Selon François Chartier de Greenpeace, la France avait péché hier 85% environ de ces quotas et avait par conséquent rappelé 12 navires de pêche sur les 17 que compte la flotte française. Les navires restants vont donc devoir rentrer au port dès ce soir.
Selon l'association, cette interdiction ne concerne pas les navires non européens qui se sont vus octroyer 60% des quotas internationaux par la Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique (ICCAT). ''De nombreux armateurs européens, en premier lieu les Français, disposent de thoniers senneurs sous pavillon libyen. Ils peuvent donc tranquillement pêcher dans les eaux libyennes, où les contrôles sont inexistants et où il est très facile de pêcher hors quota Iccat'', ajoute Greenpeace.
Le WWF-France y voit quant à lui une nouvelle preuve de la surcapacité de la flotte au regard du stock de thon rouge. ''C'est une nouvelle preuve de la mauvaise gestion de la pêcherie ! Même un seul mois de pêche est trop long pour les 17 thoniers senneurs industriels français !'', s'insurge Charles Braine, responsable du programme pêche durable au WWF-France. ''Pendant ce temps-là, la pêche artisanale se meurt !'', ajoute l'association.
Même réaction du côté de la fédération France Nature Environnement : ''le choix du gouvernement français est choquant, d'avoir attribué la totalité des quotas disponibles en Méditerranée aux seuls armateurs de la pêche industrielle, les senneurs. Les professionnels de la petite pêche côtière, qui représentent un enjeu considérable en termes d'emploi local et de vie du littoral, se voient donc interdire toute capture de thon rouge pour l'approvisionnement de proximité'', explique Christian Garnier Vice-président de FNE.
Article publié le 09 juin 2010