Selon le livre vert, le changement climatique présente un double défi : l'Europe doit non seulement réduire considérablement ses émissions de gaz à effet de serre, mais il lui faut également prendre des mesures d'adaptation au changement climatique actuel et futur, afin d'atténuer les effets néfastes du réchauffement de la planète sur la population, l'économie et l'environnement. Partout en Europe, les citoyens ressentiront de plus en plus les effets nocifs du changement climatique sur leur santé, leur emploi et leur logement; les principales victimes seront les personnes les plus vulnérables de la société, a averti Stavros Dimas, membre de la Commission chargé de l'environnement.
L'objectif de l'Union européenne est d'empêcher que le réchauffement planétaire ne soit supérieur à 2 °C par rapport au niveau préindustriel, étant donné qu'au-delà de ce seuil, les risques de changements planétaires irréversibles et potentiellement catastrophiques s'accroissent sensiblement. Néanmoins, même si le réchauffement est limité à 2 °C, la commission estime que les conséquences seront notables et nuiront à pratiquement tous les secteurs de la société et de l'économie, notamment l'agriculture, la sylviculture, la pêche, le tourisme et la santé. Les zones littorales, les deltas de faible élévation et les plaines à forte densité de population traversées par des rivières pourraient être particulièrement frappés par des tempêtes et des inondations plus fréquentes. Le changement climatique pourrait également entraîner d'importants mouvements de population, notamment entre régions voisines, indique la commission.
De ce fait, l'adaptation est indispensable et doit ce faire dès maintenant car elle engendrerait des bénéfices économiques notables et éviterait les problèmes sociaux en anticipant les dommages potentiels et en réduisant les menaces à l'encontre des écosystèmes, de la santé humaine, des biens et des infrastructures. En outre, elle pourrait également créer de nouvelles perspectives économiques, telles que de nouveaux marchés pour des produits et des services novateurs. Si l'UE et ses États membres ne planifient pas à l'avance une réponse stratégique cohérente, il se peut que nous soyons contraints de prendre des mesures d'adaptation soudaines et non préparées pour répondre à la multiplication des crises et des catastrophes, ce qui serait bien plus coûteux, estime Stavros Dimas.
Pour ce faire, le Livre vert ne propose pas des mesures politiques spécifiques mais des possibilités d'actions aux pays membres. Il propose notamment d'incorporer les objectifs d'adaptation dans des secteurs comme l'agriculture, la gestion de l'eau, la protection de la biodiversité et la pêche ainsi que dans les programmes de dépenses communautaires, (par exemple, développement régional, agriculture, pêche, développement, affaires sociales, recherche et développement rural). Il définit en outre quatre lignes prioritaires : action précoce afin de développer des stratégies d'adaptation dans les secteurs où le niveau actuel des connaissances est suffisant, intégration des besoins d'adaptation mondiaux dans les relations extérieures de l'UE, amélioration des connaissances en matière d'adaptation grâce à la recherche au niveau communautaire et à l'échange d'informations et création d'un groupe consultatif européen sur l'adaptation au changement climatique, chargé d'analyser des stratégies et des actions coordonnées.
Une consultation sur Internet** sera lancée le 3 juillet et durera jusqu'au mois de novembre. Les réponses obtenues seront intégrées dans l'élaboration d'une communication sur l'adaptation au changement climatique qui devrait être publiée fin 2008.
**Adaptation au changement climatique en Europe: les possibilités d'action de l'Union européenne