à la mise en place de tarifications incitative je suis curieux.
Pourquoi la TEOM incitative serait jugée inconstitutionnelle ?

Terra | 05 septembre 2013 à 11h53 Signaler un contenu inapproprié

Le principe de la tarification incitative dans le cadre du grenelle de l'environnement était prévu au départ à partir de la redevance REOM avec une partie FIXE prenant en charge les coûts fixes du service rendu et une partie variable à partir des quantités de déchets résiduels produits par l'usager.
La TEOM incitative sera jugée inconstitutionnelle car la partie fixe n'est pas fixe au service rendu mais variable en fonction de la valeur locative de chaque logement, c'est un impôt et non une redevance au service rendu; d'autre part la partie variable étant fixée en % de la TEOM de base elle ne respecte pas le principe de l'égalité des citoyens devant la charge publique.
Je confirme, il faut supprimer le financement par le budget général et par la Taxe pour ne conserver que la redevance au service rendu avec une gestion en SPIC avec budget annexe et facturation directe à l'usager.

Mot dièse | 05 septembre 2013 à 12h30 Signaler un contenu inapproprié

LA TEOM INCITATIVE EST INCONSTITUTIONNELLE:
En 2007 pour le grenelle de l'environnement, le groupe de travail déchets a proposé une tarification incitative qui prenne en compte le production de déchets ménagers et assimilés de chaque usagers, avec une partie fixe permettant de couvrir les frais fixes du service et une partie variable en fonction de la composition du foyer, de la taille du bac, du volume de déchets .Ce dispositif existe déjà pour l'eau avec un abonnement au service et une consommation, pour les déchets ce n'est pas plus difficile, ce dispositif existe depuis 1975, c'est la redevance au service rendu REOM qui peut être fixe, fine ou incitative. Ce n'est pas la peine de torturer les textes pour inventer une TEOM inciative qui est ni plus ni moins qu'un IMPOT non proportionnel au service rendu. La TEOM incitative c'est une USINE A GAZ, pensez au choc de simplification MRS les députés et sénateurs!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

déchets | 20 avril 2014 à 11h57 Signaler un contenu inapproprié

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