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La conférence de Pyeongchang maintient le cap vers le financement de la biodiversité

La douzième conférence des Nations unies sur la biodiversité qui s'est achevée le 17 octobre en Corée du Sud a conforté le doublement des ressources financières et appelé à la mise en œuvre de politiques transversales, dans un contexte préoccupant.

Biodiversité  |    |  A. Sinaï

La douzième conférence des Nations Unies sur la biodiversité s'est clôturée ce week-end à Pyeongchang, station de ski de la Corée du Sud où vont se dérouler en 2018 les prochains jeux olympiques d'hiver. Elle a été marquée par l'entrée en vigueur du Protocole de Nagoya et la tenue de sa première conférence des Parties du 13 au 17 octobre 2014.

Présentée et validée par les Parties qui ont adopté la "feuille de route de Pyeongchang", la quatrième édition du Global Biodiversity Outloook (GBO4) (1) (Perspectives mondiales de la diversité biologique) a été "la pièce clé" de la conférence, selon Jean-Patrick Le Duc, présent sur place en qualité de directeur des relations européennes et internationales du Muséum national d'Histoire naturelle. Le GBO4 souligne que l'agriculture industrielle est à l'origine de 70% des pertes projetées de la biodiversité terrestre : "Aborder les tendances qui se dégagent des systèmes alimentaires est par conséquent crucial pour déterminer si le Plan stratégique 2011–2020 pour la diversité biologique sera couronné de succès".

Le GBO4 note que "les gouvernements continuent à fournir des subventions néfastes pour la diversité biologique, et bien que les subventions agricoles s'orientent de plus en plus vers des incitations positives en faveur de la conservation de la diversité biologique, les données qui permettraient de déterminer si ces incitations atteindront leurs objectifs ne sont pas concluantes (objectif 3). Bien que les ressources naturelles soient utilisées beaucoup plus efficacement pour produire des biens et services, cette amélioration est annulée par le niveau global fortement accru de la consommation, et il semble peu probable que les écosystèmes pourront être maintenus dans des limites écologiques sûres compte tenu des modes de consommation actuels".

Financements maintenus

Une des conclusions importantes de cette conférence a été un accord sur les ressources financières pour soutenir la réalisation du Plan stratégique. A Pyeongchang, les gouvernements ont réaffirmé l'engagement pris à la COP 11 d'Hyderabad (Inde) en faveur du doublement des ressources en faveur de la biodiversité, en direction des pays en développement, et en particulier les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires. Ces financements devront avoir doublé d'ici à 2015 sur la base de la moyenne des fonds versés entre 2006 et 2010 par les Etats. Les gouvernements se sont également engagés à augmenter les financements nationaux de la biodiversité et on identifié des mesures pour augmenter la mobilisation de fonds par des sources diverses. Ces engagements, qui ne sont pas nouveaux, restent la pierre d'achoppement des négociations, "mais le compromis de Pyeongchang, qui réaffirme les engagements d'Hyderabad, semble avoir globalement satisfait les Parties, y compris les ONG", estime Jean-Patrick Le Duc.

Nouveau mécanisme

Autre événement marquant, l'adoption d'un comité de conformité, instrument de mise en œuvre du protocole de Nagoya. Ce comité de conformité "doit être considéré comme un mécanisme non conflictuel dans lequel les procédures sont prévues pour encourager les Parties à respecter leurs obligations et pour traiter les situations de non-conformité, notamment en proposant conseils ou assistance", notent Claudio Chiarolla, Renaud Lapeyre, Sébastien Treyer dans une note de l'Iddri (2) sur la COP 12 .

Tensions autour des aires marines

Dans le cadre du processus de création des aires marines protégées en dehors de la juridiction des états, renforcé lors du sommet de Rio+20, l'Assemblée générale des Nations unies a confié à la Convention sur la diversité biologique le soin de répertorier les zones d'intérêts biologiques et écologiques (EBSA). A Pyeongchang, les gouvernements ont examiné les résultats de sept ateliers régionaux, qui proposaient l'enregistrement de nouvelles zones, et les a approuvés. "Mais ceci ne concerne pas la zone OSPAR (3) qui est une nouvelle fois reportée. De plus, deux Etats de l'Union européenne ont contesté des zones, non pour des raisons scientifiques, mais politiques. Le Portugal refuse le mont sous-marin du Grand Météore dans l'Atlantique du sud-est parce qu'il a une revendication sur le plateau continental de cette zone et qu'il n'a pas été invité à l'atelier régional. Un problème est apparu entre le Royaume-Uni et l'Espagne à propos de la mer d'Alboran", rapporte Jean-Patrick Le Duc. Finalement les deux zones ont été retirées.

Biologie synthétique sous surveillance

La COP 12 s'est penchée sur les enjeux de la biologie synthétique et a exhorté les Parties à mettre en place des systèmes d'évaluation des risques afin de réguler la diffusion d'organismes, composants ou produits résultant de techniques de biologie de synthèse et d'appliquer l'approche de précaution. Un plan international de régulation de ces organismes est à l'étude sous l'égide des Nations unies.

1. Consulter le GBO4
http://www.cbd.int/gbo4
2. Consulter la note de l'Iddri
http://www.iddri.org/Publications/Poisson-pilote-ou-eternelle-seconde-La-Convention-biodiversite-a-la-croisee-des-chemins
3. En savoir plus
http://www.ospar.org/

Réactions1 réaction à cet article

S'est-on assuré que le slalom géant passera bien entre les edelweiss?
C'est vachement important d'avoir des jeux olympiques aussi verts et vertueux que ceux de Sotchi.
Ce parallèle est édifiant car je pense vraiment que l'on peut assimiler ces grandes conférences aux JO. Les athlètes sont des fonctionnaires grassement payés comme, pour le climat, Tubiana ou Hulot et consorts qui viennent donner des leçons: ne prenez pas l'avion (pas comme nous).
Nous devons bien avoir au moins un ambassadeur pour la biodiversité, grand pays que nous sommes!

Albatros | 22 octobre 2014 à 17h23 Signaler un contenu inapproprié

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